• Après avoir lu il y a un mois "Becs et ongles", le dernier ouvrage de Jean-Paul Didierlaurent, décédé en décembre 2021, j'ai emprunté à la médiathèque le seul roman de cet auteur que je n'avais pas lu : "Malamute".

    De lui, j'ai beaucoup aimé "Le liseur du 6h27", apprécié : "Le reste de leur vie" et "La fissure".

     

    Informations pratiques : roman de Jean-Paul Didierlaurent, paru en 2021 aux éditions "Au diable vauvert". 354 pages. 18 €. Sorti en 2022 en Folio.

     

    La 4ème de couverture :

    « Un rêve avorté, des secrets bien gardés, un vieil homme bougon et de la neige, beaucoup de neige… les ingrédients qui participent à la réussite de Malamute. Qu’on se le dise : Jean-Paul Didierlaurent est définitivement un merveilleux conteur. »
    LIBRAIRIE COIFFARD

    « L’auteur brosse merveilleusement l’atmosphère oppressante de ce huis-clos montagnard, composé de mystères, mais aussi de personnages truculents. Drame rural, intrigue, suspense, un zeste de fantastique, ce magnifique roman est tout à la fois ! »
    LIBRAIRIE DE PORT MARIA

    « Quel beau roman ! Beaucoup d’émotion sous des mètres de neige ! »
    LIBRAIRIE POLINOISE

    « Une écriture fluide qui nous emporte. »
    LIBRAIRIE RUC

    Mon ressenti :

    Ce roman se déroule de nos jours, à La Voljoux, un petit village isolé, dans les Vosges.

    Le vieux Germain, bougon, vit seul dans sa ferme des Vosges qu'il ne veut pas quitter. Sa fille lui impose la présence de Basile, un lointain neveu, saisonnier comme dameur dans la station voisine. Il veillera sur lui, en échange du logement.

    Depuis peu, la seule ferme à côté, restée à l'abandon pendant 40 ans, est occupée. Dans cette maison ont vécu Dragan et Pavlina, appelés "Les Russoffs", avec leurs chiens, des malamutes, et leur projet d'organiser des balades en traineau.. Emmanuelle, une jeune femme, également conductrice de dameuses s'y est installée.

    Après une absence de neige et une procession organisée pour la faire tomber, le village va se retrouver peu à peu englouti et isolé sous la neige qui tombe sans s'arrêter. La situation devenant préoccupante, les villageois devront quitter le village.

    L'auteur alterne le récit de cette période avec les pages du journal de Pavlina, de 1976 à 1978.

    Germain, ancien bûcheron, passionné par les arbres et leur histoire, est mangé par les remords et la culpabilité.

    En expiation, il offre des présents et même un sacrifice, à une mystérieuse Bête qui décime les troupeaux de moutons et brebis. Emmanuelle, est elle aussi à la recherche du passé. Elle veut comprendre pourquoi ses parents ne l'ont jamais aimée. Basile a vécu un drame deux ans auparavant et a du mal à s'en remettre. Le trio va affronter ensemble la tempête de neige.

    Les personnages sont bien brossés et attachants : la douce Pavlina et Clothilde, la femme de Germain, Basile et Emmanuelle.

    L'auteur nous offre de belles descriptions de la nature en hiver et des arbres, avec une trame solide, où l'on découvre peu à peu ce qu'il s'est passé entre les différents personnages, mélange de haine, de désirs, de peurs, de rancoeurs.

    Ce roman est sombre comme les lourds secrets, les accidents, l'indifférence, la haine, et lumineux comme la neige qui tombe sans discontinuer, l'amour qui nait, l'amitié, l'entraide.

    J'ai mis 4,5 sur 5, sur Babelio.

    Un autre avis :

    Jo du blog "De tout et de rien" a apprécié elle aussi ce roman.

     


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  • Pour la prochaine réunion, en juin, du Comité de Lecteurs de la Médiathèque d'Arès, dont je fais partie, il y a plusieurs livres à lire, dont celui-ci

    De Grégoire Delacourt, j'ai adoré "La liste de mes envies" en 2013, apprécié "La première chose que l'on regarde" en 2014, me suis ennuyée avec "Les quatre saisons de l'été" en 2017.

     

    Informations pratiques : roman de Grégoire Delacourt, paru en mars 2023 aux éditions "Bernard Grasset". 188 pages. 19 €.

