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La belle-mère idéale...
En 1996, j'ai eu envie de reprendre le tennis de table, sport pratiqué de 8 à 15 ans en Lot-et-Garonne, en compétition. Mes enfants âgés de 12 et 9 ans eurent envie de s'y mettre aussi. Nous habitions Bruges à l'époque et le club le plus proche était à Eysines (environ 4 kilomètres). Très vite ils se prirent au jeu et se lancèrent aussi dans la compétition avec des jeunes de leur âge.
Je rencontrai ainsi d'autres parents et Josette, la mamie de Damien, un coéquipier d'Aurélien.
Comme nous accompagnions les enfants lors des tournois et des matchs en équipe nous fîmes plus ample connaissance et devînmes amies. Elle parlait et moi j'écoutais. Elle me racontait sa vie : sa mère morte à sa naissance, elle avait été élevée par ses grands parents et ses tantes avant que son père ne se remarie avec une femme qui la détestait. Elle me racontait ses débuts professionnels à la banque, où son père déjà employé l'avait fait entrer, son amour avec un autre employé bourru et peu amène qu'elle avait épousé. Elle me parlait de leur vie en Afrique où son mari et elle étaient partis pour pourvoir vivre plus largement, de ses enfants, son fils Philippe et sa fille Christine, très tôt malade... Elle parlait, parlait, pendant que les enfants jouaient ... Jamais d'elle mais toujours de sa famille, de ses petits-enfants... Leurs vacances, leurs études, leurs qualités et défauts... Son mari était mort jeune, d'un infarctus, une nuit à côté d'elle. Son fils s'était occupé de tout... A 20 ans il avait eu un cancer, poursuivant malgré la chirurgie puis les séances de radiothérapie ses études, en tout point semblables aux miennes. Il aimait lire, écrire. C'était un homme presque parfait, qui avait épousé à 22 ans une femme plus âgée que lui et qu'elle critiquait beaucoup...
Damien, fils de Christine, était en réalité élevé par elle, qui l'accompagnait partout, le suivait dans ses études, s'était occupé de lui lorsqu'il avait été gravement malade. Damien se révéla trés doué au ping-pong, beaucoup plus que mes fils.
Son oncle, Philippe, passionné lui aussi par ce sport, venait l'encourager. Nous fîmes connaissance et sympathisâmes... La mamie de Damien organisa des rencontres entre nous : sportives, et festives...
Les années passèrent... Philippe divorça. Nous nous voyions de temps en temps, à l'occasion de compétitions de ping-pong... Peu à peu, sans m'en rendre vraiment compte, écoutant toujours les récits de mon amie Mamie, je tombai amoureuse de lui... Je continuai à m'entendre très bien avec elle, même quand nous commençâmes à sortir ensemble. Philippe ne lui parla de notre relation qu'au bout de 6 mois, pour "préserver son coeur"...
C'était une belle-mère idéale, toujours de bonne humeur. J'avais plaisir à être en sa compagnie, à passer week-end et vacances avec elle...
Mais c'était une mère qui avait idéalisé son fils et n'en connaissait qu'une facette...
Philippe était tout à fait différent du portrait qu'elle m'avait dressé de lui, en toute bonne foi...
Nous nous sommes séparés avec Philippe, au bout de 4 ans. Il m'a remplacé tout de suite avec une femme qu'il a présenté illico à sa mère, et qu'il devait connaître avant... Il n'a plus répondu ni à mes appels téléphoniques, ni à mes textos, ne me rendant même pas mes clés en main propre ! Quant à elle, ma belle-mère idéale, son téléphone est aussi tombé en panne...
Je ne les ai jamais revus depuis, ni lui, ni elle...
****** Si vous avez aimé, avez vous lu "Eve, une bien jolie personne" ? *******
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Tags : mere, philippe, ans, enfants, fils
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Commentaires
nous discutons beaucoup ensemble et elle viens passer du temps à la maison sans s'imposer et elle est super cool
bonne soirée brigitte
bisousssssssss
Une bien belle et engageante histoire qui donne envie de lire la suite, ou une suite.
