Pour ce 96ème Café Thé, je vous ai proposé de broder autour de cette photo d'une cabane de pêcheurs, prise en 2000, dans le quartier ostréicole du Cap-Ferret...

de nous parler d'une cabane de votre enfance ou d'une maison qui vous a marqué(e)...
Les consignes étaient : Ecrivez, rimez, dessinez, brodez, scrappez, chantez, délirez, faites ce que vous voulez... Faites nous rire ou pleurer...
Vous êtes 9 à avoir participé (Jill Bill, Laura, Livia, Petite Jeanne, Mamazerty, Corinne, Vagamonde, Françoise et Martine)
et je vous en remercie.
Voici les 9 participations :
"Nature morte" de Jill Bill du blog "Melting-pot" :
"Je me souviens de notre maison" de Laura du blog "Le blog de Laura Vanel-Coytte : ce que j'écris, ce(ux) que j'aime..."
Je me souviens de notre maison, dans la cour de l'usine
Que tu dirigeais: elle était en difficulté avant toi
Tu avais mis toutes tes forces pour la redresser
Mais il fallait licencier du personnel
Qui t'avait pris en otage, oui, comme dans les films
Je me souviens de notre maison dans laquelle
J'ai attendu de tes nouvelles, me faisant des films
Sur ce qu'ils pourraient te faire: ils t'ont libéré
Au bout de longues heures mais ils nous ont coupé
Le gaz qui nous nous permettait d'avoir le chauffage et l'eau chaude
Pendant de longues semaines, voire des mois
L'hiver humide du Nord m'a paru long sans chauffage, juste des poêles
D'appoint; pas de douche, chauffer de l'eau comme dans mon enfance
Pour faire une toilette de chat complète
Ne plus songer à traverser la cour de l'usine
Ambiance de guerre froide, les voisins nous comprennent
L'usine a finalement fermé, nous sommes partis
Et un jour, nous avons appris que notre maison
Avait été incendiée, envolée notre première maison
A deux; je me souviens de notre maison.
"Ma cabane dans un arbre perchée..." de Livia du blog "Livia augustae" :
Dans le petit bois non loin de la maison, avec mes frères et mes cousins, nous avions construit une cabane dans un arbre.
C'était un petit bois, où poussaient en bonne entente, des canneliers, des bois d'Inde et quelques autres dont nous ne savions pas le nom, quand on écrasait les feuilles des canneliers et des bois d'Inde entre nos mains, ils s'en dégageait un parfum musqué et sauvage.
Nous avions « emprunté » l'échelle dans le garage pour y grimper, mais nous avions aussi installé une corde pour les plus sportifs et avons pillé les placards à la maison, afin d'approvisionner le petit coffre de la cabane, nous le ramenions le soir de peur qu'il ne soit pillé à son tour, maman nous avait permis d'y apporter de vieilles couvertures sur lesquelles nous nous prélassions, en écoutant la radio, sur laquelle nous avions fait main basse, (elle ne resta pas longtemps, nous fûmes sommés de la ramener au plus vite), tout en grignotant les fruits de nos larcins (gâteaux secs et chocolat) en buvant de la limonade au citron.
Nous avons passé de merveilleux moments dans cette cabane, pleine de gaieté et d'éclats de rires.
Nous avons un jour décidé d'y coucher, afin d'en profiter vraiment, et après le siège de maman qui dura pratiquement tout l'après midi, l'autorisation fut accordée.
Ce fut une deuxième razzia : lampes de poches, matelas gonflables (de plage) ainsi que nos oreillers respectifs.
Bien mal nous en a pris, vers 23 heures, alors que le sommeil alourdissait nos paupières, une pluie diluvienne comme il en tombe sous les tropiques, s'est abattue sur la campagne.
Les quelques tôles très mal jointes qui nous servaient de toit, laissaient passer la pluie, le vent secouait l'arbre sur lequel était campée la cabane, froissait les feuilles et faisait craquer les branches de façon inquiétante, nous étions à moitié rassurés, je vous garantie que les garçons eux-mêmes n'en menaient pas large.
Descendus de notre arbre en quatrième vitesse, nous avons couru vers la maison et sommes arrivés trempés comme des soupes sous la galerie, toutes les portes de la maison étaient clauses, il fallut réveiller les adultes .
Que croyez-vous qu'il arriva ?
Nous avons été attrapés, puis étrillés, bouchonnés, changés et remis dans notre « vrai dodo », manu militari par un père furieux d'avoir eu sa nuit coupée !
Ce fut la première et la dernière nuit que nous passâmes dans notre cabane dans l'arbre du petit bois. Il faut avouer que le début de nuit agitée que nous y avions passé, nous avait vaccinés, personne n'en a jamais plus reparlé.
"Ma cabane dans un buis" de Petite Jeanne du blog "Le blog de Petite Jeanne" :

Deux aquarelles de casots (cabanons abandonnés dans les vignes) par Françoise des blogs "Un tour par chez moi" et "Par chez moi en cuisine" :


"Les tentures" de Martine du blog "Les jeux du vendredi" :
Double-rideaux, dessus-de-lit, portière ou toile à matelas, elles avaient connus des jours colorés, élégants, touches de déco dans l'air du temps.
Désormais usagées et défraîchies, les tentures restaient cependant utiles.
Reconverties en couvre-sol,
couvre-sable sur la plage,
couvre-herbe pour des pique-nique familiaux,
couvre-terre pour l'épluchage des haricots secs ou l'effeuillage de la monnaie du pape,
elles se retrouvaient souvent à danser sur les fils à linge pour sécher ou s'aérer, touchant presque le sol, créant les couloirs mouvants de châteaux de toile.
Mais les tentures avaient une autre destination.
Une ou deux suffisaient , en couvrant une table, à bâtir la tente des petites souris, cabane de toile pour jouer aux cartes, goûter sur le pouce, rire , juste le plaisir d'être cachées.
Et si la pluie obligeait la troupe à se réfugier dans la maison, une chaise posée sur chacun des deux petits lits faisait une charpente pour le toit de tissu qui couvrait la tranchée où s'invitaient dinette et poupées.
Cabanes éphémères où le plaisir de construire, installer, dépassait souvent celui de profiter .
Si vous appréciez ces participations, n'hésitez pas à laisser vos ressentis en commentaires et à aller visiter ces blogueuses...