Cette maison-là nous l'avions visitée en 2003, avant d'acheter la maison de Mérignac que je vais bientôt quitter.
Elle était située dans un quartier assez calme de Caudéran, le "Neuilly" Bordelais. Elle était spacieuse : une "maison cube" à étage.
La dame de l'agence immobilière nous a prévenus avant d'entrer : le Monsieur et sa femme ne se parlent plus, et ne sont d'accord que sur une seule chose : ils veulent vendre.
C'est donc avec une certaine appréhension que nous sommes entrés, empruntant d'abord l'escalier extérieur pour découvrir l'étage.
A l'étage, il y avait le salon, la cuisine, une salle de bains et des chambres. Toutes les pièces débordaient de meubles couverts de bibelots de toutes sortes, de coussins, de fanfreluches diverses, de photos couleur sépia (là, j'exagère peut-être !). Il fallait faire attention en circulant dans les pièces pour ne rien faire tomber. Une impression d'étouffement m'avait saisie : jamais vu autant d'objets au m² ! Comment arriveraient-ils à déménager ces buffets de toutes sortes, bonnetières, vaisseliers ? La propriétaire, une vieille dame élégamment vêtue se déplaçait devant nous avec un sourire aux lèvres, véritable "fée du logis", fée trottinante...
Puis nous avons descendu les marches de l'escalier intérieur en direction du rez-de-chaussée. Spectacle complètement différent !
Un monsieur assez agé lui aussi, en slip et marcel, vautré sur un divan, face à une vielle télé, la clope au bec, nous a regardés passer, répondant à peine à nos "Bonjour". Les pièces étaient quasiment vides : une chambre, une cuisine d'été, une buanderie, des pièces en enfilade, un grand garage...
J'ai repensé souvent à cette maison étrangement meublée et ses habitants cloisonnés,, vivant dans deux mondes complètement différents.
Comment en étaient-ils arrivés là ? Allaient-ils enfin divorcer après avoir vendu l'unique bien qui les réunissait encore ?
Nous n'avons pas acheté cette maison-là...