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Par écureuil bleu le 3 Juin 2023 à 09:00
J'ai adoré les sept premiers romans parus en France de Liane Moriarty : "Le secret du mari", "Petits secrets et grands mensonges", "Un peu, beaucoup, à la folie", "A la recherche d'Alice Love", "Neuf parfaits étrangers", "Trois voeux" et "Set et match".
Alors, lorsque j'ai vu son nouveau roman "Amour et autres obsessions" au rayon "nouveautés" de la médiathèque, je l'ai emprunté, et je l'ai lu en quelques jours.
Informations pratiques : Paru en janvier 2023 aux éditions "Albin Michel". 460 pages. 22;90 €.
4ème de couverture :
L'amour, c'est comme la tombola : pas facile de tirer le bon numéro. Question de chance ou de... lucidité ?
Prenez une hypnothérapeute en quête de stabilité sentimentale, amoureuse d'un père célibataire harcelé par une ex prête à tout pour ne pas être oubliée, y compris à traquer sa rivale. Ajoutez un zeste d'idéalisme et le rêve d'une relation parfaite. Cela donne un triangle amoureux à haut risque...
La plume de Liane Moriarty, fine psychologue et observatrice mordante de la comédie humaine, ausculte nos peurs, notre obsession du bonheur et notre stupide conviction que l'amour, c'est tout blanc ou tout noir... au risque d'y voir flou !Mon ressenti :
Ce roman se déroule à Sydney, en Australie, de nos jours. Ellen, hypnothérapeute, vient de commencer une relation avec Patrick, géomètre, découvert sur un site de rencontres. Patrick est le papa de Jack, 8 ans. Sa femme, Colleen, est décédée d'un cancer et il n'arrive pas à l'oublier. Il est harcelé depuis 3 ans (lettres, SMS, coups de fil, visites) par son ancienne compagne, Saskia, avec qui il a vécu 3 ans et qu'il a brusquement quittée.
Les points de vue d'Ellen et de Saskia sont présentés alternativement, à la 3ème personne pour Ellen, et à la 1ère personne pour Saskia.
Les thèmes abordés sont nombreux : amour, deuil, veuvage, reconstruction, familles recomposées, amitié, maternité, harcèlement. L'hypnothérapie, pratiquée par Ellen, est aussi au centre de ce roman.
Comme toujours ses personnages sont attachants avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs émotions à fleur de peau. Même Saskia, la harceleuse, est attachante, tant elle prend soin du petit Jack.
J'ai mis 4,5 sur 5, sur Babelio.
Un extrait :
- Ellen avait l'impression de découvrir le vrai Patrick ; à croire qu'elle était tombée amoureuse d'un Patrick malade qui avait guéri depuis. Elle vivait la chose comme un bonus-surprise, un cadeau inattendu qui venait compléter sa commande.
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Par écureuil bleu le 29 Mai 2023 à 09:00
Pour la prochaine réunion, en juin, du Comité de Lecteurs de la Médiathèque d'Arès, dont je fais partie, il y a plusieurs livres à lire, dont "Une nuit particulière" de Grégoire Delacourt, lu il y a quelques jours, et celui-ci.
Informations pratiques : roman de Johanna Gustawsson, paru en janvier 2023 aux éditions "Calmann Lévy noir". 328 pages. 19,90 €.
La 4ème de couverture :
Le coeur battant, Emma Lindahl cogne à la porte du manoir dressé sur une petite île au large de Stockholm. Experte en art, elle doit procéder à l’inventaire des biens de la famille Gussman, quatrième plus grande fortune de Suède. L’île et son manoir ont une réputation sulfureuse depuis que, neuf ans plus tôt, une adolescente a été découverte pendue à un arbre du domaine, tuée dans des conditions affreuses.
Son assassin n’a jamais été retrouvé.
Emma se rend vite compte que son travail va lui prendre des mois, seule dans ces immenses pièces où elle ne croise jamais personne, car les Gussman ont expressément refusé de la voir et lui imposent des horaires stricts. Bien qu’elle ne soit pas impressionnable, l’ambiance ici lui glace le sang.
C’est alors qu’une nouvelle jeune fille est découverte, morte, dans la mer gelée, et tout laisse penser qu’elle a été victime du même tueur…
Un thriller aussi effrayant que captivant,
enraciné dans les rites vikings et les sombres amoursMon ressenti :
Ce roman se déroule sur une petite île, Storholmen, au large de Stockholm. Choral, il est raconté par trois voix : celle d'Emma (experte en art), de Karl (le policier chargé de l'enquête) et de Viktoria (femme de ménage au manoir). Jamais l'auteure ne précise les dates, ce qui crée un quiproquo.
