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Un très beau livre : "Les heures souterraines" de Delphine de Vigan...
La 4ème de couverture : Chaque jour, Mathilde prend la ligne 9, puis la ligne 1, puis le RER D jusqu’au Vert-de-Maisons. Chaque jour, elle effectue les mêmes gestes, emprunte les mêmes couloirs de correspondance, monte dans les mêmes trains. Chaque jour, elle pointe, à la même heure, dans une entreprise où on ne l’attend plus. Car depuis quelques mois, sans que rien n’ait été dit, sans raison objective, Mathilde n’a plus rien à faire. Alors, elle laisse couler les heures. Ces heures dont elle ne parle pas, qu’elle cache à ses amis, à sa famille, ces heures dont elle a honte.
Thibault travaille pour les Urgences Médicales de Paris. Chaque jour, il monte dans sa voiture, se rend aux adresses que le standard lui indique. Dans cette ville qui ne lui épargne rien, il est coincé dans un embouteillage, attend derrière un camion, cherche une place. Ici ou là, chaque jour, des gens l’attendent qui parfois ne verront que lui. Thibault connaît mieux que quiconque les petites maladies et les grands désastres, la vitesse de la ville et l’immense solitude qu’elle abrite.
Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser. Un jour de mai. Autour d’eux, la ville se presse, se tend, jamais ne s’arrête. Autour d’eux s’agite un monde privé de douceur.
Les heures souterraines est un roman sur la violence silencieuse. Au cœur d’une ville sans cesse en mouvement, multipliée, où l’on risque de se perdre sans aucun bruit.Mon ressenti : C'est le premier roman de Delphine de Vigan que je lis.
L'écriture est fluide, les personnages sont attachants.
Mathilde est victime de son supérieur hiérarchique, Jacques, depuis qu'elle a osé le contredire en réunion. Il lui pourrit sa vie professionnelle, la harcèle, la démolit. Le monde du travail est bien décrit. La violence est silencieuse.
Thibaut est médecin urgentiste et vient de mettre fin à sa relation avec Lila. Lui aussi est à bout.
Il auraient pu faire connaissance à deux reprises et s'apercevoir qu'ils étaient faits l'un pour l'autres, deux âmes soeurs égarées dans Paris.
Mais non, rien ne se passe ce jour-là. Ils se heurtent et passent l'un à côté de l'autre tout simplement...
Delphine de Vigan raconte de manière très réaliste la vie quotidienne dans une grande ville, avec les aléas des transports en commun, des embouteillages, des gares et stations de métro bondés, et le monde du travail, sans pitié, les failles qui font basculer des vies.
Quelques extraits :
"Il regarde la ville, cette superposition de mouvements. Ce territoire infini d'intersections, où l'on ne se rencontre pas'".
"Elle est parvenue à ce point de fragilité, de déséquilibre, où ls choses ont perdu leur sens, leurs proportions. A ce point de perméabilité où le plus infime détail peut la submerger de joie ou bien l'anéantir".
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Tags : heure, jour, sens, ville, monte
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Commentaires
Bonjour Martine. J'avais un a priori contre... Mais je me suis trompée. Bisous