Cette année, les roses sont abondantes dans mon jardin, conrairement à la glycine dont la floraison est maigrichonne.
Est-ce grâce à la pluie abondante ces derniers mois ? Ou bien les peaux de banane déposées aux pieds des rosiers ont-elles accompli ce miracle en déposant leur potassium ?
A l'entrée de la véranda, poussent des roses fripées., decouleur vieux rose. Elles ne sont pas vraiment belles mais leur parfum embaume dès que l'on passe à côté. J'aime poser mon nez contre leurs pétales et me laisser envoûter, au risque de me le faire grignoter par des fourmis.
Je ne sais décrire ce petit bonheur : au début une note fruitée, comme le premier abricot de la saison, puis en arrière-plan des touches plus discrètes...
Je me penche sur une rose en fermant les yeux. Un jardin Anglais, une vieille Lady et son amoureux transi qui lui tient la main. Ils frissonnent, en évoquant les souvenirs passés, la vie qu'ils auraient pu mener sans ces barrières sociales, ces conventions qui les ont empêché de s'aimer. Le parfum des roses qui les entoure les énivre, plus que ne le ferait un vin liquoreux. Ils se laissent aller aux confidences, ouvrent leurs pétales, se racontent, sourire aux lèvres...
Je me penche sur un bouton presqu'aussi parfumé. Un jeune Hindou dans les bras de sa mère, au milieu d'une roseraie. Tendresse et promesses de la vie...
Chaque fois que le parfum de ces roses embaume, je pense aux grillons de mon enfance que nous attirions avec des pétales de rose très parfumés, déposés à l'entrée de leurs trous pour les faire sortir. Une fois que nous avions réussi à en attraper un nous le déposions dans une petite boite d'allumettes (vide) et nous le nourrissions avec des pétales de roses, avant de le relâcher...
Je ne vois plus de grillons, à part dans de vieux dessins animés. Mais les roses sont là pour chaque année me les rappeler...