• Lorsque j'étais adolescente, j'ai lu et apprécié les romans de Christine de Rivoyre : "Boy", Petit matin", "L'alouette au miroir", "La tête en fleurs"...

    Cet écrivain, née en 1929 à Tarbes, d'un père Périgourdin et d'une mère landaise, est décédée en janvier 2019.

    La bibliothèque de ma ville a donné un certain nombre d'ouvrages dont elle voulait se débarrasser en février 2020, avant de déménager dans une nouvelle médiathèque qui n'a ouvert que quelques jours, avant e début du confinement. Ce livre en faisait partie.

     

    Ce roman est une ode aux paysages landais.

     

    Informations pratiques :  Paru en mars 1982 aux "Editions Grasset". 316 pages. Paru aussi en Livre de poche. 

     

    La 4ème de couverture : 

    Ce pourrait être le nom d'une pouliche, ou d'une goélette, mais c'est celui d'une vieille maison des Landes, Belle Alliance, la demeure où Margot a passé son enfance illuminée, parmi les fleurs, les pins et les chevaux. C'est là qu'est morte sa mère, quelques années plus tôt, cette Louisa sans pareille, si vivante à son souvenir, et c'est là qu'elle s'est réfugiée d'instinct, lorsqu'elle a quitté Paris sur un coup de tête, sur un coup de rage.
    Puisque Manuel a brusquement décidé de ne plus l'accompagner en vacances, par ce radieux mois de juin, préférant à sa maîtresse, ses jumelles adorées, les Leslie-Rose, Margot claque la porte sans se laisser attendrir par ce père trop zélé pour être tout à fait honnête, qui sait? Après huit ans de liaison, quoi de plus banal qu'une rupture en vérité?
    Si imprégnée de Louisa, de son charme, de son pouvoir, "Belle Alliance" sera le cadre idéal d'une retraite sentimentale, dont lé désespoir feutré, la mélancolie se fondront peu à peu dans la douceur du retour aux sources. Mais Margot n'a pas prévu la visite d'Isa, la "merlette", qui vient bouleverser en un instant son paisible programme. Là-bas, sur la dune, au bord de l'Océan, de l'autre côté de la forêt landaise, l'attend une famille, une expérience imprévue, de cocasses malheurs tout simples, la vraie vie retrouvée, et peut-être un sens du bonheur plus grave, plus indulgent. Une autre saison commence.

     

    Mon ressenti :

    Le roman se déroule entre Paris et les Landes, dans les années 80.

    Margot est avocate à Paris, abandonnée par Manuel, son amant qui devait partir en vacances en Yougoslavie avec elle. Du coup, elle part dans sa maison de famille, dans les Landes. C'est dans cette demeure de Belle Alliance, au milieu des pins et des chevaux qu'elle a vécu son enfance, puis accompagné Louisa, sa mère, dans ses dernières années.

    Margot souhaitait se ressourcer, au calme, mais elle reçoit la visite de son amie Isa, surnommée "La merlette" par Louisa, et ces retrouvailles vont bouleverser ses projets de retour aux sources. Isa a repris un restaurant au bord de l'Océan avec son mari et leurs fils et accumule les échecs. Margot va l'aider à remonter la pente tout en profitant de l'Océan, des dunes, de la faune et de la flore.

     

    Christine de Rivoyre a vécu dans ces Landes, à Onesse, au milieu de ces petits villages qu'elle décrit aussi bien que ses habitants chaleureux, fidèles en amitié.

    Ce roman est un hymne à la nature, aux paysages landais et à la gastronomie. Il parle aussi d'amour filial, d'amitié, de rupture et de deuil.

    Les paysages et les personnages sont délicatement brossés.

    J'ai aimé me replonger dans ce début des années 80, et dans des lieux que je connais un peu.

    Calme et sérénité bien appréciables...

     

     

    Elisabeth D., si tu me lis toujours, ce livre est pour toi. Je te le garde.


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  • J'ai adoré les quatre premiers romans parus en France de Liane Moriarty : "Le secret du mari", "Petits secrets et grands mensonges", "Un peu, beaucoup, à la folie" et "A la recherche d'Alice Love".

    Alors, lorsque j'ai appris que son nouveau roman venait de sortir, je l'ai acheté, juste avant le confinement.

     

    J'ai apprécié ce cinquième roman, lu en quelques jours.

    Informations pratiques :  Paru en janvier 2020 aux "Editions Albin Michel". 506 pages. 22,90 €. 

