• Une amie, bibliothécaire à la médiathèque, m'a recommandé ce roman, parmi les nouveautés, et j'ai suivi son conseil malgrè ma déception avec son roman précédent : "L'anomalie", prix Goncourt 2020.

    Informations pratiques : paru en mai 2024 aux éditions "Gallimard". 161 pages. 19,80 €.

    La 4ème de couverture :

    Je ne suis pas l’ami d’André Chaix, et aurais-je d’ailleurs su l’être, moi que presque rien ne relie à lui ? Juste un nom sur le mur.
    Chaix était un résistant, un maquisard, un jeune homme à la vie brève comme il y en eut beaucoup.
    Je ne savais rien de lui. J’ai posé des questions, j’ai recueilli des fragments d’une mémoire collective, j’ai un peu appris qui il était. Dans cette enquête, beaucoup m’a été donné par chance, presque par miracle, et j’ai vite su que j’aimerais raconter André Chaix. Sans doute, toutes les vies sont romanesques. Certaines plus que d’autres.
    Quatre-vingts années ont passé depuis sa mort. Mais à regarder le monde tel qu’il va, je ne doute pas qu’il faille toujours parler de l’Occupation, de la collaboration et du fascisme, du rejet de l’autre jusqu’à sa destruction. Ce livre donne la parole aux idéaux pour lesquels il est mort et questionne notre nature profonde, ce désir d’appartenir à plus grand que nous, qui conduit au meilleur et au pire.
    H. L. T.

    Mon ressenti :

    L'auteur cherchait une "maison natale" et a acheté une maison à Montjoux, tout près de Dieulefit, dans la Drome. Il découvre sur l'un des murs un nom gravé : André Chaix. Il va retrouver ce nom sur le monument aux morts de la commune : Chaix André (mai 1924 – août 1944).

    Il se lance alors sur les traces, de ce jeune résistant mort à 20 ans. Muni d'une petite boite en carton contenant quelques documents familiaux, il retrace sa courte vie : son amour pour Simone et son engagement dans la résistance.
    Il évoque l'occupation, le fascisme, la collaboration, la résistance, le courage de certains et la lâcheté d'autres. Il parle des romans et des films de l'époque, et nous livre des anecdotes. 

    Ce n'est ni un essai, ni un roman, ni une biographie, ni un livre d'histoire, ni un journal intime bien que l'auteur nous parle pas mal de lui et utilise souvent le "Je" : "J'ai aussi voulu", "J'ai eu envie d'imaginer", "Quand j'ai appris", etc...

    Plusieurs fois j'ai eu envie d'abandonner ce livre, mais je l'ai lu en entier, parce qu'il est court. 

    Il y a tant de digressions que je n'ai pas été vraiment émue par André, résistant mort si jeune.

    J'ai mis 3 sur 5, sur Babelio (note moyenne sur 304 notes : 3,8/5).

     

    Une autre chronique, plus enthousiaste, de Matatoune :


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  • J'avais lu de bonnes critiques sur ce roman, et je l'ai trouvé dans la "bibliothèque solidaire" installée dans le centre commercial Leclerc, sur le principe des boites à livres.

    Informations pratiques : Paru en 2023 aux éditions "Grasset & Fasquelle" et en mars 2024 en "Livre de poche". 423 pages. 9,20 €. Grand Prix de RTL-Lire Magazine en 2023.

    La 4ème de couverture :

    Archiviste depuis 25 ans en Allemagne, Irene travaille à l’International Tracing Service, le plus grand centre d’archives sur la persécution nazie. En 2016, elle est chargée de restituer des milliers d’objets recueillis à la libération des camps de concentration. Chaque objet, aussi modeste que bouleversant, renferme des secrets, une histoire, les chaos d’une existence brisée. De Varsovie à Thessalonique, Irene renoue les fils tranchés par la guerre et rencontre des vivants, éclairant le destin des victimes pour que la transmission et la vie l’emportent sur la tragédie. Et tout en menant l’enquête, elle se découvre de nouveaux horizons.

