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J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque, pour son titre, et pour la 4ème de couverture.

Informations pratiques :

 

Roman de François Roux, paru aux Editions "Albin Michel", collection Large vision, en 2014. 679 pages. 22,90 €

 

La 4ème de couverture :

Le 10 mai 1981, la France bascule à gauche.
Pour Paul, Rodolphe, Benoît et Tanguy, dix-huit ans à peine, tous les espoirs sont permis.

Trente et un ans plus tard, que reste-t-il de leurs rêves, au moment où le visage de François Hollande s’affiche sur les écrans de télévision ?

Le bonheur national brut dresse, à travers le destin croisé de quatre amis d'enfance, la fresque sociale, politique et affective de la France de ces trois dernières décennies. Roman d'apprentissage, chronique générationnelle : François Roux réussit le pari de mêler l'intime à l'actualité d'une époque, dont il restitue le climat avec une sagacité et une justesse percutantes. 

 

Mon ressenti :

 

Le 10 mai 1981, François Miterrand est élu, faisant basculer la France à gauche.

4 amis, à la fois proches et différents, vont passer le bac, en Bretagne, animés par des ambitions et pulsions différentes.

Paul, le narrateur, fils de médecin, homosexuel, va partir à Paris, pour "faire médecine", contre son gré.

Rodolphe, fils d'un ouvrier, militant communiste, brillant élève est attiré par la politique.

Tanguy, orphelin de père, entouré par sa mère et ses soeurs, entrera en classe préparatoire pour intégrer une grande école de commerce.

Benoit, fils d'agriculteurs, élevé par ses grands-parents, choisit de rester au pays, et s'adonne à sa passion, la photographie.

Nous allons suivre l'existence de ces 4 garçons, de 1981 à 1984, , puis presque 30 ans plus tard, de 2009 à 2012 : leur insouciance, leurs ambitions, leurs espoirs, leurs réussites, leurs amours, et les accidents de la vie : leurs échecs, leurs divorces, leurs doutes... A travers eux, nous découvrons les coulisses de la politique, du monde des affaires, la vie d'artistes...

L'auteur scanne la France et la société, des années 80 et son évolution jusqu'en 2012 : montée du chômage, de la crise, apparition du sida, consommation effrénée, capitalisme, nouvelles méthodes de management, mondialisation, recherche démesurée du profit, économie de plus en plus dirigée par la finance.

 

Je me souviens très bien du moment où j'ai appris l'élection de François Mitterrand, en mai 1981. J'avais 25 ans. J'étais en balade à Libourne avec mon futur ex-mari. Tout semblait devenu possible. Les taux d'intérêt et l'inflation étaient démesurés... Ils tiraient l'économie vers le haut ou du moins en donnaient l'illusion.

Et j'ai vécu les 30 années qui ont suivi. Comme les 4 héros, mes illusions se sont transformées en doutes puis en désillusions. Le chômage a fortement progressé, les conditions de travail se sont durcies, le management s'est déshumanisé...

J'ai aimé les personnages, surtout Benoît, qui photographie les émotions dans ses portraits, et est resté humble malgré son succès international ; mais aussi Alice, la femme de Rodolphe, qui s'efforce de répandre le bonheur autour d'elle.

 

Ce roman est bien écrit, bien documenté, passionnant : une réussite totale !

 

Quelques extraits :

- Dans les moments de crise, les gens pensent à leur survie, pas à celle de la planète.

- Une pensée le traversa et il  réalisa brutalement -comme un uppercut que l'Entreprise lui balancerait en pleine figure- que l'ambition ultime et inavouée du capitalisme moderne - celui qui avait, en vingt ou trente ans, remplacé le capitalisme plus ou moins paternaliste de ses années de jeunesse - était de mettre en place des process destinés à se débarrasser systématiquement et méthodiquement des êtres humains, une opération en quelque sorte assimilable à un vaste génocide des travailleurs du monde entier. Bien que le système les désire de plus en plus nombreux à consommer, il les souhaitait, dans le même temps, de moins en moins nombreux à produire.

 Et si le bonheur était la plus grosse arnaque de ce siècle et de tous ceux qui l'ont précédé ? Et si le souci d'atteindre le bonheur était précisément la chose qui nous faisait le plus souffrir ? 

- De nous quatre, il était le seul que j'imaginais être un jour capable de déployer ses ailes et de s'envoler bien au-dessus de la bêtise, du mensonge et de la médiocrité. C'est tout le contraire qui est arrivé. Ce sont la bêtise, le mensonge et la médiocrité qui ont eu sa peau.

Tag(s) : #1984, #ans, #bonheur, #francois, #reussit
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