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Pour la prochaine réunion du Comité de Lecteurs de la Médiathèque d'Arès, qui aura lieu en mai 2024, il y a plusieurs livres à lire dont celui-ci.

 

Informations pratiques : roman de Philippe BessonJoseph Inardona, paru en janvier 2024 aux éditions "Julliard". 204 pages. 20 €.

 

La 4ème de couverture :

« Nous étions six – cinq garçons et une fille – insouciants, frivoles, joyeux, dans un été de tous les possibles. Pourquoi a-t-il fallu que l’un d’entre nous disparaisse ? »

S’inspirant d’une histoire vécue, Philippe Besson retrace un drame de sa jeunesse, survenu dans l’île de Ré, un soir de juillet, au milieu des années 80.

Mon ressenti :

Dans ce roman écrit à la 1ère personne du singulier, Philippe Besson nous raconte un événement qui l'a marqué, en 1985 sur l'île de Ré où il passait tous ses étés avec ses parents, chez des amis, Christian et Anne-Marie. Il partageait la chambre de François, 18 ans comme lui. Cet été là, Philippe et François ont une bande de copains : Christophe, pêcheur comme son père, Nicolas juste arrivé sur l'île, Marc et Alice, frère et soeur, parisiens. Ils vont à la plage, boivent des verres, vont en boite et se découvrent.François est attiré par Alice qui n'a d'yeux que pour Nicolas. L'auteur, homosexuel, débute un amour de vacances avec Marc. Au cours d'une soirée, en boite, l'un d'eux disparait.

J'ai apprécié la pudeur et la sensibilité de l'auteur dont je n'avais encore rien lu, son évocation de ces années là où l'on pouvait laisser une fillette seule jouer dans un jardin (Virginie, la soeur de François, 13 ans), partir sans fermer sa maison, où l'île de Ré se rejoignait avec le bac et n'était pas "bobotisée".  Il n'y avait ni internet, ni téléphone portable, pas de réseaux sociaux. Mais il y avait déjà du harcèlement.

J'ai lu ce roman en un après-midi, en empathie avec ces différents jeunes gens, dont certains comme Christophe et François, sont déjà actifs, travaillant avec leurs parents.

J'ai mis 5 sur 5, sur Babelio (moyenne des notes données par 705 lecteurs : 4,0 sur 5).

Quelques extraits :

- Quand il remarque ma présence, il m'adresse un petit signe de la main, me sourit et s'en retourne à sa tâche. Il se tient dans l'ignorance, donc dans l'innocence encore. Je songe que c'est un état magnifique, l'innocence. Et qu'on ne s'en rend compte que lorsqu'on l'a perdue.

- De nouveau, je songe à ce que parfois les gens nous disent entre les mots et qu'on ne relève pas, à ce qu'ils nous montrent d'eux et qu'on ne regarde pas, parce qu'on est affairé ailleurs ou simplement distrait, parce que la vie d'autrui au fond ne nous intéresse pas tant que ça, ou parce qu'on ne sait pas que celui qui, de loin, semble nager peut en réalité être en train de se noyer. Je songe à nos indifférences, nos désinvoltures qui, la plupart du temps, sont sans conséquence et qui quelquefois s'avèrent coupables. Je songe à ceux que nous laissons partir sans comprendre qu'ils nous suppliaient en silence de les retenir.

- Je me suis dit enfin : il faut parfois que quelqu'un disparaisse pour qu'on apprenne la valeur de la vie, pour comprendre à quel point elle est fragile et précieuse, la vie.

Tag(s) : #besson, #francois, #philippe, #soir, #songe
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