Dans la série "maisons à vendre, après "la maison de l'épicière", celle où "Madame vit en haut, Monsieur vit en bas", "De l'utilisation des garages" et "La maison-hôtel" voici une autre maison qui m'a longtemps fait rêver.
J'ai passé mes vacances à Arès sur le Bassin d'Arcachon depuis que je suis née jusqu'à mes 25 ans. Au début c'était dans la maison de mes grands parents baptisée "l'araucaria", puis dans une caravane achetée par mes parents, stationnée sur le terrain.
De la maison de mes grands-parents où toute la famille se retrouvait l'été, je garde de magnifiques souvenirs. Dans le jardin, il y avait le magnifique araucaria aux branches pleines de piquants, une cabane qui servait de WC, un lavoir où ma mère lavait le linge ou écaillait le poisson, une grande table en ciment sur laquelle nous déjeunions en famille.
La maison était en bois, très simple avec deux grandes chambres, une cuisine et un cellier, un salon minuscule. La première chambre qui donnait sur le devant de la maison était celle de ma tante Yvonne, épicière dont je vous ai déjà parlé. La seconde chambre était celle de mes grands parents. Elle donnait sur le côté.
Devant la maison il y avait une treille qui donnait du raison blanc, et deux petits parterres de fleurs.
Ce n'est pas de cette maison dont je veux vous parler. A la mort de mes grands-parents paternels c'est une des soeurs de mon père qui en a hérité.
La maison dont je veux vous parler, c'est une ancienne pension de famille, qui se trouvait derrière à quelques centaines de mètres. A l'époque (de mes grands-parents) elle était magnifique et pleine de vie. Il y avait une dizaine de chambres, réparties sur trois niveaux. Cette maison de style basque s'appelait "l'Itzarra". Je passais souvent en vélo devant. J'entendais des rires et des cris joyeux en provenance du grand jardin qui l'entourait.
Les années ont passé, mes grands-parents sont morts. Mes parents ont acheté une maison un peu plus loin. Puis je suis venue moins souvent. L'Itzarra a été laissée à l'abandon... Les volets sont tombés en lambeaux, des tuiles se sont envolées, des fenêtres ont été cassées...
Et moi en la revoyant je me suis mise à rêver (encore une fois) : acheter cette maison en ruines, la restaurer et lui redonner vie... Développer cette pension de famille en organisant des activités artistiques et touristiques pour les clients... Utiliser les compétences de mon fils ainé en animation et de mon frère en peinture...Compte-tenu de la grandeur de la maison et de son état de délabrement, je n'ai aucune idée de l'investissement qui aurait été nécessaire...
Et puis ces derniers mois, lorsque j'ai visité des maisons avec des agences immobilières j'ai discuté de cette maison avec une de ces commerciales. Et j'ai déchanté...
La dame avait visité la maison dans un état pire que celui que j'imaginais. Elle m'a raconté que la maison (ma maison coup de coeur depuis des années !) était occupée depuis des années par une vieille dame et servait de maison de passe... Il y avait des canapés sordides dans chacune des chambres, et des préservatifs usagés partout...
Tout était à refaire, des murs aux plafonds !
Je suis tombée de haut : ma maison aux courants d'air n'avait rien de merveilleux...