• Le Monsieur qui voulait acheter mes pots vides de bonsaïs...

    Il y a quelques semaines, j'avais trois jours de vacances et après avoir été prendre l'air dans des parcs de la région Bordelaise, je suis allée dans une de mes jardineries préférées à Saint-Médard-en-Jalles.

    Après avoir admiré les orchidées, je me suis dirigée vers la place habituelle du rayon des bonsaïs. Il n'y étaient plus...

    En fait ils avaient changé de place, et je suis tombée en admiration devant une forêt de conifères que j'ai pris d'abord pour des cyprès chauves. J'ai attrapé le pot placé en hauteur au risque de tomber, admirative... Sur l'étiquette il y avait inscrit "métaséquoïas". Le feuillage formé de plumetis du cyprès chauve et celui du métaséquoïa se ressemblent...

    A côté de moi un monsieur regardait les pots à bonsaïs.

    "Si c'est votre premier ne le prenez pas", m'a-t'il dit gentiment.

    Je me suis tournée vers lui. Il était grand, souriant, cheveux un peu dégarnis, lunettes et blouson en cuir marron.

    - Oh, non, ce n'est pas mon premier bonsaï, lui ai-je répondu.

    Lui : Les gens en achètent dans les jardineries mais un an plus tard ils sont morts, a-t'il continué.

    Moi : Un an ? Non, 3 mois ou 6 mois plus tard. Je le sais j'ai des tas de pots vides à la maison...

    Lui : Moi aussi j'en ai acheté des tas et je revends les pots vides dans les vides-greniers... Vous avez vu combien ça coûte les pots neufs ?

    Il avait dans les mains un pot assez ordinaire qui coûtait 27 €.

    Lui : Pour ce prix-là on peut avoir le bonsaï avec. Cette forêt est très jolie...

    Moi : Oui, elle me plait beaucoup.

    Lui : Vous avez beaucoup de pots vides ? Parce que ça pourrait m'intéresser si vous me les vendez un prix raisonnable...

    Moi : Oui, j'en ai beaucoup. Pour quoi faire ? Les revendre à une jardinerie ?

    Non : Dans mes vide-greniers... J'en fais beaucoup. Les gens jettent des tas de choses encore utilisables. J'ai trouvé il y a quelques mois une belle table ronde en fer forgé, en bon état, sauf le plateau..

    Moi : Sauf le plateau ? J'en cherchais justement une pour recouvrir le plateau de mosaïque...

    Lui : C'est amusant parce que c'est ce que j'ai l'intention de faire..

    Moi : J'aime bien cette activité. J'ai des tas de tesselles (petits carrés en verre, marbre, ou céramique) à la maison, pas encore utilisées

    Lui : Ah non ! Moi j'utilise des morceaux de carrelage que je coupe...

    J'ai continué à regarder les métaséquoïas et lui ses pots.

    Lui : Vous voudriez bien me donner votre numéro de téléphone pour que je puisse venir voir vos pots et les acheter ?

    Moi pourtant méfiante je le lui ai donné, ainsi que mon prénom. Et je lui ai dit que je n'habitais pas à Saint-Médard mais sur le Bassin.

    Lui, en partant : Et bien je suis ravi, je ne suis pas venu pour rien...

    C'était en novembre et il ne m'a pas rappelé depuis.

    Alors, charmant Monsieur-qui-voulait-acheter-mes-pots-vides, si par hasard tu tombes sur cet article, sache qu'ils sont toujours à vendre, et nous pourrions même "mosaïquer" ensemble...

    bérable4

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