J'ai emprunté ce roman à la médiathèque sur recommandation de Françoise, la plus ancienne des bibliothécaires, qui, connaissant mes goûts, me l'a conseillé. J'avais aussi lu une très bonne critique de ce roman chez mon aminaute Pat du blog "L'île aux 30 polars".

Informations pratiques :
Paru en avril 2021 aux éditions "Albin Michel". 280 pages. Prix : 19,90 €.
La 4ème de couverture :
Sur les pentes abruptes du mont Kujira-yama, au milieu d'un immense jardin, se dresse une cabine téléphonique : le Téléphone du vent. Chaque année, des milliers de personnes décrochent le combiné pour confier au vent des messages à destination de leurs proches disparus.
En perdant sa mère et sa fille, emportées par le tsunami de 2011, Yui a perdu le sens de sa vie. C'est pour leur exprimer sa peine qu'elle se rend au mont Kujira-yama, où elle rencontre Takeshi, qui élève seul sa petite fille.
Mais une fois sur place, Yui ne trouve plus ses mots...
C'est un endroit réel qui a inspiré à Laura Imai Messina ce magnifique roman. Ode à la délicatesse des sentiments, Ce que nous confions au vent est une puissante histoire de résilience autour de la perte et la force rédemptrice de l'amour.
Mon ressenti :
Ce roman se déroule de nos jours au Japon. L'histoire est inspirée de cette cabine téléphonique installée par un homme dans son jardin, après le tsunami de 2011, dans la région du Japon la plus touchée, et fréquentée chaque année par des milliers de personnes.
Yui, animatrice à la radio, à Tokyo, a perdu sa mère et sa fille dans le terrible tsunami du 11 mars 2011. La mer lui donne désormais la nausée, et elle n'arrive pas à surmonter son deuil.
Elle apprend à la radio l'existence d'une cabine téléphonique battue par les vents où il est possible de parler à ceux qui sont partis. Elle s' y rend et à Otsuchi, dans le jardin de Bell Gardia, elle rencontre Monsieur Suzuki, le propriétaire du lieu et Takeshi, veuf et chirurgien, père d'Hana, une petite fille qui ne parle plus depuis le décès de sa mère. Petit à petit, les gens commencent à fréquenter cette cabine téléphonique baptisée "Le téléphone du vent" pour parler à leurs proches décédés.
Yui et Takeshi feront le long voyage entre Tokyo et Bell Gardia (7 h de route), régulièrement et ensemble. Ils découvriront d'autres personnes endeuillées comme eux.
Ce très beau roman parle du deuil, avec beaucoup de délicatesse, de douceur et de poésie, mais aussi de reconstruction, d'amour et d'espoir.
Les personnages sont plein d'humanité et attachants.
Quelques extraits:
- Il se souvenait de la figure impassible de cet homme juste, écoutant patiemment les interminables tirades de sa femme. Elle vidait sur la table le sac plein à craquer de sa journée e lui triait le sable du quotidien, y cherchant le plus minuscule coquillage à admirer dans le but de la rendre heureuse.
- Ils se faisaient arbre, écorce et bois ; de leur peau surgissait de longs rhizomes sur lesquels pointaient sans cesse des bourgeons qui, en fleurissant , se mêlaient, reliant leur corps l'un à l'autre.