Pour ce 18 ème jeu Café Thé, je vous ai proposé d'écrire une fable ou un conte à la manière de Jean de La Fontaine ou bien d'illustrer une de ses fables, par tous les moyens à votre convenance : poème, texte, photo, dessin, scrap, chanson, vidéo...
Photo extraite du plus beau livre de ma bibliothèque : l'intégrale des Fables de Maître Jean, édition de 1859.
Vous êtes 6 à avoir participé et 42 à avoir voté.
Bravo à tous les participants et merci aux votants !
Les participations ont été très difficiles à partager et les 4 premiers n'ont que deux voix d'écart.
Le gagnant est Jean-Marie avec 13 voix, suivi d'Enriqueta (12 voix) et de Clo et M'Annette (11 voix chacune), puis Cricket et Jill Bill (5 voix chacune).
Voici les participations :
1er) Jean-Marie du blog "La traversée de la passion" :
La justice incertaine…
le soir dans les rues des jeunes parfois
désoeuvrés pendant les vacances
s'amusaient sans beaucoup d'offenses
aux dépens du bourgeois.
ils rôdaient dans la nuit
de la ville déserte
à l'amitié offerte
faisant un peu de bruit.
un grand magasin fut cambriolé
un soir de leur vadrouille.
le lendemain on leur dit vous avez volé !
puis ils seront arrêtés par une patrouille
ils furent longtemps inquiétés
protestant de leur innocence
dans la presse vilipendés
on dut se rendre à l'évidence :
les patrons du supermarché
étaient en réalité malhonnêtes,
afin que l'assurance paie leurs dettes
ils avaient tout bien arrangé.
l'affaire sera traitée en cachette,
pour les patrons la mutation en punition.
les journaux n'en dirent pas miette,
les jeunes eurent mauvaise réputation
que vous soyez ou non coupable
selon que vous serez puissant ou misérable...
la même justice pour tous,
le croyez-vous ?
2ème) Enriqueta du blog "Les mots comme destination de voyage" :
"Les macaques prennent une leçon"
Les macaques sans arrêt se plaignaient!
Ils se plaignaient le Lundi et le Mardi :
"De libertés nous sommes privés!"
Ils se plaignaient le Mercredi et le Jeudi :
"De devoirs nous sommes accablés!"
Ils se plaignaient le Vendredi et le Samedi:
"De droits nous sommes spoliés!"
Les macaques sans arrêt se plaignaient!
Leur grand singe de maître
De les sermoner en eut assez!
Et prit congé sans reparaître!
Il fût aussitôt remplacé
Par une grande guenon enragée.
Un petit singe dit alors :
"Je n'aime pas travailler"
Il fût aussitôt fustigé.
Il en pleure encore!
Un petit singe étourdi
Ne savait réciter sa poésie
Cela le faisait bien rire
La grande guenon le fit frire!
Les macaques alors dans leurs pensées
Sans même oser le chuchoter
Comprirent qu'ils devaient se museler
"C'est la liberté d'expression
Que nous regrettons!"
"Notre ancien maître jamais
Nous n'aurions du critiquer!
Nous avons méprisé ce qu'il nous donnait
Et d'un enfer nous avons hérité!"
Il ne faut jamais mépriser
Notre présente possession
De peur qu'elle ne soit remplacée
Par une abomination!
3ème ex-aequo) Clo du blog "Clo l'Ottomane" :
Etats d' ame d' un fromage...
Etats d' âme d' un fromage ou variante de la fable du corbeau et du renard
Maitre Corbeau sur un arbre perché
Me tenait, moi le fromage en son bec...
La même aventure était arrivée
A un de mes aïeux au coeur sec.
Je n'avais point d'inquiétude
Etant plein de la certitude,
Que coulant et collant à souhait
Le corbeau de moi, ne pourrait se débarrasser.
Mais hélas, pauvre de moi !
Quand le renard arriva et le flatta,
Cet atrophié du cervelet
Se hâta d'ouvrir son clapet !