     

    La 4ème de couverture :

    « J’avais envie de retrouver un homme et une femme capables de se jeter dans le vide par amour. Parce que c’est vivre sans amour qui est l’enfer. »
    Elle s’appelle Aurore. lui Simeone. Un soir d'automne, ces deux inconnus au désespoir, qui croient n'avoir plus rien à perdre, engagent la conversation. Commence alors une nuit qui ne ressemble à aucune autre. Au matin, rien ne sera plus comme avant...

    Une rencontre r​​​​​​omanesque, poétique, fulgurante.

     

    Mon ressenti :

    Ce roman se déroule à Paris, de nos jours, sur une nuit, avec deux personnages, Aurore et Simeone, qui racontent chacun à leur tour cette nuit et leur rencontre.

    Aurore, 55 ans, vient d'être quittée par son mari, Olivier, avec qui elle a vécu un amour passionnel pendant 30 ans. Il ne reviendra pas et elle se sent abandonnée, vide. Elle repère un homme dans la rue qui la trouble par sa fragilité, et lui propose de l'emmener où il veut. Ils vont arpenter les rues de Paris, entrer dans  un hôtel, un restaurant, des cafés. Elle ne pense qu'à Olivier, ne parle que d'Olivier, de son amour et son désir pour lui. Elle et lui étaient effrayés "par l'idée que la durée émousse le couple". Ils ont eu une fille qui la préviendra lorsque l'appartement sera libéré des affaires d'Olivier. 

    Simeone, 48 ans, est marié avec Marie qu'il aime. Ils se sont disputés. Marie est partie dormir chez sa soeur et il ne veut pas rester seul ce soir.

    Ce couple va vivre une nuit d'amour très spéciale.

    Prêts à partir pour la Norvège, ils vont aller voir la mer ensemble, se dévoilant peu à peu.

    Grégoire Delacourt nous dévoile les émotions et les désirs de ces deux êtres rassemblés pour une nuit, parfois avec poésie, mais aussi avec des mots crus. Il truffe son livre de références à des oeuvres lyriques.

    La première partie (102 pages), "Selon Aurore" ne m'a pas passionnée. J'ai trouvé Aurore aguicheuse, n'ai pas compris pourquoi elle cherchait déjà un autre homme ni pourquoi Simeone la suivait aussi docilement. J'ai failli abandonner.

    Lorsque Simeone donne sa version de cette nuit, cela devient beaucoup plus émouvant et l'on comprend ce qu'il arrive à ces deux personnes, ce qui les rend à la fois si fragiles et si proches.

    Simeone, cabossé par la vie, policier à la brigade de protection de la famille, témoin de nombreux drames accompagnera parfaitement Aurore dans cette nuit.

    J'ai aimé le côté poétique de leur rencontre, éphémère et définitive, leur amour infini pour leur conjoint, leur complémentarité.

    J'ai été moins convaincue par l'absence totale de contraintes qui m'a semblé peu crédible. Aurore ne tente pas de parler à sa fille, prend une chambre d'hôtel à 500 €, parle crument du sexe.

    J'ai mis 4 sur 5, sur Babelio.

    Un extrait :

    J'avais jusqu'ici passé ma vie à essayer de sauver des gens, mais pour certains peut-être, ne pas les sauver était justement la seule façon de les sauver.

    D'autres critiques :

    Matatoune du blog "Vagabondages autour de soi" a apprécié elle aussi ce roman, surtout dans sa partie "Simeone"..


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  • J'ai emprunté ce roman parmi les "nouveautés", à la médiathèque, pour son titre et sa 4ème de couverture, et je n'ai pas été déçue.

     

    Informations pratiques : roman d'Elisabeth Segard, paru en janvier 2019 aux éditions "City". 248 pages. 16,90 €.

     

    La 4ème de couverture :

    Le jour où Adalbert de Sainte-Sévère décède, ses trois héritiers découvrent avec effarement son testament. Leur grand-père lègue sa fortune à son cacatoès aux plumes roses... À moins que les petits-enfants relèvent son dernier défi : monter leur propre entreprise pour prouver qu’ils ne sont pas juste des adultes trop gâtés !
    Seulement, Victorien, Mathilde et Arthur sont passionnés par beaucoup de choses... mais pas par le travail. Entre boîtes de nuit, soirées poker, et shopping, leur vie s’écoule paresseusement. Comment récupérer l'héritage sans renoncer à leur mode de vie ?
    C’est le début d’une drôle d'épopée, au cours de laquelle l'esprit de famille (et un cacatoès...) s’avéreront bien utiles. Et qui sait, au bout de l’aventure, peut-être gagneront ils quelque chose de bien plus précieux qu’un héritage...

