J'ai acheté ce roman après avoir lu de bonnes critiques, notamment chez Matatoune du blog "Vagabondages autour de soi".

Informations pratiques :
Paru en août 2022 aux éditions "Actes Sud". 288 pages. Prix : 22 €. A obtenu le Prix des écrivains du Sud 2022.
La 4ème de couverture :
C’est dans une salle sombre, au troisième étage d’une boîte de nuit fréquentée du quartier RedQ, que Zem Sparak passe la plupart de ses nuits. Là, grâce aux visions que lui procure la technologie Okios, aussi addictive que l’opium, il peut enfin retrouver l’Athènes de sa jeunesse. Mais il y a bien longtemps que son pays n’existe plus. Désormais expatrié, Zem n’est plus qu’un vulgaire “chien”, un policier déclassé fouillant la zone 3 de Magnapole sous les pluies acides et la chaleur écrasante.
Un matin, dans ce quartier abandonné à sa misère, un corps retrouvé ouvert le long du sternum va rompre le renoncement dans lequel Zem s’est depuis longtemps retranché. Placé sous la tutelle d’une ambitieuse inspectrice de la zone 2, il se lance dans une longue investigation. Quelque part, il le sait, une vérité subsiste. Mais partout, chez GoldTex, puissant consortium qui assujettit les pays en faillite, règnent le cynisme et la violence. Pourtant, bien avant que tout ne meure, Zem a connu en Grèce l’urgence de la révolte et l’espérance d’un avenir sans compromis. Il a aimé. Et trahi.
Sous les ciels en furie d’une mégalopole privatisée, “Chien 51” se fait l’écho de notre monde inquiétant, à la fois menaçant et menacé. Mais ce roman abrite aussi le souvenir ardent de ce qui fut, à transmettre pour demain, comme un dernier rempart à notre postmodernité.
Mon ressenti :
Ce roman se déroule dans un monde futur où les intempéries (pluies d'acide et furie) détruisent tout. De nombreux pays (Grèce, Vénézuela entre autres) ont fait faillite et sont rachetés par GoldTex, une :multinationale. La population de ces pays a dû fuir pour rejoindre le seul endroit habitable pour eux : Magnapole, la mégalopole dirigée par GoldTex. Cette nouvelle société est divisée en trois zones: la première, celle des puissants, des dirigeants, la seconde, celle des “utiles” à la société, ceux qui ont fait des études, ont des qualifications et enfin, la troisième, celle de la main d'oeuvre servile, les miséreux qui ont construit le dôme de protection au dessus des deux premières zones, Le passage de zone 3 à zone 2 peut se faire grâce au programme Destiny, un tirage au sort, ou à des habilitations pour ceux qui travaillent en zone 2 mais dorment en zone 3.
Zem Sparak, le personnage principal, vivait à Athènes au moment du rachat de la Grèce et des émeutes. Il était un contestataire actif et est devenu le matricule XP51, un "chien" en zone 3, c'est-à-dire flic au service de la sécurité, chargé de maintenir l'ordre dans cette partie instable de la population. Il passe ses nuits dans un quartier chaud, RedQ, où il a des visions de la vie d'avant à Athènes, grâce à des pilules d'Okios, une drogue très puissante. C'est ce qui lui permet de tenir.
Il va être affecté sur une affaire d'assassinat avec corps mutilé, en zone 3, sous la tutelle de Salia Malberg, une policière de zone 2 ambitieuse. Ils vont alors découvrir l'existence de greffes d'Eternytox qui permettent aux puissants de vivre plus longtemps en bonne santé. Zem et Salia vont tout faire pour découvrir le coupable de ce crime de Pamouk et de celui d'Ira, une jeune femme qui voulait vivre en zone 2.
Ce roman a été qualifié de dystopie (récit de fiction qui décrit un monde utopique sombre.), de science fiction, de thriller d'anticipation, de polar noir. C'est un peu tout ça à la fois mais c'est aussi une critique de notre société et une mise en garde, contre le chemin qu'il ne faut pas prendre.
Les personnages sont pour la plupart meurtris. Zem et Salia sont attachants. Le monde décrit est individualiste, ultraconnecté, à la pointe de la technologie mais barbare, aux mains d'hommes prêts à tout pour obtenir ou accroître leur pouvoir., comme si l'on avait perdu tout le meilleur et gardé le plus mauvais...
C'est sombre, et haletant, une belle découverte.