Mon nom est Pipolane,
J'ai le regard doux, je suis un brave âne.
Devant ce champ où je passe mes journées,
Tous les matins courent des humains, suants et affairés...
Pas un ne me voit, ne s'arrête pour me parler,
Sauf mon ami, celui que j'ai appelé Pipolin,
Qui passe tous les matins,
Et profite de ma présence pour souffler.
Il me raconte ses malheurs et ses fiertés,
Le nombre de visiteurs qui a progressé,
Les commentaires qui l'ont amusé,
Les histoires drôles qu'il va raconter...
En croyant que je ne comprends pas ce qu'il dit,
Mais moi -sous cape - je ris !
Un matin il a tiré mon portrait,
Un gros plan : trop près, trop près :
On voit les point noirs sur mon nez !
De sa poche, chaque matin, il sort une friandise
Et pour moi, la partage avec gourmandise.
Je fais semblant d'aimer,
J'attend qu'il parte pour la cracher,
Cette barre bien trop sucrée !
Il est content, tout gaillard,
Sourire aux lèvres, il repart.
Et moi je rumine ses histoires
Et ses nombreux déboires,
Hi hi ha ha, j'en ris encore !
En histoires drôles cet homme est un trésor !
Je les raconte aux chevaux qui paissent dans le pré.
Ils ne se déplacent jamais pour l'approcher,
N'essaient pas de l'apprivoiser,
Plutôt de le snober.
Mais ils aiment bien les histoires de Pipolin,
Racontées par Pipolane, leur voisin.
De vraies rosses ces deux-là,
Hi hi ha ha !
Texte d'Ecureuil bleu, le 27/07/2009, sur une photo de Pipolin