• J'ai emprunté ce roman à la médiathèque, intriguée par le titre.

     

     

     Informations pratiques : Paru en mars 2022 aux éditions "La grenade - JC Lattès". 277 pages. 19 €.

    4ème de couverture :

    « Les deux enfants finissaient toujours par s’endormir main dans la main, l’une s’approchant trop près du rebord du matelas, l’autre le nez écrasé sur le pied du lit.
    Elles restaient ainsi une bonne partie de la nuit – les doigts entremêlés. »

    Deux jeunes femmes, deux destins, deux Maroc. Si une forte amitié lie dans l’enfance Kenza et Fatiha, la fille de sa nourrice, la réalité de la société marocaine les rattrape, peu à peu, dans sa sourde cruauté. Elles se retrouvent à Casablanca, fin 2011. Que s’est-il passé entre-temps ?
    Quelles trahisons les séparent ? Dans un pays qui punit l’avortement et interdit l’amour hors mariage, comment ces deux fillettes, issues de milieux opposés, ont grandi et sont devenues femmes ?

    Par les récits croisés de Kenza et Fatiha, Zineb Mekouar entremêle les destinées de deux héroïnes entre soumission et transgression. Dans cette grande fresque, leurs blessures et leurs drames épousent les clivages politiques et sociaux du Maroc contemporain. Intime et universel.

              Mon ressenti :

    Les parents de Kenza sont morts dans un accident de voiture quand elle était enfant. Ce sont ses grands-parents qui l'ont élevée. Abbas Chérif Falani, son grand père, est un ancien conseiller royal d'Hassan II et ancien gouverneur de Casablanca, espérant toujours être rappelé par le Palais. Mamizou, sa grand-mère, est douce, aimante, compréhensive. Fatiha est la fille de Milouda, leur bonne.

    Kenza et Fatiha ont été élevées ensemble à Casablanca, quand elles étaient enfants, dormant dans la même chambre, mais fréquentant des établissements scolaires différents. A l'adolescence, leurs liens se distendront, sous la pression des différences de classes, sans que Kenza s'en aperçoive vraiment. Toutes deux sont très douées pour les études, mais l'une est riche et privilégiée, l'autre pas. Kenza partira étudier en France, à Sciences Po Paris tandis que Fatiha restera au Maroc et fera des études d'infirmière.. 

    Avec elles, nous découvrons le Maroc englué par le poids des traditions, gangrené par un système politique corrompu, très inégalitaire, où la femme est peu de chose.

    En France, Kenza découvrira la vie réelle menée par les Marocains pauvres immigrés rentrant au pays chaque été. A Paris, elle n'est pour beaucoup qu'une "beurette". Mais elle découvrira aussi qu'une femme peut vivre librement, loin des carcans sociaux et religieux imposés dans son pays.

    Au Maroc, Fatiha et ses amies, pauvres comme elles, sont la proie d'hommes ne cherchant que leur plaisir, et d'arnaqueurs sans scrupule.

    Kenza va revenir vivre à Casablanca en 2011 et va retrouver Fatiha. Celle-ci, enceinte d'un homme qui lui avait promis le mariage, a tenté d'avorter en absorbant des potions qui la tueront presque, mais va "dégoter la poule et son cumin".

    L'auteur nous offre de beaux portraits de femmes : Mamizou, la grand mère de Kenza, femme généreuse et ouverte, Fatiha qui affronte courageusement son destin et Kenza, jeune femme cultivée et  libre. 
    J'ai lu ce roman en deux jours, appréciant de découvrir le Maroc contemporain avec ses différents clivages.

    J'ai mis 5 sur 5, sur Babelio (note moyenne sur 121 notes : 4,12/5).


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  • J'ai trouvé ce livre dans la "bibliothèque solidaire" installée dans le centre commercial Leclerc, sur le principe des boites à livres. Tout un pan de mur est couvert d'étagères et empli de livres de toutes sortes : romans, essais, manuels scolaires, livres pour enfants, revues, encyclopédies, guides touristiques...

     

     Informations pratiques : Paru en novembre 2015 aux "Nouvelles Plumes". 542 pages. Prix des lecteurs France Loisirs 2015.

    4ème de couverture :

    Noëlie, mariée à un riche médecin dans le sud de la France, trompe son ennui en étalant sa vie de rêve sur Facebook. Léo, un petit voyou, remarque l'incroyable ressemblance entre la jeune femme et sa petite amie, Zoé, et concocte un plan infaillible : kidnapper Noëlie afin que Zoé prenne sa place. La jeune aide-soignante joue le jeu et la voilà propulsée mère de famille et épouse d'un homme qui ne la laisse pas indifférente... Mais troublée, Zoé s'interroge : et si cette ressemblance n'était pas le fruit du hasard ?

