'avais beaucoup apprécié le premier roman de Victoria Mas, "Le bal des folles", aussi j'ai emprunté celui-ci, lorsque je l'ai vu dans le rayon "Nouveautés" à la médiathèque.

Informations pratiques : 

Paru en mai 2022 aux éditions "Albin Michel". 219 pages. Prix : 19,90 €.

La 4ème de couverture :

Une prophétie. Une île du Finistère Nord. Les visions d'un adolescent fragile. Et, au-delà de tout, jusqu'à la folie, le désir de croire en l'invisible.

Soeur Anne, religieuse chez les Filles de la Charité, reçoit d'une de ses condisciples une prophétie : la Vierge va lui apparaître en Bretagne. Envoyée en mission sur une île du Finistère Nord balayée par les vents, elle y apprend qu'un adolescent prétend avoir eu une vision.

Mais lorsqu'il dit « je vois », les autres entendent : « J'ai vu la Vierge. » Face à cet événement que nul ne peut prouver, c'est toute une région qui s'en trouve bouleversée. Les relations entre les êtres sont modifiées et chacun est contraint de revoir profondément son rapport au monde, tandis que sur l'île, les tempêtes, les marées, la végétation brûlée par le sel et le soleil semblent annoncer un drame inévitable.

Révélée par Le Bal des folles, couronné par le prix Stanislas et le prix Renaudot des lycéens, traduit en 25 langues, adapté au cinéma et en bande dessinée, Victoria Mas signe avec Un miracle son second roman.

Mon ressenti :

En 1830, rue du Bac à Paris, soeur Catherine Labouré, des Filles de la Charité a une apparition : elle voit la Sainte-Vierge. Quelques années plus tard, Alice 13 ans, ayant subi l'inceste, rejoindra cette congrégation et deviendra Soeur Anne, rêvant de voir elle aussi la Vierge. Elle ne quitte plus cette rue du Bac, sauf lorsqu'une soeur lui prédit que la Sainte-Vierge lui apparaîtra en Bretagne. Elle part alors en Bretagne, à Roscoff rejoindre soeur Delphine.

Sur l'île de Batz, juste en face, nous découvrons des iliens. Il y a Madenn, l'aubergiste au grand coeur, Alan et son fils Isaac qui vivent dans une maison délabrée, malheureux et taiseux depuis la mort de la mère. Madenn veille sur eux, autant qu'elle peut. Plus loin il y a la famille Bourdieu avec Michel, le père, catholique brutal et intégriste qui effraie sa famille : Julia, asthmatique qui ne peut pas courir et Hugo, le fils qu'il ne voit pas, passionné d'astronomie. Ils sont arrivés depuis peu en espérant que l'air soit bénéfique à Julia. L'écriture est fine et poétique. Victoria Mas nous transporte sur cette île de Batz battue par les vents, et à Roscoff, juste en face. Une amitié s'esquisse entre Hugo et Isaac.

Et puis, un jour de pluie, Isaac, ado fragile au visage d'ange,  en sortant de chez Madenn, est attiré sur un promontoire, sur le sentier côtier. Il a alors une vision, voit une femme qui va le transformer lui redonner le goût de vivre, de communiquer. Soeur Anne vient sur l'île car la nouvelle se répand très vite, et la foule accourt. Au début c'est une fête mais la jalousie, la peur, la violence, la bêtise vont s'emparer de certains, et cela va finir par des drames.

J'ai beaucoup aimé les décors, où je me suis reconnue, les personnages bien brossés avec leurs forces et leurs faiblesses. Je me suis attachée à Madenn, une très belle personne, à Issac, enfant paumé illuminé par ses visions. à Julia qui est la vraie miraculée et qui saura pardonner.

J'ai moins aimé la fin, ne comprenant pas pourquoi Julia avait attendu 14 ans pour s'adresser à soeur Anne.