     

    La 4ème de couverture :

    Neuf citadins stressés, prêts pour un break dans une sublime station thermale. Le Tranquillum House leur propose, grâce à une approche révolutionnaire, de renouer avec l’énergie positive pour prendre un nouveau départ. Coupés du monde extérieur, délestés de leurs portables, tous s’attendent avec impatience à une transformation totale.
    Au fur et à mesure de la cure, entre méditation, tai-chi et techniques de bien-être, les langues se délient, les secrets enfouis resurgissent, les animosités aussi. On leur avait promis la quiétude et le renouveau, c’est le lâcher-prise qui s’installe... mais pas celui auquel ils s’attendaient.

    Avec l’humour et la subtilité qui ont fait son succès, Liane Moriarty traque les vérités cachées derrière les apparences et la quête parfois absurde du changement à tout prix.
    Du grand art.

     

    Mon ressenti :

    L'histoire se déroule en Australie, de nos jours.

    Neuf citadins aisés arrivent à Tranquillum House pour un e cure de 10 jours qui doit les métamorphoser et leur permettre une renaissance. Ils devront laisser leur portable, jeûner, méditer.

    L'établissement est dirigé de main de maître par Masha, ancienne femme d'affaires, qui a changé de vie après une crise cardiaque, assistée par Yao, ancien secouriste et Dalila.

    Il y a Frances, 50 ans, auteur de romans sentimentaux ; Ben et Jessica, un jeune couple qui a gagné au loto ; Tony un ancien joueur de foot ; Lars un avocat très bel homme ; Carmel, maman de 4 fillettes ; Napoléon et Heather, accompagnés de leur fille Zoé.

    Ces neuf patients vont devenir les jouets de Masha qui utilise des méthodes peu orthodoxes pour les transformer.

    Au fil des jours, les tensions vont progresser à l'intérieur du groupe, ainsi que les oppositions aux méthodes de Masha.

    Les personnages sont bien brossés, l'intrigue est prenante, et l'on a envie de savoir comment tout cela va finir.

    C'est un beau roman sur l'amour, la famille, le deuil, la culpabilité, le développement personnel et ses excès.

     


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  • Je m'étais inscrite sur liste d'attente pour lire le dernier roman de Pierre Lemaitre auprès de la médiathèque. J'avais adoré "Au-revoir là-haut", et apprécié "Les couleurs de l'incendie", les deux premiers tomes de cette trilogie de l'entre-deux guerres..

    J'étais en 8ème position. Et puis il y a eu le confinement, la fermeture de la médiathèque.

    L'espace culturel à côté de chez moi a été fermé 2 jours puis a rouvert.

    Alors en allant faire mes courses il y a 3 semaines, je l'ai acheté.

     

    Informations pratiques :  Paru en janvier 2020 aux "Editions Albin Michel". 531 pages. 22,90 €. La couverture est un dessin d'enfant représentant l'exode sur la route de Fontainebleau en juin 1940.

     

    La 4ème de couverture :

    Avril 1940. Louise, trente ans, court, nue, sur le boulevard du Montparnasse. Pour comprendre la scène tragique qu’elle vient de vivre, elle devra plonger dans la folie d’une période sans équivalent dans l’histoire où la France toute entière, saisie par la panique, sombre dans le chaos, faisant émerger les héros et les salauds, les menteurs et les lâches... Et quelques hommes de bonne volonté.
    Il fallait toute la verve et la générosité d’un chroniqueur hors pair des passions françaises pour saisir la grandeur et la décadence d’un peuple broyé par les circonstances.
    Secret de famille, grands personnages, puissance du récit, rebondissements, burlesque et tragique… Le talent de Pierre Lemaitre, prix Goncourt pour Au revoir là-haut, est ici à son sommet.

     

    Mon ressenti :

    L'histoire se déroule en 1940, d'avril à juin, en France.

    Nous retrouvons Louise Belmont, la fillette de 10 ans qui fabriquait des masques avec Edouard Pericourt, gueule cassée et Albert Maillard dans "Au-revoir là-haut". Elle a 30 ans, vit à Paris, est institutrice et serveuse à "La petite Bohème", brasserie tenue par Monsieur Jules. La demande incongrue d'un client, le Docteur Thirion, va bouleverser sa vie, et lui faire découvrir les secrets de sa mère.

    Sur le front, sur la ligne Maginot, dans les Vosges, le sergent-chef, Gabriel, prof de maths dans le civil, encadre quelques hommes dont le caporal-chef, Raoul Landrade, magouilleur et roi du bonneteau, qui va lui mener la vie dure. Sous la poussée des forces allemandes, Raoul et Gabriel vont faire sauter un pont puis partir vers l'est, se faire arrêter et emprisonner.