    Mon ressenti :

    Zoé, la trentaine est aide-soignante dans un hôpital et vit avec Léo, alcoolique et drogué, sans travail. Sur Facebook il découvre Noélie qui ressemble à sa compagne et étale sa vie et ses biens sur le net. Noélie a un mari chirurgien et 2 enfants, une belle maison, aucun souci financier. Léo décide alors de kidnapper Noélie pour que Zoé prenne sa place et son argent. Et ils vont le faire.

    Zoé remplace Noélie sans que personne ne s'aperçoive de rien. Elle est bienveillante, attentionnée, tolérante, avec tous et toutes. Le père de Noélie, Ambroise Nobleval, ancien Chef de service à l'hôpital, va lui confier un secret de famille inavouable. Zoé va alors tout faire pour délivrer Noélie, enfermée dans une maison isolée.

    L'histoire est prenante, avec des chapitres courts et pas de temps morts. J'ai lu ce roman en trois jours.

    Les personnages sont bien brossés et certains sont attachants comme Zoé, ou Antoine, l'amour de jeunesse de Noélie. D'autres sont des monstres comme Léo qui a initié sans état d'âme son neveu Yann à la drogue et la lui fournit, ou Yann, odieux. 

    Malgré quelques invraisemblances, j'ai beaucoup apprécié ce roman original.

    J'ai mis ,4,5 sur 5, sur Babelio (note moyenne sur 107 notes : 3,63/5).


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  • Ce livre m'a été recommandé par l'une des bibliothécaires de ma ville.

     

     

     Informations pratiques : Paru en octobre 2017 aux "Editions du Seuil". 156 pages. 16 €.

    4ème de couverture :

    De 2012 à 2016, la banlieue rebelle de Daraya a subi un siège implacable imposé par Damas. Quatre années de descente aux enfers, rythmées par les bombardements au baril d’explosifs, les attaques au gaz chimique, la soumission par la faim. Face à la violence du régime de Bachar al-Assad, une quarantaine de jeunes révolutionnaires syriens a fait le pari insolite d’exhumer des milliers d’ouvrages ensevelis sous les ruines pour les rassembler dans une bibliothèque clandestine, calfeutrée dans un sous-sol de la ville.
    Leur résistance par les livres est une allégorie : celle du refus absolu de toute forme de domination politique ou religieuse. Elle incarne cette troisième voix, entre Damas et Daech, née des manifestations pacifiques du début du soulèvement anti-Assad de 2011, que la guerre menace aujourd'hui d'étouffer. Ce récit, fruit d'une correspondance menée par Skype entre une journaliste française et ces activistes insoumis, est un hymne à la liberté individuelle, à la tolérance et au pouvoir de la littérature.
    Delphine Minoui est grande reporter au Figaro, spécialiste du Moyen-Orient. Prix Albert Londres 2006 pour ses reportages en Iran et en Irak, elle sillonne le monde arabo-musulman depuis 20 ans. Après Téhéran, Beyrouth et Le Caire, elle vit aujourd'hui à Istanbul, où elle continue à suivre de près l’actualité syrienne. Elle est également l'auteur des Pintades à Téhéran (Jacob-Duvernet), de Moi, Nojoud, dix ans, divorcée (Michel Lafon), de Tripoliwood (Grasset) et de Je vous écris de Téhéran (Seuil).

    Mon ressenti :

    La narratrice, journaliste, vit à Istanbul en Turquie. La photo d'une bibliothèque secrète au coeur de Daraya, ville syrienne assiégée, de 2012 à 2016, dans la banlieue de Damas, l'amène à prendre contact avec Ahmad, l'un des fondateurs de cette bibliothèque.

    Vont alors commencer des échanges par mails, Skype et Whats App entre Delphine et de jeunes Syriens : Ahmad, Shadi, Hussam, Omar, et un de leurs professeurs : Ustez. Osant défier le régime de Bachar Al-Assad, dans les ruines des maisons bombardées, ils ont récupéré des milliers de livres et ont créé une bibliothèque souterraine ouverte à tous.

    Pendant de nombreux mois, Delphine échange avec ces jeunes Syriens, en proie aux bombardements incessants et à la faim, mais emplis d'espoir par leurs lectures. L'un écrit, l'autre dessine sur les murs, un troisième filme. La littérature leur donne la force de tenir, jusqu'à l'évacuation de Daraya, pour ceux qui réussiront à s'en sortir. 

