Le pont levant inauguré le 16 mars à Bordeaux a d'abord été appelé "Pont Ba-Ba" car il relie les quartiers de Bacalan sur la rive gauche et de la Bastide sur la rive droite.

Comme beaucoup de Bordelais, j'aimais bien ce nom un peu cool, évocateur de douceur, de gâteau, de bonnes choses... Mais les politiques s'en sont mêlé.

Vincent Feltesse, président de la Communauté Urbaine de Bordeaux a proposé de le baptiser "Pont Toussaint Louverture", du nom de cet esclave nègre affranchi (1743-1803), figure historique d'importance dans les mouvements anticolonialiste, abolitionniste et d'émancipation des noirs.

Je trouvais ça doublement bien : pour ce pied de nez au passé peu glorieux de Bordeaux dans la traite des noirs et pour ce "Louverture" qui sonne bien et correspond parfaitement à l'objectif d'un pont : favoriser l'ouverture sur le monde, ouvrir des perspectives. Pour l'architecte du projet, "Ce pont est un symbole de bienvenue", comme un homme bras ouverts.

Mais Alain Juppé, le maire de Bordeaux, a tranché et choisi le nom de son prédecesseur à la Mairie : Jacques Chaban-Delmas...

Nous avions déjà 6 ponts :

- le pont de pierre, le plus ancien,

- le pont Saint-Jean, le moins utilisé,

- la passerelle Eiffel abandonnée en 2008 et le pont Garonne utilisé depuis, uniquement par le chemin de fer

- le pont d'Aquitaine toujours embouteillé

- le pont François Miterrand, anciennement Pont d'Arçins

et un fantôme de pont : "le pont transbordeur" commencé en 1910 et jamais achevé.