    Mon ressenti :

    Irène travaille à l'International Tracing Service, le centre de documentation, d'information et de recherche sur la Shoah et la persécution nazie, basé à Bad Arolsen ( en Hesse, Allemagne ) créé en 1948. Elle est à la fois archiviste et enquêtrice. Elle se voit confier la mission de restituer des objets retrouvés dans des camps nazis à leurs propriétaires survivants ou leurs descendants. Ce sont des objets sans valeur marchande. Il y a un pierrot en tissu, un mouchoir brodé, un médaillon en or avec le portrait d'un enfant, des lettres.

    L'enquête d'Irène va la mener sur les pas de Wita, jeune polonaise qui s'est sacrifiée pour un petit orphelin; sur les pas de Lazar, menuisier à Treblinka , puis émeutier, de Karl, enfant blond volé pour le faire adopter par des Allemands, sur les jeunes Kaninchen, jeunes filles victimes d'expérimentations chirurgicales insoutenables.

    Irène se dépense sans compter pour rencontrer les descendants de ces déportés. Cela lui a coûté un divorce.

    Dans ce roman, les personnages sont fictifs, mais Gaëlle Nohant a réalisé un gros travail de documentation, et ses héros sont crédibles. Elle nous offre une nouvelle facette des rafles et de la vie et la mort dans les camps, 

    J'ai été un peu perdue parfois, surtout au début, parmi la multitude de personnages, mais son roman m'a émue. Irène est un personnage très fort qui me marquera.

    J'ai mis 4,5 sur 5, sur Babelio (note moyenne sur 1 657 notes : 4,2/5).

    Un extrait :

    - Même si on ne répare personne, songe Irène en s’essuyant les yeux, si l’on peut rendre à quelqu’un un peu de ce qui lui a été volé, sans bien savoir ce qu’on lui rend, rien n’est tout à fait perdu.


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  • J'ai trouvé ce roman, dans la "bibliothèque solidaire" installée dans le centre commercial Leclerc, sur le principe des boites à livres, et l'ai emprunté pour son auteur, dont j'avais apprécié il y a quelques années plusieurs romans : "La Firme", "L'Affaire Pélican", "Le client", "L'associé".

     

    Informations pratiques : Paru en 1995 aux éditions "Robert Laffont". et en 2003 en "J'ai lu". 445 pages.

    La 4ème de couverture :

    Dans la cellule du pénitencier, Adam Hall, jeune avocat, rencontre son premier client : son grand-père, Sam Cayhall, membre du Ku Klux Klan et assassin. Tout sépare les deux hommes. Et pourtant Adam, parce qu'il est farouchement opposé à la peine capitale, décide de tout faire pour arracher Sam du couloir de la mort.
    Mais il reste trois mois avant l'exécution de Sam.

    Trois mois pour que le grand-père et le petit-fils affrontent ensemble le passé.

    Trois mois pour qu'ils se battent, malgré leurs différences, contre l'engrenage inexorable de la machine judiciaire.

    Trois mois d'une course-poursuite contre la mort.

    Mon ressenti :

    En 1967, dans le Mississippi, trois hommes du Ku Klux Klan font exploser le cabinet d'un avocat juif défenseur des droits civiques, Marvin Kramer. Les deux enfants qui accompagnaient leur père sont pulvérisés, et l'avocat est gravement blessé et sera amputé des deux jambes.

    Jeremiah Dogan était le financier du commando et Rollie Wedge l'artificier, spécialiste en explosifs. Sam était le chauffeur. Les trois complices s'enfuient après avoir posé la bombe mais l'un d'eux, Sam Cayhall, revient sur les lieux est arrêté.

    Sam sera jugé deux fois et libéré, puis rejugé en 1981 et condamné à mort. En attendant son exécution, il est conduit à la prison d'Etat de Parchman, et enfermé dans une cellule minuscule dans le Couloir de la Mort..

    23 ans après l'attentat, en 1991, Sam apprend qu'il va être gazé dans quelques semaines.

