J'ai acheté ce roman en décembre dernier, pour sa 4ème de couverture.

Informations pratiques : Paru en 2019 aux Editions "Au diable vauvert" et en janvier 2022 en Livre de poche. 377 pages. 

La 4ème de couverture :

Alice, vendeuse dans un magasin de chaussures, a toujours été marquée par la précarité sociale. Elle n’en peut plus de devoir compter chaque centime dépensé et de ne pas pouvoir offrir une vie plus confortable à son fils. L’idée folle germe alors en elle d’enlever un enfant de riches dans une crèche de riches pour exiger une rançon. Malheureusement, tout ne se déroule pas comme prévu.
Tom, écrivain moyen, croise la route d’Alice et son histoire de kidnapping lui donne une idée : il lui propose d’en tirer un roman et de partager les bénéfices. Alice, peu convaincue, lui fait une contre-proposition : écrire un feel good selon les recettes qui plaisent aujourd’hui, un best-seller susceptible de se vendre à des centaines de milliers d’exemplaires qui les sortirait définitivement de la misère…

Roman en abyme où humour noir et fatalisme côtoient rage de vivre et espoir sans faille, Feel Good alterne passages hilarants et description lucide de notre temps.

L’épopée de deux perdants très attachants, au rythme d’une fine satire sociale. France Inter.

C’est parti pour un roman dans le roman, voire deux romans dans le roman. Malgré les larmes du désespoir, l’humour est constamment en embuscade. L’Express.

Mon ressenti :

Contrairement à son titre, ce roman n'est pas un feel good (livre qui fait du bien), mais il donne envie d'y croire, d'oser.

Alice  est née dans une famille du « tout juste », pour manger, pour payer factures ou vêtements. Elle a longtemps été vendeuse. dans un magasin de chaussures, a eu un petit garçon Achille. Licenciée économique, elle va enchaîner petits boulots, tenter la prostitution, voler, et même enlever un bébé.

Tom vient d'être quitté par Pauline, sa femme. Toute sa vie il a été moyen, n'ayant pas confiance en lui, rêvant de devenir écrivain, puis y arrivant mais sans le succès escompté.

Ces deux personnages, quadragénaires, aux fins de mois difficiles vont se rencontrer et s'entraider, s'accrocher aussi.

Ce roman est bien écrit, avec beaucoup d'humour, et décrit la folie créatrice qui s'empare des écrivains, leurs difficultés pour se faire éditer.

Alice est border-line mais attachante. Tom se révèle généreux, astucieux, un peu fou. 

Quelques extraits :

- Mais une série de catastrophes s'abattirent sur Tom. D'abord, il devint un adolescent. Il avait été un enfant laid, pâle et maigre. Il fut un adolescent laid, pâle, maigre et acnéique.

- C'était sans doute ça, être un vieux couple, savoir qu'il n'y a plus rien à attendre mais continuer malgré tout parce qu'il est trop tard pour les changements.

- Une partie de lui n'était pas certaine d'avoir entendu. Une autre partie de lui avait entendu mais n'était pas certaine d'avoir compris. Une dernière partie avait entendu et compris.

- Le bébé avait souri, un de ces sourires de bébé qui vous défoncent le coeur et qui vous fragmentent l'âme en mille éclats de cristal.

-Tom avait conclu qu'élever des enfants, c'était l'inverse d'écrire des livres : pour écrire des livres, il fallait inventer le réel, pour élever des enfants, il fallait réagir au réel.