Pour ce 17 ème jeu Café Thé, je vous ai proposé d'illustrer le tableau suivant d'Henri
Matisse intitulé "Fenêtre ouverte sur Collioure", par tous les moyens à votre convenance : poème, texte, photo, dessin, scrap, chanson, vidéo...
Vous êtes 7 à avoir participé.
Maintenant il s'agit de voter pour déterminer le gagnant en votant pour vos deux participations préférées, jusqu'au 15 juillet 2011 en utilisant le module de vote.
Participation n° 1 :
Emeline
A la saison des hirondelles
La vieille demoiselle
Prenait un bain de soleil
En ouvrant sur la côte Vermeille
Sa fenêtre avec vue sans pareille...
Voiliers au port, mouettes hardies
Harcelant les mâts nus de leurs cris.
Au modeste balcon ses trésors
Son jardin, sa flore
Contenue en pots de gré
Les uns aux autres serrés
Fleurissait en choeur
Et sur son esseulé coeur
De vieille fille sans heurt
Versait un baume sur ses heures...
Assise à la chaise de paille
Tricotant du chandail
Elle offrait à l'astre du jour
Qui brillait sur Collioure
Et ses touristes nez en l'air
Sa pâleur d'hiver
Un sourire sur ses lèvres plissées
A l'étage d'un immeuble du siècle passé...
Participation n° 2 :
Participation n° 3 :
Monsieur Théodule Non, répondant au sobriquet de Monsieur Oui-Oui
(Facile à écrire et à inventer, me direz-vous, mais très difficile à supporter pour lui)
a, depuis ses études brillantissimes en psychologie
toujours été un amoureux des textes du grand poète Antonio Machado à qui Louis Aragon rendit hommage, hommage que chanta Jean Ferrat.
Machado dort à Collioure
Trois pas suffirent hors d'Espagne
Que le ciel pour lui se fît lourd
Il s'assit dans cette campagne
Et ferma les yeux pour toujours.
Le grand poète a disparu le 22 février 1939 à Collioure. Il y repose toujours et Monsieur Non, tous les ans, aime aller se recueillir sur sa tombe.
Monsieur Non, photographe de cervidés, ce qui fit sa réputation de photographe dans son Landerneau, est aussi photographe de fenêtres. Il en a fait un de ses dadas et prévoit un jour d’en faire un grand album, agrémenté de textes, écrits sous sa plume ou de celles de ses amis ou connaissances ou de grands écrivains. Il rêve. Le rêve fait vivre.
Un jour, il découvrit le tableau de Matisse « fenêtre sur Collioure » lors d’une exposition des œuvres de l’artiste. Il décida qu’il voulait voir l’original. Il voulait aller sur la côte Vermeille, dans la cité des peintres, sise à vingt kilomètres de l’Espagne. Ce petit port catalan, il voulait l’observer, le photographier, le dessiner, le peindre, le découvrir.
Ce fut le havre de ses deux mois annuels de vacances pendant déjà trente-deux ans et il ne s’en lassa jamais.
Dans la même ville, pouvoir assouvir deux de ses passions ; que demander de mieux ?
Il retournait toujours dans le même hôtel, le mas des Citronniers. Il se situe encore aujourd’hui à 300 mètres de la plage, du château royal et du fameux clocher de Notre Dame des Champs.
Il a toujours passé ses congés dans la chambre qui bénéfice d’un jardin privé. Il n'a jamais rien voulu se refuser. Il y avait emmené les différentes dames qui avaient accompagné sa vie, puis son fils et maintenant il y venait avec plaisir avec sa petite-fille chérie avec qui il partageait ces deux mois autour de la photographie où elle excellait. Elle n’a que 10 ans mais des dispositions très prometteuses.
32 ans à revenir à Collioure, 32 ans de photos de fenêtres et de portes.
Des photos en noir et blanc, des photos polaroid, des photos couleur et maintenant plus de cinq centaines de photos numériques.
Chaque fenêtre est répertoriée. Pour certaines, trente-deux photos… la vie d’une fenêtre où parfois on aperçoit des personnages.
Monsieur Non a fait de nombreuses recherches et avait peu de renseignements pour retrouver cette fameuse fenêtre : Le tableau de Matisse date de 1905. Il l’a peinte à partir du paysage qu’il voyait de la chambre qu’il louait dans une pension de famille située sur le quai. Quand ce tableau a été composé, Matisse ne savait pas encore qu’avec son grand ami, André Derain venu le rejoindre, ils porteraient sur les fonds baptismaux le fauvisme.
Monsieur Non s’est entêté et a réussi à retrouver la fenêtre, a pu convaincre le nouveau propriétaire de l’hôtel de le laisser passer une journée dans la fameuse chambre. Là, il a photographié tant et plus la fenêtre, ce qu’il voyait par la fenêtre… et il y est revenu chaque année.
Monsieur Non prépare sa prochaine exposition de photographies avec Léa, sa petite fille : leurs photos côte à côte pour évoquer un peintre et un poète, une ville où il a passé tant de jours heureux.
32 Octobre
Participation n° 4 :
Participation n° 5 :
Participation n° 6 :
Fenêtre sous Collioure
Participation n° 7 :
la fenêtre est ouverte à tout un autre monde
c’est le monde du sud méditerranéen
et là depuis toujours tant de lieues à la ronde
le monde du destin qui colore et qui peint
bien des gens découvrant la lumière en chemin
sont venus partager au port de la merveille
dans le nouveau savoir de leur art qui s’éveille
éclate sur la mer l’église de Derain
André Derain - Le phare dans le port de Collioure
et puis voici Derain représentant Matisse
et Matisse à son tour représentant Derain
le fauvisme naissant par essai par esquisse
vient alors d’initier une épopée sans fin
il chante avec le vent sur cette côte libre
le village aux anchois et du bon vin dansant
la sardane qui saute et qui tourne et qui vibre
dans l’air dur et joyeux du pays catalan
on voit du bleu du vert de l’ocre et puis du rose,
quatre bateaux du lierre et des vases de fleurs
le tout dans un tableau singulier qui propose
le grand rêve d’ailleurs et bien d’autres bonheurs
Matisse – Les toits de Collioure -1905
Collioure : en Catalan, Cotlliure ( lliure= libre )