    Adam, son petit-fils, avocat débutant, qu'il n'a jamais vu, décide de tout tenter pour le sauver. Sam n'est pas le seul coupable mais ne veut pas dénoncer ses complices. Il a d'autres morts sur la conscience et des participations à des lynchages.

    L​e crime de Sam a dévasté sa famille : Eddie, le père d'Adam a déménagé, changé de nom et finalement s'est suicidé ; Lee, sa tante s'est réfugiée dans l'alcool.

    Tous les jours Adam envoie des recours aux différentes cours concernées dans le but d'obtenir un sursis, jusqu'au jour fatal, ou peut-être il obtiendra la grâce du gouverneur...

    Au fil des pages, Sam parle à Adam, raconte sa vie, regrette amèrement ce qu'il a fait, avec le KKK, tente d'aider les autres condamnés à mort.

    Ce roman dénonce la cruauté de la peine de mort et des conditions de son attente, témoigne de la complexité du système judiciaire américain et du poids de l'ambition, des préjugés et des querelles internes dans les décisions prises, et aussi le ségrégationnissme et ses horreurs. Il décrit la détresse et la honte vécues par les proches d'un criminel. Il nous fait entrer dans ce Couloir de la Mort, auprès de ces condamnés.

    J'ai mis 4,5 sur 5, sur Babelio (note moyenne sur 319 notes : 3,9/5).

    Ce roman a donné lieu à une adaptation cinématographique : "L'héritage de la haine" avec Gene Hackman, Faye Dunaway, Chris O'Donell.


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  • J'ai trouvé ce roman, dans la "bibliothèque solidaire" installée dans le centre commercial Leclerc, sur le principe des boites à livres, et l'ai emprunté pour son auteur, dont j'avais apprécié d'Anna Gavalda : "Ensemble, c'est tout".

    Informations pratiques : Paru en 2002 aux éditions "Le Dilettante". et en 2003 en "J'ai lu". 127 pages.

    La 4ème de couverture :

    «On biaise, on s'arrange, on a notre petite lâcheté dans les pattes comme un animal familier. On la caresse, on la dresse, on s'y attache. C'est la vie. Il y a les courageux et puis ceux qui s'accommodent. C'est tellement moins fatigant de s'accommoder...» A-t-on le droit de tout quitter, femme et enfants, simplement parce que l'on se rend compte - un peu tard - que l'on s'est peut-être trompé? Adrien est parti. Chloé et leurs deux filles sont sous le choc. Le père d'Adrien apporte à la jeune femme son réconfort. À sa manière: plutôt que d'accabler son fils, il semble lui porter une certaine admiration. Son geste est égoïste, certes, mais courageux. Lui n'en a pas été capable. Tout au long d'une émouvante confidence, il raconte à sa belle-fille comment, jadis, en voulant lâchement préserver sa vie, il a tout gâché.

    Mon ressenti :

    Chloé, la narratrice, vient d'être quittée par son mari, Adrien, pour une femme plus jeune. Pierre, son beau-père, 65 ans, rigide et froid, avec qui elle n'a jamais vraiment échangé, l'emmène avec ses deux filles, Lucie et Marion, dans sa maison de campagne.

    Pierre et Chloé vont parler, s'écouter. La jeune femme, va découvrir peu à peu son beau-père. Amoureux de Mathilde, il a choisi de rester avec Suzanne sa femme et ses enfants, Christine et Adrien, et est passé à côté du bonheur.

    La discussion des deux personnages nous fait réfléchir sur le bonheur, l'amour, les choix de vie : vaut-il mieux préserver les apparences, s'enfermer dans une bulle ou faut-il oser vivre sa vie, quitte à se tromper ? Faut-il choisir la raison ou la passion ? Qu'est-ce-qui blessera le moins ses proches ?

    Ce livre est agréable et rapide à lire. Je l'ai terminé en quelques heures, assise au pied de mon catalpa.

    J'ai mis 4,5 sur 5, sur Babelio (note moyenne sur 6 518 notes : 3,5/5).

