J'ai emprunté ce roman dans le rayon Nouveautés à la médiathèque, pour son titre et sa 4ème de couverture.

Informations pratiques : premier roman de Lucie Rico, paru aux Editions "P.O.L.", en mars 2020 (et en Folio en 2021). 270 pages. 18,90 €. 

La 4ème de couverture :

Mon ressenti :

Paule est une jeune citadine qui hérite, à la mort de sa mère, de son élevage de volailles, abreuvées à l'eau de source. Sa mère qui était très dure lui a demandé de tuer Théodore le borgne, son poulet préféré. Paule s'exécute et va le vendre au marché du village, comme le faisait sa mère, qui donnait des prénoms à tous ses poulets.

Paule va écrire pour Théodore une courte biographie sur une étiquette et cela va plaire aux touristes. Mais pas aux villageois hostiles.

Paule, décide de rester à la ferme et de s’occuper des 350  poulets qui restent et vivent en plein air, de s'occuper de leur bien-être, et le moment venu, de les tuer et aller les vendre sur le marché. Elle les observe, leur donne des noms, écrit leur biographie. Végétarienne, elle n'en mange jamais. Ses anciens camarades d'école devenus fermiers vont tout faire pour la décourager.

Mais son initiative plait à Fernand, patron d'un supermarché qu lui propose de s'associer et voir plus grand. Alors elle continue à écrire et décrire. "De caractère libre, indépendant et malicieux , Théodore souffrait pourtant d'un handicap, un oeil borgne, qu'il surmontait par son allure sésinvolte et néammoins racée". Mais aussi Lolita, « courant plus vite que les hommes, plus vite que la tramontane, comme pour échapper au sort », Carla "Carla fut une poule isolée, calme et pourtant vicieuse jusqu'au bout des griffes"...

Paule vivait avec Louis, architecte, resté à la ville. Fernand va lui demander de construire un bâtiment pour abriter 10 000 poulets, pour lesquels Paule et des scénaristes écriront des biographies. Les poulets seront vendus en supermarché sous vide et sous marque haut de gamme "Les poulets de Paule". Paule s'est attachée à Aval, un poulet qu'elle domestique et emmène chez Louis et elle. 

Même dans un élevage industriel, Paule et d'autres scénaristes vont observer les poulets et leur trouver des spécificités.

Au fil des pages, l'entreprise prospère, et la folie s'accroit, jusqu'à la fin très noire.

Ce roman est très original, drôle par moment, cruel à d'autres.

L'auteur égratigne le consommateur soucieux d'écologie et de bien-être animal, acheteur de ces poulets biographés tout comme la production industrielle de poulets, ou la recherche de profit à tout va, les entretiens d'embauche toujours un peu faussés...

J'ai mis 4,sur 5, sur Babelio  (note moyenne sur 213 notes : 3,3/5).

Quelques extraits :

 - Paule s'approche pour mieux les examiner, et l'un des volatiles accourt vers elle, baisse la tête, comme en signe de soumission ou de salut déférent. Sa crête coiffée en pétard s'incline. Il la reconnait comme sa maîtresse. Lorsqu'il soulève une patte, on dirait qu'il danse, et immédiatement, Paule a envie de valser avec lui. Ce poulet a un charisme fou. Elle le nommera Aval.

- La salle d'entretien est un vaste cube immaculé. Fernand et elle s'installent en son centre. Elle aurait aimé mener à bien cette étape dans la salle des poulets, que les bêtes aussi puissent juger de leurs biographes, comme dans une arène. Ca aurait créé un nouveau lien entre eux.