Une dizaine de jours avant mon départ à la retraite j'ai commencé à rassembler ce que je voulais emporter.
Il me fallait des cartons. J'en ai cherché et j'ai fini par en trouver un qui avait contenu des essuie-mains pour les toilettes.
J'ai scotché le fond et j'y ai rangé la vingtaine de livres que je gardais dans une armoire pour prêter à mes copines (dont "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur", mon livre voyageur), des dizaines de cahiers commencés, des chemises cartonnées que je pourrais réutiliser, des chemises avec élastique, des stylos et des règles publicitaires, une agrafeuse et des boites d'agrafes, une veste, un châle, un sweat polaire qui me servaient quand le chauffage fonctionnait mal, des documents réalisés au cours de ma carrière, des lettres reçues de mes supérieurs, des ouvrages professionnels, des lettres écrites, un bilan de compétences réalisé il y a 25 ans, des entretiens annuels, des boites de thé...
J'ai essayé de soulever le carton. Impossible : il était trop lourd et risquait d'éclater.
Alors je suis repartie à la recherche de cartons, petits cette fois.
J'ai sorti des ramettes de papier à côté de l'imprimante pour récupérer les deux cartons qui les contenaient. Mais tout n'y entrait pas. Alors j'ai utilisé deux cartons qui servent pour trier le papier et qui n'étaient pas utilisés.
Je les ai remplis le jeudi matin et j'ai descendu un des cartons dans ma voiture.
J'ai demandé à mes collègues de m'aider dans l'après-midi pour descendre les trois petits cartons.
Ils partaient déjeuner au restaurant et moi j'étais invitée par mon directeur.
Je suis revenue à 14h00. J'ai été papoter quelques minutes avec mes copines de bureau pour leur raconter mon déjeuner en tête à tête avec JP.
De retour dans mon bureau, mes trois petits cartons avaient disparu.
La société de ramassage du papier était passée entre midi et deux et les avaient emportés, sans toucher par contre au tas de papiers près de la poubelle qui étaient à jeter.
J'ai vite appelé le service "Logistique" mais c'était trop tard... J'ai râlé parce que le service de ramassage ne devait passer que le lundi suivant et qu'entre midi et deux il n'y a personne pour leur dire ce qu'ils doivent emporter ou pas...
J'ai envoyé un mail, appelé différentes personnes... En vain...
Une chance : dans le carton que j'avais porté dans ma voiture le matin il y avait mes livres personnels... Et mes vêtements étaient restés dans le grand carton...
Je n'ai perdu que tout le reste...
Un avantage : cela a été plus facile à ranger...