Emma a été envoyée par son entreprise afin de dresser l'inventaire des biens de la famille Gussman, dans leur manoir. Elle a des horaires stricts pour venir au manoir et peu de contacts avec Niklas, le propriétaire, sa femme et leur fils.
9 ans plus tôt, Sofia, une jeune fille a été retrouvée pendue à l'un des sapins.. Une autre jeune fille, Maria, est retrouvée noyée, avec le même rituel viking. Karl, le policier chargé de l'enquête est mystérieux et peu bavard.
Emma lie connaissance avec les insulaires : Anneli, la patronne du seul bistrot de l'île et Lotta et Björn, un couple plus âgé, elle qui assure la traversée en bateau et lui au service des Gussman. Au cours de son expertise, Emma va découvrir une lettre, un carnet, des plans et une morte.
A partir de la page 233 tout s'accélère, le mystère s'épaissit, les bons ne sont pas si bons que ça. Tous les personnages ont des secrets. Gustav Gussman, le patriarche, était à la recherche d'un tunnel.
Les rebondissements sont nombreux, tout comme les meurtres. Les présumés coupables ont trouvé plus méchants qu'eux.
Les thémes abordés sont nombreux : homosexualité, drag queen, rites viking, expertise de biens, amitié et amour, le deuil
J'ai aimé l'écriture poétique de l'auteur, ses descriptions de ces îles, de leurs habitants qui se baignent dans des étangs gelés, les multiples rebondissements.
J'ai été gênée par l'absence de dates, qui embrouille l'esprit, et n'ai pas été passionnée par les rites viking.
J'ai mis 4 sur 5, sur Babelio.
Quelques extraits :
- Où que j'aille, j'emporterai le souvenir de Freyja avec moi. Ma femme est partout : dans le café du matin, dans la bière du soir, dans le silence de la nuit. Je l'aimais de cet amour qu'elle trouvait féminin, j'aimais être l'ombre de sa lumière. Elle trouvait ça fleur bleue, ça la faisait rire. Freyja est ma terre. Je la transporte partout, accrochée à la semelle de mes chaussures. Elle me suit malgré moi.
- Posée comme un châle sur le jardin à la française rendu chauve par le froid, la neige a recouvert les deux bassins rectangulaires et leur fontaine centrale d'un glaçage blanc.
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Par écureuil bleu le 26 Mai 2023 à 09:07
Après avoir lu il y a un mois "Becs et ongles", le dernier ouvrage de Jean-Paul Didierlaurent, décédé en décembre 2021, j'ai emprunté à la médiathèque le seul roman de cet auteur que je n'avais pas lu : "Malamute".
De lui, j'ai beaucoup aimé "Le liseur du 6h27", apprécié : "Le reste de leur vie" et "La fissure".
Informations pratiques : roman de Jean-Paul Didierlaurent, paru en 2021 aux éditions "Au diable vauvert". 354 pages. 18 €. Sorti en 2022 en Folio.
La 4ème de couverture :
« Un rêve avorté, des secrets bien gardés, un vieil homme bougon et de la neige, beaucoup de neige… les ingrédients qui participent à la réussite de Malamute. Qu’on se le dise : Jean-Paul Didierlaurent est définitivement un merveilleux conteur. »
LIBRAIRIE COIFFARD« L’auteur brosse merveilleusement l’atmosphère oppressante de ce huis-clos montagnard, composé de mystères, mais aussi de personnages truculents. Drame rural, intrigue, suspense, un zeste de fantastique, ce magnifique roman est tout à la fois ! »
LIBRAIRIE DE PORT MARIA« Quel beau roman ! Beaucoup d’émotion sous des mètres de neige ! »
LIBRAIRIE POLINOISE« Une écriture fluide qui nous emporte. »
LIBRAIRIE RUCMon ressenti :
Ce roman se déroule de nos jours, à La Voljoux, un petit village isolé, dans les Vosges.
Le vieux Germain, bougon, vit seul dans sa ferme des Vosges qu'il ne veut pas quitter. Sa fille lui impose la présence de Basile, un lointain neveu, saisonnier comme dameur dans la station voisine. Il veillera sur lui, en échange du logement.