    Il y a aussi Fernand, garde mobile et sa femme Alice, qui projettent de partir à Villeneuve-sur-Loire chez la soeur de Fernand.

    Ces personnages vont quitter Paris en direction d'Orléans, sur la route de l'exode.

     

    Grâce aux talents de conteur de Pierre Lemaitre nous sommes plongés dans cette période de panique et de chaos, sur le front, puis sur les routes de l'exode, dans des camps de prisonniers et dans un camp de réfugiés, parmi ces personnages attachants, bombardés par l'aviation allemande, devant ruser pour boire et manger.

    Et puis il y a un fil rouge, un personnage époustouflant, brillant et pétillant : avocat talentueux, chroniqueur du positivisme, curé généreux et inventif, imposteur, voleur, sauveur des âmes, dont seul le prénom reste identique : Désiré.

     

    J'ai souri et j'ai ri, frémi, et pleuré parfois.

     

    J'ai apprécié l'écriture et les rebondissements et je me suis attachée aux personnages, surtout à Louise, Gabriel et Désiré.

     

    J'ai refermé ce livre, en souriant, étonnée et amusée par les dernières pages. Mais j'étais triste aussi de quitter ces personnages, et que cette trilogie passionnante soit terminée.

    "Miroir de nos peines" est pour moi le meilleur des trois, le plus abouti, un roman époustouflant, captivant, à découvrir, même si vous n'avez pas lu les deux premiers.

     

    En période de confinement, ce roman m'a permis de relativiser et de mesurer ma chance, notre chance, de n'avoir pas vécu cette guerre.

     

    Quelques extraits :

    - On le sentait à sa conduite, M. Jules manquait de pratique. Dès le départ, il avait échangé ses chaussures vernies contre ses charentaises, ça ne facilitait peut-être pas les choses.

    - La voiture cahotait lentement dans le flot des fuyards qui était à l'image de ce pays, déchiré, abandonné. C'était partout des visages et des visages. Un immense cortège funèbre, pensa Louise, devenu l'accablant miroir de nos peines et de nos défaites.

     Le malheur vint s'abattre. Sous la forme d'un ptéranodon aux ailes largement déployées, poussant un hurlement surpuissant, volant si bas qu'on aurait juré qu'il allait emporter entre ses serres bitume, arbres, voitures et fuyards, au lieu de quoi il mitrailla la route sur une centaine de mètres avant de reprendre de l'altitude en rugissant.

    - Ils cherchèrent d'où venait cette exclamation claire et juvénile, levèrent la tête et découvrirent, dans l'orme qui montait la garde au seuil de la chapelle, une soutane voletante qu'ils prirent pour un corbeau. C'était un curé. Glissant le long d'une corde, il atterrit à leurs pieds. Il était jeune et souriant.


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  • J'ai emprunté ce livre à la médiathèque, attirée par le titre qui m'a semblé d'actualité, bien que le confinement n'ait pas encore été imposé.

    Informations pratiques :  Paru en 2010 aux "Editions Métailié". 270 pages. 20 €

     

    La 4ème de couverture :

    Quatre personnages plongés dans l'apocalypse de la modernité d'une grande cité vont voir leurs destins se croiser. Un chauffeur de taxi veuf qui ne peut pas se consoler de la mort de sa femme, un médecin sans illusions perdu dans les espaces virtuels de Second Life, une prostituée africaine accrochée à la vie que protège son totem, un petit lézard, et une vieille scientifique alcoolique et pédagogue sont les héros de ce conte philosophique sur fond d'assassinats en série, de terrorisme et de petits prodiges.
    En raconteuse d'histoires étranges talentueuse, Rosa Montero nous parle des hasards et des coïncidences et écrit une histoire d'espérance, une tragicomédie entre humour et émotion. Un texte captivant qui nous montre que "la vie est belle, folle et douloureuse. Une fable pour adultes qui invite à profiter de la beauté, maîtriser la douleur et rire de cette incroyable folie".

     

    Mon ressenti :

    L'histoire se déroule dans la banlieue de Madrid, de nos jours.

    Plusieurs personnes cabossées par la vie vont se croiser, dans un bar : "L'oasis", la nuit.

    Il y a Matias, chauffeur de taxi qui ne se remet pas du décès de Rita, sa femme, un homme bon, généreux et taciturne, en train de sombrer. Daniel est un médecin en pleine dépression qui revit dans le monde virtuel de Second Life, mauvais médecin, mauvais époux.  Cerveau est une septuagénaire alcoolique, ancienne prof d'université. Fatma est une prostituée africaine, particulièrement meurtrie, très belle, attachée à un serpent qui la protège, pensionnaire du Cachito, un bordel en bordure d'autoroute. Et il y a l'assassin du bonheur, tueur en série qui signe ses crimes en étirant les commissures des lèvres de ses victimes.

