Pour ce 56ème Café Thé, je vous ai proposé de broder autour de cette jolie phrase lue dans le journal Sud-Ouest, à propos d'un petit moineau baptisé Bienvenu :
"Les bonheurs minuscules ne sont pas les moins importants, quand le temps a emporté tant de choses avec lui" (phrase d'un(e) journaliste qui signe G.G.)
Racontez nous un de ces petits bonheurs, sous forme de conte, de poème, de photo montage ou autre.
Les consignes étaient : Ecrivez, rimez, dessinez, brodez, scrappez, chantez, délirez, faites ce que vous voulez...
Vous êtes 4 à avoir participé.
Il s'agit maintenant de voter pour vos deux participations préférées, en utilisant le module de vote en bas à gauche, jusqu'au 31 décembre 2014.
Participation n° 1 :
La petite B.A.
Un ramassage en autobus
Comme avec les gosses
Histoire d'aller remplir le buffet
Malgré tout,
Malgré les vieux jours
Qui rongent, usent
L'existence, voûte, bosse
Besoin d'un valet
Qui a du coeur voyez-vous...
Ce que j'ai vu un beau matin
Une petite armée d'anciens
Moins combattants pardi
Cramponnés au caddie
Levant le doigt
Pour l'aider à ceci cela,
Le sac de pommes de terre
L'article en haut de l'étagère,
Un s'il vous plaît m'sieur dame
En détresse âme
A qui on accorde
Avec miséricorde
Un geste, pour nous une tête d'épingle
Pour eux toute une jungle
En échange d'un sourire, d'un mot...
Ah survivre dans ses maux
Chez soi encore accroché
A ses reliques, son mobilier
« Petit moineau Bienvenu »
Ainsi nommé tout humain
Qui apporte à son prochain
Un soutien, une attention, un secours
Avec le même amour
Qu'il donnerait à un grand-parent
De son sang...
Participation n° 2 :
LE PAIN
Avez-vous déjà fait du pain ? Non ?
Alors, venez, entrez dans ma cuisine, regardez et humez.
Il y a, la levure avec son odeur un peu surannée, un peu rance, il y a le sel une pincée, attention, toute petite la pincée et puis, il y a la farine, blanche, fine, douce, qui à l'eau claire, limpide et tiède, se mélange, une fois dans un sens, une fois dans l'autre, doucement, doucement, et puis un peu plus vite, un peu plus fort, tranquillement sans la martyriser, la pâte est alors lisse, souple, élastique. Maintenant, elle va se reposer, comme le chat au coin du radiateur, bien à l'abri des courants d'air, sur une surface légèrement fariner, recouverte d'un linge immaculé.
Le pâton bouge, grossi, se soulève, c'est le moment de l'enfourner et c'est là que commence la période -insupportable- de la cuisson.
Patience, patience, prenez une chaise, installez vous devant le four, sentez la douce chaleur, regardez ce pain qui passe du blanc au blond puis au caramel et enfin au brun clair, humez l'odeur de la pâte qui devient mie puis enveloppe alléchante.
L'instant tant attendu est arrivé, le pain est sorti du four, tout chaud, tout croustillant.
Après l'avoir pétri, façonné, fait lever amoureusement, regardé cuire en languisant, vous pouvez le manger passionnément.
Participation n° 3 :
De ma fenêtre entr'ouverte filtre la première lumière du matin montent les premiers battements d'une vie renouveléecliqueti cliqueta le bondieu a ouvert les bondes du cielqui swinguedans un doux tempo de ragtimeje m'enfonce dans mes oreillers"ô bruit doux de la pluiepar terre et sur les toits"il sera toujours temps de se leverde préparer le café avant d'y poser mes lèvresme délecter d e son odeur suavequi emplira la maisonmoi sous la couette je m'extasiede ne rien faire qu'écouter la pluiela journée saura s'organiser d'elle même comme une grosse pelote qui s e dévidemais làcliqueti cliquetaje jouis d e la vacuité du videque cette musique emplit.
Participation n° 4 :