Depuis peu, la seule ferme à côté, restée à l'abandon pendant 40 ans, est occupée. Dans cette maison ont vécu Dragan et Pavlina, appelés "Les Russoffs", avec leurs chiens, des malamutes, et leur projet d'organiser des balades en traineau.. Emmanuelle, une jeune femme, également conductrice de dameuses s'y est installée.
Après une absence de neige et une procession organisée pour la faire tomber, le village va se retrouver peu à peu englouti et isolé sous la neige qui tombe sans s'arrêter. La situation devenant préoccupante, les villageois devront quitter le village.
L'auteur alterne le récit de cette période avec les pages du journal de Pavlina, de 1976 à 1978.
Germain, ancien bûcheron, passionné par les arbres et leur histoire, est mangé par les remords et la culpabilité.
En expiation, il offre des présents et même un sacrifice, à une mystérieuse Bête qui décime les troupeaux de moutons et brebis. Emmanuelle, est elle aussi à la recherche du passé. Elle veut comprendre pourquoi ses parents ne l'ont jamais aimée. Basile a vécu un drame deux ans auparavant et a du mal à s'en remettre. Le trio va affronter ensemble la tempête de neige.
Les personnages sont bien brossés et attachants : la douce Pavlina et Clothilde, la femme de Germain, Basile et Emmanuelle.
L'auteur nous offre de belles descriptions de la nature en hiver et des arbres, avec une trame solide, où l'on découvre peu à peu ce qu'il s'est passé entre les différents personnages, mélange de haine, de désirs, de peurs, de rancoeurs.
Ce roman est sombre comme les lourds secrets, les accidents, l'indifférence, la haine, et lumineux comme la neige qui tombe sans discontinuer, l'amour qui nait, l'amitié, l'entraide.
J'ai mis 4,5 sur 5, sur Babelio.
Un autre avis :
Jo du blog "De tout et de rien" a apprécié elle aussi ce roman.
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Par écureuil bleu le 21 Mai 2023 à 09:00
Pour la prochaine réunion, en juin, du Comité de Lecteurs de la Médiathèque d'Arès, dont je fais partie, il y a plusieurs livres à lire, dont celui-ci
De Grégoire Delacourt, j'ai adoré "La liste de mes envies" en 2013, apprécié "La première chose que l'on regarde" en 2014, me suis ennuyée avec "Les quatre saisons de l'été" en 2017.
Informations pratiques : roman de Grégoire Delacourt, paru en mars 2023 aux éditions "Bernard Grasset". 188 pages. 19 €.
La 4ème de couverture :
« J’avais envie de retrouver un homme et une femme capables de se jeter dans le vide par amour. Parce que c’est vivre sans amour qui est l’enfer. »
Elle s’appelle Aurore. lui Simeone. Un soir d'automne, ces deux inconnus au désespoir, qui croient n'avoir plus rien à perdre, engagent la conversation. Commence alors une nuit qui ne ressemble à aucune autre. Au matin, rien ne sera plus comme avant...Une rencontre romanesque, poétique, fulgurante.
Mon ressenti :
Ce roman se déroule à Paris, de nos jours, sur une nuit, avec deux personnages, Aurore et Simeone, qui racontent chacun à leur tour cette nuit et leur rencontre.
Aurore, 55 ans, vient d'être quittée par son mari, Olivier, avec qui elle a vécu un amour passionnel pendant 30 ans. Il ne reviendra pas et elle se sent abandonnée, vide. Elle repère un homme dans la rue qui la trouble par sa fragilité, et lui propose de l'emmener où il veut. Ils vont arpenter les rues de Paris, entrer dans un hôtel, un restaurant, des cafés. Elle ne pense qu'à Olivier, ne parle que d'Olivier, de son amour et son désir pour lui. Elle et lui étaient effrayés "par l'idée que la durée émousse le couple". Ils ont eu une fille qui la préviendra lorsque l'appartement sera libéré des affaires d'Olivier.
Simeone, 48 ans, est marié avec Marie qu'il aime. Ils se sont disputés. Marie est partie dormir chez sa soeur et il ne veut pas rester seul ce soir.
Ce couple va vivre une nuit d'amour très spéciale.
Prêts à partir pour la Norvège, ils vont aller voir la mer ensemble, se dévoilant peu à peu.
Grégoire Delacourt nous dévoile les émotions et les désirs de ces deux êtres rassemblés pour une nuit, parfois avec poésie, mais aussi avec des mots crus. Il truffe son livre de références à des oeuvres lyriques.