    Chacun essaie de trouver un sens à sa vie.

    J'ai apprécié l'écriture et l'humour de l'auteur et je me suis attachée aux personnages, surtout à Matias et à Fatma.

    Grâce au talent pédagogique de Cerveau, j'ai découvert des théories scientifiques sur les hasards et les coïncidences.

    Les différents personnages vont se bonifier au contact les uns des autres. Certains retrouveront l'amour, d'autres la liberté. Mais comme dit l'auteur "L'Humanité est divisée entre ceux qui savent aimer et ceux qui ne le savent pas."

    J'ai refermé ce livre, en souriant. Une belle découverte...

     

     

    Ce roman pourrait être adapté en film... 


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  • J'ai emprunté ce livre à la médiathèque, attirée par le titre et par la 4ème de couverture.

    Informations pratiques :  Paru en août 2018 aux éditions "Liana Levi". 283 pages. 19 €

     

    La 4ème de couverture :

    Dans la famille Ezéchiel, c'est Antoine qui mène le jeu. Avec son "nom de savane", choisi pour embrouiller les mauvais esprits, les croyances baroques et son sens aigu de l'indépendance, elle est la plus indomptable de la fratrie. Ni Lucinde ni petit frère ne sont jamais parvenus à lui tenir tête. Mais sa mémoire est comme une mine d'or. En jaillissent mille souvenirs-pépites que la nièce, une jeune femme née en banlieue parisienne et tiraillée par son identité métisse, recueille avidement. Au fil des conversations, Antoine fait revivre pour elle l'histoire familiale qui épouse celle de la Guadeloupe depuis les années 50: l'enfance au fin fond de la campagne, les splendeurs et es taudis de Pointe-à-Pitre, le commerce en mer des Caraïbes, l'irruption du roi béton, la poésie piquante du créole, et l'inéluctable exil vers la Métropole…..

    Intensément romanesque, porté par une langue bluffante d'inventivité, là où les chiens aboient par la queue embrasse le destin de toute une génération d'Antillais pris entre 2 mondes.

    Estelle-Sarah Bulle est née en 1974 à Créteil, d'un père guadeloupéen et d'une mère ayant grandi à la frontière franco-belge. Après des études à Paris et à Lyon, elle travaille pour des cabinets de conseil puis pour différentes institutions culturelles. Elle vit dans le Val-d'Oise. Là où les chiens aboient par la queue est son premier roman.

     

    Mon ressenti :

    Dans ce roman choral, nous découvrons la vie d'une famille Guadeloupéenne, de 1947 à nos jours, en Guadeloupe puis en métropole.

    Hilaire Ezéchiel et Eulalie Leclerc se sont mariés et ont vécu à Morne-Galant, un village somnolant, dont les Guadeloupéens disent en créole : "Cé la chyen ka japé pa ké" : "C'est là où les chiens aboient par la queue". Ils auront 3 enfants : Appolone, Lucinde et Petit-frère.

    Eulalie, la fille de Petit-frère, née en région parisienne, est avide de découvrir l'histoire de sa famille à travers les récits de ses tantes et son père.

    Apollone se fait appeler "Antoine". C'est une femme que rien n'arrête, belle, fière, indomptable, éprise d'aventure et de liberté.

    A 16 ans, elle quitte "Morne-Galant" pour aller vivre en ville, à Pointe-à-Pitre, et monter un commerce. Elle est de la trempe des Marco-Polo et des Madame Claude, des Che Guevarra et des Mandela.

    Sa soeur cadette, Lucinde, "aristocrate", est plus soignée, plus raisonnable, moins généreuse.

    Petit-frère, le dernier, a été tiraillé entre ses soeurs qui ont réussi à lui faire perdre une année scolaire.

    J'ai aimé l'immersion en Guadeloupe, et les personnages truculents, surtout Antoine, forte femme, à laquelle je me suis beaucoup attachée

     

    Quelques extraits :

     

    - Ta tante Antoine, c'est une fatigante. Elle va te chauffer les oreilles avec ses bavasseries et te manger tout ton temps

    - Au bout de six mois chez elle, nos dents se saluaient. Nous étions deux jeunes filles riant ensemble

    - Mais toi, tu sais exactement ce que c'est un jardin créole ?

    C'est un endroit minuscule où se mêlent des plantes médicaments, des plantes nourricières et des fleurs dont la beauté nourrit les yeux. On fait exprès de mélanger les espèces, ça les protège des maladies


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