Hier, vendredi 15 avril, le Belem est entré dans le Bassin pour rejoindre Arcachon où aura lieu de samedi à lundi le Salon Nautiques.. Ne pouvant conduire depuis mon opération de l'épaule, j'ai demandé à mon frère de m'emmener au Cap-Ferret pour le voir passer aux alentours de 17 h. Je vous montrerai les photos dans quelques jours.

Mais avant, voici pourquoi j'aime tant ce trois mâts.

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Mini-croisière sur le Belem

Septembre 1990. Les bateaux prêts à partir pour la Cutty Sark étaient amarrés sur les quais à Bordeaux. Une soirée avait été organisée par mon entreprise sur le Belem. Nous étions invités avec nos conjoints et à la montée sur le bateau chaque membre du personnel avait reçu un petit ticket. La soirée a été très agréable : apéro-buffet sur le bateau, mais surtout possibilité de le visiter, le toucher, l'admirer.

En fin de soirée, la responsable de la communication a annoncé au micro qu'un tirage allait avoir lieu parmi les numéros remis à l'entrée pour gagner une mini-croisière de deux jours sur le Belem ! Il y aurait 8 heureux élus.

7 personnes ont été appelées...

"Bravo Brigitte", m'a dit une collègue. J'étais la 8ème !

Le lendemain dans l'après-midi, nous avons embarqué tous les 8 sur le bateau avec un sac et un grand sourire, juste après les VIP invités par l'entreprise.

Un à un les grands bateaux ont quitté les quais, sous les applaudissements des spectateurs venus nombreux. Le Belem est parti dans les derniers.

Sur le pont de ce merveilleux trois mâts nous devions remonter l'estuaire jusqu'au large de Royan d'où la Cutty Sark devait partir le lendemain après-midi.

J'ai caressé cordes, bois, cuivres, filmé et photographié...

Accoudée au bastingage j'ai admiré le Pont d'Aquitaine vu d'en bas.

Un journaliste de Sud-Ouest était monté dans la mâture pour prendre des photos. Il a lâché son sac photo qui est tombé dans la Garonne, avec tout son matériel, sans doute sophistiqué et coûteux. Les membres de l'équipage n'ont pas réussi à le repêcher et le sac a coulé.

Depuis, par grands fonds, juste sous le pont d'Aquitaine, ce sac intrigue sans doute les poissons...

Nous avons diné sur le Belem, dans le mess des officiers, sur une grande table, un repas gastonomique préparé par le maître coq. Nous nous sommes installés dans les couchettes minuscules, sortes de casiers en bois avec des lits superposés. Il faisait très chaud à l'intérieur et bien meilleur sur le pont.

J'ai caressé cordes, cuivre et bois. Certains sont montés dans la mâture. D'autres ont participé aux manoeuvres. J'avais le camescope numérique dans une main et l'appareil photo dans l'autre. 

Des vieux gréements nous précédaient sur l'estuaire et d'autres étaient accostés sur les rives. Les spectateurs étaient nombreux venus assister au départ de ces magnifiques bateaux et l'ambiance était à la fête.

Pour moi et mes 7 collègues la soirée et la nuit furent inoubliables.

A Pauillac, petit port dans le Médoc, un trois mâts était amarré et illuminé. C'était magnifique, féérique. J'ai pris des photos en vitesse lente en m'appuyant sur le bastingage. Malgré l'effet tremblotant j'adore ces filaments de lumière, cette dentelle lumineuse...

J'ai dû dormir quelques heures dans ma couchette et au petit matin je me suis levée pour assister au lever du soleil. Nous étions au large de Royan, au milieu des autres trois mâts. Les membres de l'équipage ont proposé un petit tour en zodiac pour ceux qui souhaitaient prendre des photos du bateau avec un peu de recul. J'ai dépassé ma peur car j'avais envie de photographier le Belem  autrement. Descendre dans le zodiac par une échelle fut assez sportif, et le zodiac bougeait beaucoup. Nous avons tourné autour du bateau, le temps de prendre quelques photos...

Puis nous sommes remontés sur le Belem, nous avons déjeuné. Les vieux gréements ont hissé les voiles et la Cutty Sark est partie.

Impossible de vous raconter comment nous sommes rentrés à Bordeaux, sans doute débarqués dans un autre bateau, et ramenés en bus. Je ne me souviens pas du retour mais je n'ai jamais oublié le merveilleux voyage...