• J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une opération "Masse critique privilégiée", organisée par Babelio.

    Merci à Babelio et aux éditions "DC Daphnis et Chloé" qui m'ont permis de découvrir ce roman de Mathieu Tazo, paru en 2015.

    Informations pratiques : Paru en 2015. 333 pages. 18 €

     

    La 4ème de couverture :

    « Un esprit de la forêt. Voilà ce qu’elle avait vu. Elle le répéterait, encore et encore, à tous ceux qui l’interrogeaient, au « Prisonnier de mon passé, je suis l’assassin et l’enquêteur, la proie et le chasseur, l’amant trompé et le mari fautif. »

    Un village ensoleillé de l’arrière-pays varois, une élection facile à la mairie et un repreneur pour l’usine de lavande. Tout va bien.

    Un amour de jeunesse d’une beauté troublante, le fils d’un gendarme assassiné qui cherche vengeance et une enquête qui reprend. Tout va mal.

    Entre espoir d’une nouvelle vie et peur d’un passé encombrant, Samuel Marion avance, un caillou dans la chaussure, vers la pire des responsabilités : celle d’un meurtre qu’il aurait préféré ne jamais commettre.

     

    Mon ressenti :

    L'histoire se déroule en 2014, dans un petit village Varois : Barjance.

    Le narrateur, Samuel Marion, travaillait à Paris, au Ministère des Affaires étrangères, avant d'être licencié, et de revenir s'installer à Barjance, chez sa mère, avec Céline, sa femme et sa fille, surnommée "Pirouette".

    Il y a 25 ans, alors qu'il était adolescent et passait ses vacances à Barjance, Samuel a commis un crime. Depuis, il a toujours un caillou dans sa chaussure.

    A Barjance, il brigue la mairie et est élu.

     

    Ce roman aborde les thèmes de l'amour, l'amitié, la corruption, la manipulation, les secrets de village...

    L'ambiance de ce village est très bien rendue. Tout se passe au café, chez Max et Cathy, et est lié au seul employeur : l'usine de lavande.

    Rivalités, rancoeurs, lâchetés et omerta...

    L'écriture est fluide et les personnages sont bien brossés.

    Samuel est un assassin, naïf et roué, lâche, arriviste, manipulé et manipulateur, mais il est tout de même attachant, dans son optimisme insensé, malgré toutes les mauvaises nouvelles qui lui tombent dessus, et toutes les trahisons qu'il va découvrir peu à peu.

    Samuel avait un caillou dans sa chaussure mais au fur et à mesure du récit, ils s'accumulent, et vont le conduire au bord du précipice, sur le rocher de l'Arbre Rouge...

    Certains passages sont vraiment très drôles, comme celui où le président passe à Barjance, en 2 minutes chrono.

    L'auteur étrille au passage les politiques, mais aussi les fonctionnaires,les repreneurs d'affaires,  les sportifs enragés, les alcooliques...

     

     

    Quelques extraits :

    - Elle flirtait ouvertement avec moi, mais je résistai d'autant plus facilement à son charme qu'elle n'en n'avait guère.

     

    - Le président en sortit, rajustant sa veste en tirant sur ses manches. Un murmure parcourut l'assemblée : il était plus petit qu'on ne l'imaginait. Il souriait comme s'il était vraiment content d'être là. C'est un métier d'être président.

     

    - Et moi, je cherchais mon écharpe de maire. Impossible de mettre la main dessus, j'étais pourtant persuadé de l'avoir rangée dans ma chambre. Je la retrouvai finalement dans celle de Pirouette (sa fille) avec des traces de feutres jaune et vert "pour compléter les couleurs de l'arc-en-ciel".

     

    - J'ai tendance à penser que, quand on est un bon acteur, on fait du cinéma et quand on est un excellent acteur, on fait de la politique.


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  • J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une opération "Masse critique privilégiée", organisée par Babelio.

    Merci à Babelio et aux éditions "Gallimard" qui m'ont permis de découvrir ce roman de Monica Sabolo, auteur dont j'avais beaucoup apprécié "Summer", en 2017.

