Le temps défilait...
L'intervention était prévue à 15h30, mais je ne suis entrée au bloc que vers 17h00. J'ai rejoint le bloc à pieds, avec mes deux paires de chaussons jetables, me suis installée sur la table d'opération comme me l'indiquait l'infirmière.
L'anesthésiste masqué a planté une aiguille dans mon bras...
De la lumière, une sensation de plénitude et de bien-être. Une impression surnaturelle, difficile à décrire. Infiniment bien. Je me suis réveillée vers 18h00. Ou plutôt j'ai ouvert un oeil en salle de réveil. Je me suis rendormie, éveillée, endormie.
A 19h00 un brancardier m'a ramenée dans ma chambre. Ce n'était pas le souriant brancardier qui m'avait accompagnée au bloc. Il m'a aidée à glisser sur le lit d'hôpital.
Des infirmières sont arrivées, puis le chirurgien, souriant, qui m'a dit que tout s'était bien passé. J'avais une sonde urinaire, un drain, une perfusion pour éviter la douleur.
J'ai demandé à une infirmière d'ouvrir le coffre et me donner mon portable. J'ai essayé d'envoyer des textos à mes proches mais je n'avais pas mes lunettes et n'arrivais pas à composer le code de déblocage. J'ai fini par réussir à appeler mes fils et mon ex-mari pour leur donner de mes nouvelles et les rassurer.
Pour la première nuit, je n'ai pas fermé l'oeil. Toutes les heures et parfois toutes les deux heures le personnel s'est succédé dans ma chambre pour vérifierles niveaux des perfusions, m'expliquer quels produits ils mettaient, me demander si tout allait bien, si je dormais, si j'avais mal, si j'avais besoin de quelque chose. Ils ont pris ma température, ma tension, m'ont fait une prise de sang...
Chaque fois ils allumaient la lumière.
De toutes façons je ne pouvais pas me tourner, bloquée par tous les fils qui partaient de mon corps... J'avais la gorge irritée, le nez pris...
Puis vers 6h00, j'ai entendu les aspirateurs dans le couloir. J'ai allumé la lumière pour bien montrer que je ne dormais plus...
Une infirmière est passée pour me demander si j'avais dormi. Et à nouveau : température, tension...
Une nouvelle journée commençait...