    Ce témoignage est prenant sur la situation en Syrie, et c'est aussi un bel hymne au pouvoir des livres.

    Un extrait :

    - Pour Omar, la lecture est un instinct de survie, un besoin vital. A chaque permission, il se précipite à la bibliothèque pour emprunter de nouveaux imprimés. Les livres l'habitent, ils ne le lâchent pas. Seul face à la nuit, avec son arme comme seule compagne, il lit. Il croit aux livres, il croit en la magie des mots, il croit aux bienfaits de l'écrit, ce pansement de l'âme, cette mystérieuse alchimie qui fait qu'on s'évade dans un temps immobile, suspendu. Comme les cailloux du Petit Poucet, un livre mène à un autre livre. On trébuche, on avance, on s'arrête, on reprend. On apprend. Chaque livre, dit-il, renferme une histoire, une vie, un secret.

    J'ai mis ,4,5 sur 5, sur Babelio (note moyenne sur 624 notes : 4,34/5).


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  • L'une des bibliothécaires de ma ville m'avait conseillé cet auteur l'an dernier et j'avais lu alors et beaucoup apprécié : "Broadway", paru en 2020.

    J'ai emprunté cette fois-ci "Samouraï", un roman un peu déjanté, qui m'a bien fait rire.

     Informations pratiques : Paru en mai 2022 aux éditions "Sygne Gallimard". 220 pages. 18 €.

    4ème de couverture :

    « Tu veux pas écrire un roman sérieux ? ». Telle est la question qu’elle a posée à Alan, avant de le quitter pour un universitaire spécialiste de Ronsard. Depuis, Alan cherche un sujet de « roman sérieux ». Il veut profiter de l’été qui commence pour se plonger avec la discipline d’un guerrier samouraï dans l’écriture d’un livre profond et poignant. Ça et s’occuper de la piscine des voisins partis en vacances. Or bientôt l’eau se met à verdir, de drôles insectes appelés notonectes se multiplient à la surface…
    Il y a chez Fabrice Caro une grâce douce-amère, une façon élégante et désopilante de raconter l’absurde de nos vies.

    Mon ressenti :

    Alan est écrivain. Marc, son meilleur ami d'enfance, vient de se suicider et sa compagne, Lisa, vient de le quitter, pour un universitaire professeur de lettres, spécialiste de Ronsard. Alan ne se remet pas de cette séparation et veut écrire "un roman sérieux" pour reconquérir Lisa. Ses voisins partent en vacances et lui confient l'entretien de leur piscine, a priori très simple, mais avec Alan rien ne se passe comme prévu.

    Ses amis, Jeanne et Florent, parents de 2 jumeaux dont l'un martyrise l'autre, vont lui présenter de jeunes femmes pour lui faire oublier Lisa : Mylène, Chloé puis Louise.

    Alan, inadapté social, souffre de phobies et de tocs, voit Julio Iglesias quand tout va mal, parle à Claire Chazal de son prochain livre, dont le sujet change sans cesse. Il n'écrit pas grand chose au bord de la piscine qui se peuple d'insectes puis de grenouilles, et verdit.

    Plusieurs passages m'ont bien fait rire, notamment celui sur le rouleau de papier toilette, ou les questions de Léo le jumeau terrible à Louise, mais aussi le spectacle de buto qui ennuie beaucoup Alan ou l'exposition d'art moderne.

    L'intrigue est légère mais Fabrice Caro nous délecte avec ses personnages et nous amuse en ironisant sur notre société moderne : littérature, théâtre contemporain, démission des parents, apéritif dinatoire.

    C'est drôle et rappelle forcément à chacun des moments de vie, en famille, entre amis ou entre voisins.

     

    Quelques extraits :

    - Mais aussitôt Jeanne sort ces mots que j'aurais aimé attraper au vol pour les cacher sous les mégots dans le cendrier, Oh on pourrait y aller tous les quatre ! Et avant même que j'aie pu intervenir, j'assiste en direct à l'organisation d'une soirée spectacle.

    - Voilà ce qui nous a toujours approchés, Florent et moi : le gêne de la catastrophe auto-immune, une aptitude à se rendre la vie plus pénible encore sans la moindre aide extérieure. Un vrai don de Dieu.

    Je savais qu’elle venait d’ouvrir pour la première fois la porte de mon petit débarras personnel, celui qui abrite mes zones d’ombre et mes faiblesses, porte que j’avais pris soin jusqu’alors de dissimuler derrière un grand tapis mural coloré.