La première partie (102 pages), "Selon Aurore" ne m'a pas passionnée. J'ai trouvé Aurore aguicheuse, n'ai pas compris pourquoi elle cherchait déjà un autre homme ni pourquoi Simeone la suivait aussi docilement. J'ai failli abandonner.
Lorsque Simeone donne sa version de cette nuit, cela devient beaucoup plus émouvant et l'on comprend ce qu'il arrive à ces deux personnes, ce qui les rend à la fois si fragiles et si proches.
Simeone, cabossé par la vie, policier à la brigade de protection de la famille, témoin de nombreux drames accompagnera parfaitement Aurore dans cette nuit.
J'ai aimé le côté poétique de leur rencontre, éphémère et définitive, leur amour infini pour leur conjoint, leur complémentarité.
J'ai été moins convaincue par l'absence totale de contraintes qui m'a semblé peu crédible. Aurore ne tente pas de parler à sa fille, prend une chambre d'hôtel à 500 €, parle crument du sexe.
J'ai mis 4 sur 5, sur Babelio.
Un extrait :
- J'avais jusqu'ici passé ma vie à essayer de sauver des gens, mais pour certains peut-être, ne pas les sauver était justement la seule façon de les sauver.
D'autres critiques :
Matatoune du blog "Vagabondages autour de soi" a apprécié elle aussi ce roman, surtout dans sa partie "Simeone"..
7 commentaires
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Par écureuil bleu le 18 Mai 2023 à 09:00
J'ai emprunté ce roman parmi les "nouveautés", à la médiathèque, pour son titre et sa 4ème de couverture, et je n'ai pas été déçue.
Informations pratiques : roman d'Elisabeth Segard, paru en janvier 2019 aux éditions "City". 248 pages. 16,90 €.
La 4ème de couverture :
Le jour où Adalbert de Sainte-Sévère décède, ses trois héritiers découvrent avec effarement son testament. Leur grand-père lègue sa fortune à son cacatoès aux plumes roses... À moins que les petits-enfants relèvent son dernier défi : monter leur propre entreprise pour prouver qu’ils ne sont pas juste des adultes trop gâtés !
Seulement, Victorien, Mathilde et Arthur sont passionnés par beaucoup de choses... mais pas par le travail. Entre boîtes de nuit, soirées poker, et shopping, leur vie s’écoule paresseusement. Comment récupérer l'héritage sans renoncer à leur mode de vie ?
C’est le début d’une drôle d'épopée, au cours de laquelle l'esprit de famille (et un cacatoès...) s’avéreront bien utiles. Et qui sait, au bout de l’aventure, peut-être gagneront ils quelque chose de bien plus précieux qu’un héritage...Mon ressenti :
Ce roman se déroule dans le Nord, à Lille, en 2017.
Adalbert, industriel, patron d'une conserverie, a élevé ses trois petits-enfants, à la mort de leur parents, mais n'a pas réussi à leur transmettre le goût d'entreprendre. A sa mort, à 84 ans, il lègue son immense héritage à Prince, son cacatoès aux plumes roses, à moins que Mathilde, Arthur et Victorien réussissent à gagner chacun 100 000 € en un an en s'associant ou créant leur propre structure. Mathilde, mariée à Martin, ne pense qu'à la décoration, et au shopping : fringues et chaussures. Arthur se partage entre boites de nuit, soirées poker et n'a jamais travaillé. Victorien, marié à Sophie, est un artiste peintre, en manque d'inspiration. Les trois petits-enfants vont s'installer 42 rue Royale, dans la belle maison d'Adalbert, où officient Marie, la cuisinière, et Claude, le majordome et ami, chargé de veiller sur Prince, le cacatoès.
Mathilde et Arthur vont se démener pour monter une affaire, et Victorien va s'efforcer de terminer son triptyque : "Craquements de soleil, de lune et du temps". Ils vont se découvrir, découvrir l'usine de leur grand-père et son passé de légionnaire en Indochine, et agir.
J'ai beaucoup aimé ce roman, lu en deux jours : le style, l'humour, l'histoire et la fin inattendue et savoureuse. C'est un gros coup de coeur (j'ai mis 5 sur 5, sur Babelio).
Les personnages sont tous attachants surtout Claude et Marie, mais aussi Martin, Mathilde, Victorien et Prince, le cacatoès.
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