Je suis entrée confiante à la maternité de l'hôpital Pellegrin pour une dernière visite de contrôle, avant l'accouchement prévu pour le 18 mai, jour de la Sainte Coralie. Il était prévu que j'ai une péridurale. J'étais arrêtée depuis quelques semaines et au repos mais tout allait bien. Je tricotais des robes pour la petite fille que j'attendais malgrè les propos de l'échographiste qui m'avait annoncé un garçon.
Banal examen en principe : analyse de sang, prise de tension puis monitoring.
Le monitoring s'est emballé : fortes contractions qui nuisaient au bébé. Les internes se sont affolés. J'ai été emmenée en salle d'accouchement. On m'a demandé de mettre les bijoux que je ne quittais jamais : chaîne et médaillon offerts à ma naissance, boucles d'oreille, alliance dans un sac poubelle étiqueté à mon nom. Impossible de joindre le futur papa parti déjeuner. Ils m'ont couchée sur la table d'opération puis couverte de teinture d'iode. "Elle fait une allergie" a crié une infirmière affolée ! Je me suis mise à pleurer. "C'est pas la pleine de pleurer ça n'arrangera rien !" a crié une autre.
L'anésthésie commençait à faire effet et j'ai échappé à la suite.
J'ai eu droit à une seconde césarienne et me suis réveillée quelques heures plus tard en salle de réveil, au milieu d'autres femmes gardées par une infirmière en habit bleu peu amène.
Je reprenais peu à peu mes esprits et me demandait où était mon bébé. L'avais je affaibli avec mes contractions ? Pourquoi ne me l'apportait-on pas ?
La garde-infirmière me disait "Contractez votre ventre pour expulser ce qui reste. Allez plus fort ! ". Je me souviens de la douleur.
Le père a enfin été autorisé à entrer et j'ai eu des nouvelles de notre bébé. Un beau garçon ! Contrairement au premier qui était né bien peigné, avec une petite raie sur le côté, et blondinet, ce garçon-là était déjà chevelu et très brun.
C'était il y a 23 ans, le 4 mai 1987 ! Bon anniversaire, Aurélien, ma seconde prunelle !
Je vous parle si souvent de lui que vous devez pouvoir en faire un portrait... ("Les prunelles de mes yeux", "Les clés sont sous le paillasson", "Le frigo voyageur", etc...)