    Informations pratiques : Paru en juin 2019 aux éditions "Gallimard". 275 pages. 19,50 €

     

    La 4ème de couverture :

    « Un esprit de la forêt. Voilà ce qu’elle avait vu. Elle le répéterait, encore et encore, à tous ceux qui l’interrogeaient, au père de Lucy, avec son pantalon froissé et sa chemise sale, à la police, aux habitants de la réserve, elle dirait toujours les mêmes mots, lèvres serrées, menton buté. Quand on lui demandait, avec douceur, puis d’une voix de plus en plus tendue, pressante, s’il ne s’agissait pas plutôt de Lucy – Lucy, quinze ans, blonde, un mètre soixante-cinq, short en jean, disparue depuis deux jours –, quand on lui demandait si elle n’avait pas vu Lucy, elle répondait en secouant la tête : "Non, non, c’était un esprit, l’esprit de la forêt." »

    Dans une région reculée du monde, à la lisière d’une forêt menacée de destruction, grandit Nita, qui rêve d’ailleurs. Jusqu’au jour où elle croise Lucy, une jeune fille venue de la ville. Solitaire, aimantant malgré elle les garçons du lycée, celle-ci s’aventure dans les bois et y découvre des choses, des choses dangereuses…
    La faute, le châtiment et le lien aux origines sont au cœur de ce roman envoûtant sur l’adolescence et ses métamorphoses. Éden, ou le miroir du paradis perdu.

     

    Mon ressenti :

    La narratrice, Nita, est une jeune fille vivant, de nos jours,

    avec sa mère, dans une réserve, sans doute Amérindienne, bien que ce ne soit pas précisé, à l'orée d'une forêt mystérieuse, décimée progressivement par des exploitations forestières et fréquentée l'été par de nombreux touristes.

    Comme dans "Summer", le roman précédent de Monica Sabolo, une jeune fille disparaît. Ici c'est Lucy, une blanche venant de la ville, solitaire, attirée par la forêt mystérieuse, comme par un aimant.

    Lucy et Nita sont voisines et fréquentent le même lycée, les mêmes garçons : Scott, Conrad et Awan. Lucy est retrouvée, hagarde et violée, à jamais changée. Nita va chercher à comprendre ce qui est arrivé à Lucy et à mieux connaître la forêt qui engloutit des êtres.

    Avec son amie Kishi elle va fréquenter le seul bar du coin, le "Hollywood", rencontrer les 5 femmes qui le tiennent : Baby, Grâce, Diane, Eli et Ehawee...

    La forêt est au coeur du roman, presqu'un personnage à part entière.

     

    Ce roman aborde les thèmes de l'adolescence, du racisme et de la ségrégation, de la spoliation des biens des populations autochtones par les blancs, du machisme des hommes et de leur violence, de la destruction de la nature par l'homme, de vengeance, de domination, des hommes sur les femmes et des hommes sur la nature...

    L'écriture est fluide et poétique et les personnages sont bien esquissés.

    Le manque de précision sur les lieux, les dates, m'a donné une impression de flou, d'irréalité, de rêve ou plutôt de cauchemar car rien n'est idyllique dans ce roman. Cette forêt, sombre et mystérieuse, lieu d'agressions diverses n'a rien du jardin d'Eden, promis par le titre...

    Je me suis laissée envoûter par ce roman étrange et les secrets de cette forêt...

     

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  • J'ai déjà lu et apprécié deux romans d'Eric-Emmanuel Schmitt : "Les perroquets de la place d'Arezzo" et "Les dix enfants que Madame Ming n'a jamais eus".

    Aussi j'ai emprunté à la bibliothèque ce nouveau roman dès que l'ai vu.

     

    Informations pratiques :

    Roman d'Eric Emmanuel Schmitt paru aux Editions Albin Michel, en décembre 2018. 227 pages

    .

    Le résumé :

    Félix, 12 ans, est désespéré. Sa mère, la merveilleuse Fatou, qui tient à Belleville un petit bistrot chaleureux et coloré, est tombée dans une dépression sans remède. Elle qui incarnait le bonheur n'est plus qu'une ombre. Où est passée son âme vagabonde ? Se cache-t-elle en Afrique, près de son village natal ? Pour la sauver, Félix entreprend un voyage qui le conduira aux sources invisibles du monde.Dans l'esprit de Oscar et la dame rose et de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, Eric-Emmanuel Schmitt interroge les mystères de l'animisme, la puissance des croyances et des rites issus d'une pensée spirituelle profondément poétique. Il offre aussi le chant d'amour d'un garçon pour sa mère.

     

    Mon ressenti :

    Fatou, Sénégalaise dynamique et chaleureuse, tient un petit café à Belleville.