Et passe dans nos vies bien des évènements. Même une histoire inventée peut toucher à une certaine réalité. J'aime !
Bonne nuit à venir
bon week end Brigitte.. je vais profiter du soleil et de la mer à Soulac..
bises
J'ai eu de la chance, je crois. j'ai eu une belle-mère géniale, qui me manque encore aujourd'hui.
Mais je comprends que tu en aies souffert. Les relations fils-mère ne sont pas toujours évidentes.
As-tu réussi à reconstruire après une telle expérience ? (tu n'es pas obligée de répondre, mais c'est une question que je me pose)
Bisous à toi.Jamais de hasard, me dit mon ange... Juste des coincidences: La Lune devait être dans sa phase nostalgique, à l'heure où les hirondelles se rassemblent avant le grand départ... Anyway, restera cette conjonction de nos articles, écrits en parallèle, sur la folle logique du temps à vivre, chacun dans le Temps, ou à survivre encore malgré les vagues déferlantes..!:) Bonne nuit, DSMoon***
pas facile de ne pas idéaliser quand on est follement amoureuse!
j'ai vécu ça...et la plaie a été longue à cicatriser...
(j'avais une "future" "ex" belle mère ...adorable!)
bisous...
bonne journée
au bout de 4 ans - dur dur la séparation !!
la vie on ne sait pas ce qu'elle sera demain en lisant ton beau texte -
texte émouvant - et puis la chute ---- en douceur - pas de rage de ta part
zen notre écureuil
gros bisous Lady Marianne
c'est vrai que c'est difficile de rompre, pas forcément plus facile d'être quitté d'ailleurs...
certains ont besoin que ça se passe en douceur, d'autre très vite et définitivement.
le plus ennuyeux c'est pour les amis communs et surtout ceux que l'on se fait dans la famille et l'entourage de l'autre...
eux ça les emmm.....
et ils doivent choisir ou fuir les deux...
ça c'est pas glop...
c'est toujours un peu tendu, ils ont toujours peur qu'on se serve d'eux comme informateur ou quoi que ce soit du genre...
sans parler des liens avec les enfants de l'autre le cas échéant...
j'imagine qu'elle te manque autant sinon plus que lui
les départs mal faits, les déceptions permettent de supporter ou d'accompagner le départ
par contre pour elle, si tu l'as idéalisée... ya pas grand chose à faire qu'à te dire qu'elle ne peut se permettre en tant que maman, de rester en compagnie de l'ex de son fils si lui ne le désire pas...
et puis, ça te serait désagréable d'entendre parler, que ce soit en bien ou non, de cette autre qui a pris la place qui fut la tienne...
c'est un problème très fréquent aujourd'hui, compte tenu de la façon dont les familles se composent et de la facilité avec laquelle les couples se font et se défont, s'affirment aussi
avant on gardait un peu le silence avant d'être sûr, on ne mêlait pas si vite la famille à nos affaires de coeur...
ça laissait le temps d'assurer un lien fort, qu'aucune belle mère ou qu'aucun frangin n'aurait pus déstabiliser par exemple...!!!
gros bisou ensoleillé mais déjà rafraîchi!
quand j'étais gamine après une déception amoureuse, une voisine bien plus âgée m'a dit un jour "quand on est jeune on parle de rupture, plus tard on dit déchirure"...
c'était pas engageant, mais ça m'a fait relativiser... à l'époque...!
autant être prévenue, au fond, comme on se construit avec les autres et qu'on existe avec les autres...qu'on devient au contact des autres, ils continuent de faire partie de nos vies, qu'on y pense ou non...
toujours...
il faut vivre avec le détachement qui s'impose, parfois on s'aperçoit que c'est un cadeau...
je te le souhaite
gros bisou de la nuit
Petit clin d'oeil : ma soeur a épousé un français travaillant en Afrique dont la famille est du Lot et Garonne. Ils habitent à Gabarret. Elisabeth.Cette histoire émouvante et très bien écrite est une parfaite illustration des multiples filtres au travers desquels nous nous percevons mutuellement, pauvres humains...Très bon WE! Amicalement Senta
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Très intéressante ta chronique sur cette femme.
Bises du soir à toi