    - Possédais-je tous les codes de l’apéritif dînatoire ? En quoi cela consistait-il au juste ? On mangeait mais peu ? Chaque fois que l’on buvait une gorgée, fallait-il ingurgiter une bouchée d’aliment solide ? Ne fallait-il s’asseoir qu’à peine ? Ou juste sur une seule fesse ? Devrions-nous alterner les positions assise et debout ? J’étais mort de trac.

    - Plus tard, cette sensation s'est répétée régulièrement, cette abdication de tout, surtout durant ma vie commune avec Lisa, et chaque fois Julio Iglesias m'apparaissait physiquement, comme la dame blanche au bord des routes dans les contes de mon enfance pour annoncer un accident à venir, à ceci près que l'apparition de Julio Iglesias n'annonçait rien, il n'était là que pour pointer mes abandons. Il était l'allégorie vivante du forfait, du dépôt de bilan.

    J'ai mis 4,5 sur 5, sur Babelio (note moyenne sur 705 notes : 3,61/5).


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  • J'ai rencontré cet auteur lors d'une séance de dédicace en 2021.

    Peu de temps après, j'ai commencé ce roman qui se déroule au Cap-Ferret mais l'ai abandonné au bout d'une trentaine de pages.

    Je l'ai repris il y a quelques jours et cette fois je l'ai lu jusqu'au bout.

     

     

    Informations pratiques : Paru en 2021 aux éditions "Terres de l'ouest". 339 pages. 15 €.

    4ème de couverture :

    Un milliardaire écossais débarque en plein hiver à la pointe d’une presqu’île, pour y bâtir une maison sur un terrain chaque jour un peu plus rogné par l’océan. De quoi intriguer les habitants du village, de l’instituteur désenchanté au curé à la Porsche verte, en passant par un maire contrarié.
    Qu’est donc venu chercher ce géant roux ? Sir Romuald Drummond n’est-il rien qu’un fou ? Un authentique fantôme des Highlands, comme le soutiennent les vieux pêcheurs du cru ? Ou tout simplement un homme conscient de ses actes désespérés ?
    Tel un miroir des âmes, la présence de « l’écossais de la Pointe » aura, quoi qu’il advienne, un impact sensible sur la petite vie si bien rangée de ceux qui l’épient, les ramenant à leur propre condition.
    Pierre Féry fut d’abord journaliste et éditeur. Il signe un premier roman à l’intrigue serrée, aux personnages attachants et mystérieux, dans une écriture soignée.

    Mon ressenti :

    Le roman se déroule au Cap-Ferret sur le Bassin d'Arcachon, de nos jours. Le narrateur est l'instituteur fraîchement arrivé, peu passionné par son métier. Un écossais, sir Drummond vient d'acheter un terrain non constructible à la Pointe pour y construire une maison. Cela intrigue et inquiète les habitants du village : le maire, le curé Mirande, le pharmacien qui rêve de devenir maire, la libraire, Charlotte, la caissière de la supérette, Malbec, le correspondant local du journal.

    L'instituteur soupçonne l'Ecossais de vouloir en finir avec la vie.

    Tous ont un passé caché qui les a conduits sur cette Pointe.

    Drummond débute très vite son chantier de construction faisant venir des camions portant billes de bois, blocs de béton et les travaux débutent. L'Océan rogne la côte sans relâche et emporte des pans entiers de la maison qu'il construit et reconstruit sans cesse. L'instituteur, le curé et le journaliste vont enquêter pour connaître ses motivations, tandis que le maire va mollement tenter de l'empêcher de construire.

    L'auteur s'est inspiré des travaux de Benoit Bartherotte qui a construit une digue pour protéger sa maison à La Pointe. Celui ci raconte : " Quand je suis revenu ici en 1985, La Pointe perdait 100 m par an, rongée par la mer. La solution a été de construire une digue naturelle doublée d'une dune, que je dois consolider chaque année à grand renfort de camions de pierres. J'y mets tous mes deniers. " Il a construit une première cabane en bois où il vit, et d'autres où il loge ses amis et qu'il loue pour des mariages ou autres fêtes.

    Connaissant bien les lieux, je ne me suis pas retrouvée dans ce roman  Le Cap-Ferret n'est qu'un des villages de la commune de Lège Cap-Ferret, même si c'est le plus connu.

    C'est bien écrit mais je n'ai pas été passionnée par l'intrigue, ni par les personnages qui semblent un peu figés, comme les figures d'un jeu de cartes.

    J'ai mis 3,5 sur 5, sur Babelio.


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