    Les habitués du café baptisé "Au boulot" sont soigneusement brossés par l'auteur. Il y a Monsieur Sophronidès, le philosophe ; Robert Larousse qui s'est fixé pour objectif de connaître le dictionnaire par coeur : Mademoiselle Tran et son chien "Monsieur" ; Madame Simone, transexuelle et prostituée au grand coeur.

    Le narrateur est Félix, 12 ans, le fils de Fatou et d'un mystérieux "Saint-Esprit" qu'il n'a jamais vu.

    En voulant vendre son café pour acheter l'épicerie voisine, Fatou découvre que l'indélicatesse de l'ancien propriétaire et des erreurs administratives l'en empêchent et perd sa joie de vivre, devient une ombre, mutique.

    Felix va tout mettre en oeuvre pour la réanimer, en faisant venir son oncle, Bamba, qui lui même fera appel à deux marabouts pittoresques.

    Mais ce ne sera pas suffisant. A la suite d'une action insensée de Fatou, ses amis et "Saint-Esprit" décident de l'envoyer en Afrique, dans son village natal retrouver ses racines.

    La plume d'Eric-Emmanuel Schmitt est très agréable, poétique et humaniste.

    J'ai adoré la première partie, me délectant de ce petit bijou et m'attachant aux personnages tous truculents.

    Mais l'acte de Fatou m'a déboussolée, et son départ pour le Sénégal aux côtés de Saint-Esprit et Félix m'a semblé moins crédible, tout comme leur rencontre avec Papa Loum, le Féticheur.

    J'ai aimé le chant d'amour de Félix pour sa mère, moins les mystères de l'animisme...

     

    Un extrait :

    Nous considérâmes Maman qui venait de s'asseoir sur le tabouret - ou plutôt de s'y laisser tomber -, telle une poupée abandonnée par son marionnettiste, tronc mou, épaules basses, hanches relâchées, jambes tordues, nuque cassée. Aucune énergie ne tenait plus les morceaux de Maman ensemble.

     


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  • J'ai adoré les trois premiers romans parus en France de Liane Moriarty : "Le secret du mari", "Petits secrets et grands mensonges",et surtout : "Un peu, beaucoup, à la folie" aussi j'ai emprunté à la bibliothèque ce nouveau roman dès que l'ai vu.

    Et j'ai adoré, peut-être plus encore que les deux précédents...

    Informations pratiques :

    Roman de Liane Moriarty paru aux Editions Albin Michel, en janvier 2019. 460 pages

    .

    Le résumé :

     

    Il a suffi d’une chute de quelques secondes pour qu’Alice Love efface dix années de sa vie : lorsqu’elle se relève, avec une grosse bosse sur la tête, Alice est convaincue d’avoir vingt-neuf ans, d’être enceinte de son premier enfant, au comble du bonheur avec son mari, Nick, dont elle est folle amoureuse.
    Or, Alice a trente-neuf ans, trois enfants et s’apprête à divorcer.
    Que s’est-il passé ? Comment a-t-elle pu devenir cette femme autoritaire et obsédée par le sport (elle déteste ça !) ? Comment elle et Nick, son amour de toujours, en sont-ils arrivés là ? Pourquoi est-elle en froid avec sa sœur adorée ? En s’efforçant de reconstituer le puzzle de cette décennie oubliée, Alice découvrira si son amnésie est une malédiction ou une bénédiction…
    Avec trois best-sellers dont Le Secret du mari, vendu à plus de 475 000 exemplaires, l’Australienne Liane Moriarty est un véritable phénomène. Après Un peu, beaucoup, à la folie, elle continue d’explorer avec lucidité, finesse et humour les mystères de nos vies quotidiennes et les compromis que l’on fait parfois avec soi-même.

     

    Mon ressenti :

    Alice Love chute sur la tête au cours d'une séance dans une salle de sport. Lorsqu'elle se réveille à l'hôpital elle croit être en 1998, avoir 29 ans et être enceinte de son 1er enfant. Elle a oublié 10 ans de sa vie et va découvrir progressivement ce qu'il s'est passé pendant ces 10 ans et ce qu'elle est devenue, assez loin de la jeune femme qu'elle était. Ses proches aussi ont changé : sa soeur adorée, à qui tout réussissait, Elisabeth, est devenue triste et distante, et elle, Alice, va divorcer de Nick, l'amour de sa vie.

     

    La narration classique alterne avec des écrits d'Elisabeth à son psychiatre et des articles postés par Frannie, leur grand-mère d'adoption, sur son blog.