    En cherchant sur mon blog d'autres chroniques de cet auteur, je me suis aperçue que j'avais déjà lu ce court roman en août 2021, et je l'avais oublié. La première fois, la fin m'avait laissée perplexe, et sur ma faim. Pas cette fois...

    Quelques extraits

    - Tu bouges, tu danses, tu sais faire la pluie et le beau temps dans une maison. Tu as ce don merveilleux de rendre les gens heureux autour de toi.

    - J'avais perdu l'amour de ma vie pour rester avec une femme qui ne me quittait pas à cause de son fromager et de son charcutier.


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  • J'ai emprunté ce roman, à la médiathèque, pour son titre, parmi les nouveautés.

    Informations pratiques : paru en février 2024 aux éditions "Gallimard". 283 pages. 21,50 €.

    La 4ème de couverture :

    Heim Hochland, en Bavière, 1944. Dans la première maternité nazie, les rumeurs de la guerre arrivent à peine ; tout est fait pour offrir aux nouveau-nés de l’ordre SS et à leurs mères « de sang pur » un cadre harmonieux. La jeune Renée, une Française abandonnée des siens après s’être éprise d’un soldat allemand, trouve là un refuge dans l’attente d’une naissance non désirée. Helga, infirmière modèle chargée de veiller sur les femmes enceintes et les nourrissons, voit défiler des pensionnaires aux destins parfois tragiques et des enfants évincés lorsqu’ils ne correspondent pas aux critères exigés : face à cette cruauté, ses certitudes quelquefois vacillent. Alors que les Alliés se rapprochent, l’organisation bien réglée des foyers Lebensborn se détraque, et l’abri devient piège. Que deviendront-ils lorsque les soldats américains arriveront jusqu’à eux ? Et quel choix leur restera-t-il ?
    Reconstituant dans sa réalité historique ce gynécée inquiétant, ce roman propose une immersion dans un des Lebensborn patronnés par Himmler, visant à développer la race aryenne et à fabriquer les futurs seigneurs de guerre. Une plongée saisissante dans l’Allemagne nazie envisagée du point de vue des femmes.
     

    Mon ressenti :

    Ce roman se déroule en Bavière, d'août 1944 à novembre 1945, dans une pouponnière nazie, un "Lebensborn" modèle ou Heim, créé par Himmler, comme les autres , répartis dans l'Allemagne nazie pour favoriser le développement de la race aryenne et produire de vaillantes recrues pour la SS.

    Dans ce roman choral, l'auteur nous conte l'histoire de trois personnages.

    Il y a Renée, une très jeune française, tondue et chassée de sa région pour avoir fréquenté Artur, un soldat Allemand. Enceinte, elle trouve refuge dans ce Heim. Elle écrit de nombreuses lettres à Artur, mais n'en reçoit aucune, Elle ne parle pas Allemand et est mal vue des autres pensionnaires.

    Parmi les infirmières allemandes, il y a Helga, 22 ans, respectueuse de sa hiérarchie et des règles imposées, mais ouverte et bienveillante. Elle tient un journal où elle note ses interrogations qui vont grandir au fil des mois.

    Près du Heim, il y a un camp de prisonniers. Marek , Polonais, sorti de Dachau, est l'un d'eux. Il a faim et soif, se nourrit d'épluchures de pommes de terre, jetées par les pensionnaires du Heim, se fait fouetter. Il pense à sa femme Wanda dont il a été séparé et qui attendait leur enfant, comme les jeunes femmes qu'il observe dans le parc du Heim.

    Ce Heim va recevoir de nouveaux pensionnaires : de nombreux bébés et jeunes enfants en provenance d'autres endroits et les conditions de vie vont devenir de plus en plus difficiles. Renée va accoucher d'un bébé, Arne.

    C'est le premier roman traitant de ces pouponnières nazies que je lis. 

    Les personnages principaux sont attachants et la fin est triste mais très belle.. 

    J'ai mis 4,5 sur 5, sur Babelio (note moyenne sur 198 notes : 3,9/5).


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