    Mon ressenti :

    Ce roman se déroule dans le Nord, à Lille, en 2017.

    Adalbert, industriel, patron d'une conserverie, a élevé ses trois petits-enfants, à la mort de leur parents, mais n'a pas réussi à leur transmettre le goût d'entreprendre. A sa mort, à 84 ans, il lègue son immense héritage à Prince, son cacatoès aux plumes roses, à moins que Mathilde, Arthur et Victorien réussissent à gagner chacun 100 000 € en un an en s'associant ou créant leur propre structure. Mathilde, mariée à Martin, ne pense qu'à la décoration, et au shopping : fringues et chaussures. Arthur se partage entre boites de nuit, soirées poker et n'a jamais travaillé. Victorien, marié à Sophie, est un artiste peintre, en manque d'inspiration. Les trois petits-enfants vont s'installer 42 rue Royale, dans la belle maison d'Adalbert, où officient Marie, la cuisinière, et Claude, le majordome et ami, chargé de veiller sur Prince, le cacatoès.

    Mathilde et Arthur vont se démener pour monter une affaire, et Victorien va s'efforcer de terminer son triptyque : "Craquements de soleil, de lune et du temps". Ils vont se découvrir, découvrir l'usine de leur grand-père et son passé de légionnaire en Indochine, et agir. 

    J'ai beaucoup aimé ce roman, lu en deux jours : le style, l'humour, l'histoire et la fin inattendue et savoureuse. C'est un gros coup de coeur (j'ai mis 5 sur 5, sur Babelio).

    Les personnages sont tous attachants surtout Claude et Marie, mais aussi Martin, Mathilde, Victorien et Prince, le cacatoès.


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  • Pour la réunion de mai du Comité de Lecteurs de la Médiathèque d'Arès, dont je fais partie, il y avait 4 livres à lire, dont celui-ci, mais je n'ai réussi à emprunter que "Pleine et douce" de Camille Froidevaux Metterie.

    Après le Comité je l'ai emprunté car il a été apprécié par ceux et celles qui l'ont lu et j'avais vu aussi  de bonnes critiques. Du même auteur j'avais lu "La grâce des brigands".

     

    Informations pratiques : roman de Véronique Ovaldé, paru en janvier 2023 aux éditions "Flammarion". 305 pages. 21 €.

     

    La 4ème de couverture :

    " Elle aurait pu renoncer. Elle aurait dû renoncer. Elle se le répéta bien un million de fois toutes les années qui suivirent. Elle eut d'ailleurs une hésitation, peut-être valait-il mieux rester, se rallonger dans la chambrée, à écouter ses deux autres soeurs qui gesticulaient dans leur sommeil, pétaient et miaulaient sous leurs draps à cause de leurs rêves lascifs tout juste pubères. Peut-être valait-il mieux abdiquer, enrager, et se délecter de sa rage, puisqu'il y a un plaisir dans l'abdication, cela va sans dire, le plaisir tragique de la passivité et du dépit, le plaisir du drapage dans la dignité, on ne nous laisse jamais rien faire, on a juste le droit de se taire, on nous enferme, alors que les autres là-bas au loin s'amusent et se goinfrent, qu'est-ce que j'ai fait dans mes vies antérieures pour mériter ça, oh comme je suis malheureuse. Peut-être aussi que le jeu n'en valait pas la chandelle. Mais le jeu, n'est-ce pas, en vaut rarement la chandelle. Le jeu n'est désirable que parce qu'il est le jeu."
    Véronique Ovaldé, à travers l'histoire d'une famille frappée par une mystérieuse tragédie, ausculte au plus près les relations que nous entretenons les uns avec les autres et les incessants accommodements qu'il nous faut déployer pour vivre nos vies.

    Mon ressenti :

    Ce roman se déroule sur une île au sud de la Sicile, Iazza, de nos jours.

    Aïda vit à Palerme depuis 15 ans et revient sur l'île où elle est née et a vécu, suite au décès de son père Salvatore Salvatore qui était surnommé "Sa Seigneurie". Elle retrouve ses deux soeurs aînées, Violetta et Gilda, et leur famille, et sa mère, Silvia, éthérée et absente.