J'eus beau essayer de résister
De l'engluer, le cramponner,
Le maitriser, rien n'y fit
Il me laissa tomber l'abruti !
Et c'est ainsi que dans l'estomac d'un canidé
Je rejoignis mon vieux pépé
3ème ex-aequo) M'Annette du blog "Créazinzin" :
Le petit pêcheur et les rois du pétrole
Dans un pays lointain, Hamiral le pêcheur
Vivait sur la colline, juste à la mi-hauteur.
Il partait le matin, toujours de bonne humeur
Pêcher des poissons qu'il troquait avec bonheur
Contre d'autres nourritures, des agrumes de
couleur.
Ainsi passait sa vie, sans luxe tapageur.
Vinrent de grands magnats, lorgnant les grandes
plages.
Ils salivaient déjà, peuplant ces beaux rivages
De fabuleux hôtels où viendraient les nantis
Dépenser leur argent, dans des "golden parties".
Appâtés par le gain, les habitants des plages
Cédèrent pour quelques sous, dans un élan peu sage,
Pailottes et terrains, sans grand discernement,
Devinrent domestiques au service de ces gens.
La nature est sans fard, et des ors, elle fait fi!
Balayant le rivage, le jour du tsunami,
Elle emporte avec elle les hôtels et les gens!
La nature est cruelle et se moque de l'argent!
Hamiral, dans sa paillotte, bien loin de ces humeurs,
Se loue de sa sagesse, et savoure le bonheur
D'avoir su résister aux appels des sirènes
Qui fit de ses amis, des pauvres aux mains pleines
D'un trèsor éphémère! Il faut aimer la mer
Et la nature, et bien respecter notre planète Terre.
Restons sages et heureux des bienfaits qu'elle nous donne,
L'argent est un enfer qui n'oubliera personne.
5ème ex-aequo) Cricket du blog "Cricket 1513" :
LE LION ET LE GUEPARD
Un lion fort, puissant,
Baillait de tout son long
Fatigué d’avoir couru
Le gibier pour nourrir
Ses derniers nés.
Un guépard
Passa alors si vite
Que le lion ne perçut
De qui il s’agissait
Il avait bien tenté
Un jour
De faire la course
A cet adversaire
C’était peine perdu
Le Guépard
Aussitôt parti, arrivait.
Le lion ruminait
Sa jalousie
Avoir été la risée
De tout le royaume
Ne lui plaisait !
Un jour, quelque temps plus tard,
Où il ne pensait plus à cette affaire,
Il croisa le guépard
Ce dernier, ne manquant pas d’air,
Ricanait, le voyant passer.
C’est alors que le lion
De rage le mordit
Le guépard, réduisant,
A rester donc assit.
Privé de son élan,
L’animal affaiblit,
Non plus ne ricanait
Mais plutôt se plaignait.
MORALITE :
La jalousie rend méchant,
Aimer chacun tel qu’il est
Rend sociable et aimant,
Rire de la faiblesse d’autrui
Révèle notre bêtise enfouie
5ème ex-aequo) Jill Bill du blog "Melting-pot" :
La girafe et le rat
Irma girafe au long cou
Voyante de son état
Faisait mourir de rire un rat
Terré dans son trou
« Voir venir le temps
Par delà l'horizon bleuté
N'est d'aucune utilité
Sur notre continent
Il fait sec, chaud, saharien
En toutes saisons chez nous
Tu t'esquintes le cou
Et la rétine pour rien »
A ces mots dits
Dame girafe vit arriver la scène
Un ciel ébène
Menaçant la savane jaunie
Le rat rit, se moqua
De son avis d'orage violent
Il eut la vie sauve pourtant
Par le long cou d'Irma
Perche tendue maternellement
Alors que sur un tronc il hélait
Tel un rat fait
Sourd qu'il fut aux avertissements !
Ecouter les grands pardi
Est sagesse mon petit !