    Dès les premières pages je me suis attachée à Alice, complètement perdue de se retrouver dans une maison et une famille, dont 3 enfants, qu'elle ne reconnait pas : à l'ancienne Alice, celle de 1998 plus qu'à celle qu'elle est devenue.

    Pendant ces 10 années, la vie d'Elisabeth a été ponctuée par de nombreuses fausses couches et FIV ratées.

    Comme dans les autres romans de Liane Moriarty, l'école joue un rôle pivot : c'est là où les mères de famille se rencontrent, échangent leurs secrets.

     

    C'est un beau roman sur l'amour, l'amitié, la famille, l'infécondité et la vieillesse, le décalage entre ce que l'on rêvait de devenir et d'accomplir, et la réalité, la vie quotidienne...

     


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  • Inscrite depuis peu sur Net Galley, (communauté de libraires, bibliothécaires, journalistes, blogueurs et professeurs de l'éducation, qui utilisent Net Galley pour découvrir, lire et recommander les livres à paraître), j'ai  demandé à lire "On ne peut pas tenir la mer entre ses mains", attirée par le titre et le lieu principal de l'intrigue : la Corse.. 

    Ma demande a été acceptée et j'ai téléchargé ce roman.

    Informations pratiques :

    Roman de Laure Limongi paru aux Editions Grasset, en août 2019. 238 pages

    .

    Le résumé :

    Comme le FLNC, Huma Benedetti est née en Corse en 1976, entourée des secrets de son histoire familiale, dans un climat de colère et de ressentiment muet. Mais tôt ou tard, les enfants devinent ce qu’on leur tait, et Huma aperçoit dans l’œil de ses ascendants le reflet du mystère soigneusement occulté.
    Elle grandit dans une villa perchée sur un rocher, entourée d’une grand-mère acariâtre, d’une mère énigmatique et d’un père masquant sa sensibilité sous des kilos de muscles et de violence. Pour s’absoudre ou s’isoler, les parents confient leur fille en offrande à l’aïeule. Huma prend des leçons de piano, fait ses devoirs et partage même le lit d’une grand-mère qui la maltraite avec une âpreté curieusement vengeresse.
    Au fil du roman, les histoires s’entrelacent, levant au fur et à mesure le voile sur le silence qui empoisonne trois générations. Que se passerait-il s’il était rompu ? La honte sur la famille ? Son implosion ? Pire encore ? De peur de révéler leur secret, ses gardiens assistent impuissants à la déliquescence de la famille et maintiennent entre eux une distance glaciale.
    Cette distance, c’est aussi celle qui existe, géographique, irréductible, entre l’île et le continent reliés par le mystère d’une eau tour à tour brillante comme un miroir ou démontée comme une déesse vengeresse, une matière labile qui ne se laisse pas aisément appréhender. C’est aussi celle qu’entretiennent des tabous qui résistent au récit.

    Pour raconter cette histoire, Laure Limongi retourne dans l’île de son enfance, vingt ans et dix livres après l’avoir quittée. Toute la palette de son écriture s’y déploie avec une maturité et une sensibilité rares.

     

    Mon ressenti :

    Dans ce roman nous allons découvrir par petites touches les secrets des familles Pietri et Benedetti, parents et grands-parents d'Huma, le personnage central.

    A 20 ans, Huma a quitté sa Corse natale, se libérant du joug imposé par sa grand-mère, May, dans leur grande maison de Bastia, l'Alcyon, pour aller poursuivre ses études à Paris.

    7 ans plus tard elle y revient, à la recherche de "son héritage", de ses racines.

    Huma est la fille de Lavi, élevé par sa mère, violent, et d'Alice, mère énigmatique, peu encline aux confidences ni à la tendresse. Huma est laissée aux bons soins de sa grand-mère paternelle, qui l'étouffe.

    J'ai apprécié la plume très poétique de l'auteur, ses descriptions des paysages Corses, des mentalités et me suis attachée à Huma, et à sa mère, Alice.

    Malgré le manque d'amour apparent entre les membres de cette famille, les liens sont très forts.

     

    Un extrait :

    Le savoir protège. Huma savoure les heures de cours quand ses camarades aux familles aimantes n’y voient que contrainte, violence du formatage. Elle, de toute façon, ne peut être conditionnée, elle est déjà feuilletée de masques qu’elle arbore avec soin.

     

    Merci à Net Galley France et aux Editions Grasset !

     

    #OnNePeutPasTenirLaMerEntreSesMains #NetGalleyFrance


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