    Aïda était très proche de Mimi, sa petite soeur, Elles étaient les préférées du père. Un soir de carnaval à Iazza, en février, Mimi a suivi Aïda au village. Elles avaient 6 et 8 ans, et se sont perdues de vue. Mimi n'est jamais rentrée et Aïda a été jugée coupable de la disparition de sa petite soeur. Mimi n'a pas été retrouvée et son père ne le lui a jamais pardonné. Après une enfance saccagée après ce drame, Aïda est devenue une adolescente puis une femme rebelle, une "fille en colère sur un banc de pierre". A 16 ans elle est partie vivre à Palerme, aidée par sa mère mais rejetée par le reste de la famille.

    Revenue à Iazza, Aïda veut comprendre ce qu'il est arrivé à Mimi, et va interroger Pippo, "le veilleur invisible", un peu simplet, qui aimait bien lui aussi la petite Mimi surnommée le colibri et veillait sur elle.

    J'ai aimé l'écriture de Véronique Ovaldé qui nous conte l'histoire de cette famille Salvatore et ausculte avec humour leurs relations, nous dévoilant peu à peu les secrets de ces soeurs.

    Je me suis attachée à Aïda, "la Grande Fautive", qui rêve d'amandiers en fleurs et aimait tant Mimi.

    J'ai mis 4,5 sur 5, sur Babelio.

    Quelques extraits :

    C’est le mariage de l'eau et de l'huile, c'est une candeur et une roublardise mêlées, c'est un enfant qui aime observer les abeilles butiner les acacias, puis qui les attrape pour tenter de détacher à la pince à épiler les rayures jaunes de leur corps.

    La maison est tellement silencieuse qu’elle entend les pommes de terre germer dans leur sac en papier kraft.

    D'autres critiques :

    Matatoune du blog "Vagabondages autour de soi" a beaucoup apprécié elle aussi ce roman.


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  • Peut-être avez vous regardé mercredi soir sur Arte, "Les 2 Alfred", un très beau film, déjà passé en 2019 ?

    Cette comédie de Bruno Podalydès est sortie en juin 2021, avec Denis Podalydès, Sandrine Kiberlain, Bruno Podalydès dans les rôles principaux. Elle dure 1h32.

     Résumé :    Alexandre, chômeur déclassé, a deux mois pour prouver à sa femme qu'il peut s'occuper de ses deux jeunes enfants et être autonome financièrement. Problème: The Box, la start-up très friendly qui veut l'embaucher à l'essai a pour dogme : « Pas d'enfant! », et Séverine, sa future supérieure, est une « tueuse » au caractère éruptif. Pour obtenir ce poste, Alexandre doit donc mentir... La rencontre avec Arcimboldo, « entrepreneur de lui-même » et roi des petits boulots sur applis, aidera-t-elle cet homme vaillant et déboussolé à surmonter tous ces défis? 

    Mon ressenti : 

    Alexandre (Denis Podalydès) est au chômage et à découvert. Sa femme est sous-marinière, souvent absente et il s'occupe de leurs 2 enfants dont un bébé.

    A la crèche, il rencontre Arcimboldo (Bruno Podalydès), quinquagénaire comme lui, qui vend des montres connectées entre autres petits boulots. Alexandre présente sa candidature pour un poste dans une start-up à la pointe et se fait embaucher à l'essai, plus pour son réseau (il connait le maire) que ses compétences, mais il doit cacher l'existence de ses enfants et être disponible 24 h/24. Arcimboldo va l'aider, entre deux boulots. Alexandre doit travailler avec Séverine (Sandrine Kiberlain), autoritaire et intransigeante qui roule en voiture, aussi autonome que capricieuse. Les trois héros vont croiser des pilotes de drones, un dépanneur amateur de claquettes, des collègues qui sautent sur un trampoline et jouent au ping-pong dans leur open-space, une stagiaire qui en sait beaucoup sur tous. Ils vont s'entraider, notamment pour garder les enfants

    Des drones bleus qui ressemblent à des jantes de voiture se posent un peu partout sur les trottoirs et Arcimboldo les récupère. D'autres drones transportent des contrats vers les clients, ou même "Les 2 Alfred", les doudous du bébé.

    Dans cette start-up qui se veut conviviale, des fêtes sont organisées, avec des participants en visio

    Bruno Podalydès s'attaque à l'hyperconnexion de nos vies modernes et au monde de l'entreprise, notamment des start-ups qui utilisent une langue opaque et ont une organisation du travail soi-disant libérée mais en fait très aliénante. 

    C'est drôle et bien joué,  

    Ma note : 4,5/5 (Note moyenne spectateurs : 3,3/5, note moyenne presse : 3,8,/5) 


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