J'ai emprunté ce livre à la médiathèque, attirée par le titre et par la 4ème de couverture.
Informations pratiques : Paru en août 2018 aux éditions "Liana Levi". 283 pages. 19 €
La 4ème de couverture :
Dans la famille Ezéchiel, c'est Antoine qui mène le jeu. Avec son "nom de savane", choisi pour embrouiller les mauvais esprits, les croyances baroques et son sens aigu de l'indépendance, elle est la plus indomptable de la fratrie. Ni Lucinde ni petit frère ne sont jamais parvenus à lui tenir tête. Mais sa mémoire est comme une mine d'or. En jaillissent mille souvenirs-pépites que la nièce, une jeune femme née en banlieue parisienne et tiraillée par son identité métisse, recueille avidement. Au fil des conversations, Antoine fait revivre pour elle l'histoire familiale qui épouse celle de la Guadeloupe depuis les années 50: l'enfance au fin fond de la campagne, les splendeurs et es taudis de Pointe-à-Pitre, le commerce en mer des Caraïbes, l'irruption du roi béton, la poésie piquante du créole, et l'inéluctable exil vers la Métropole…..
Intensément romanesque, porté par une langue bluffante d'inventivité, là où les chiens aboient par la queue embrasse le destin de toute une génération d'Antillais pris entre 2 mondes.
Estelle-Sarah Bulle est née en 1974 à Créteil, d'un père guadeloupéen et d'une mère ayant grandi à la frontière franco-belge. Après des études à Paris et à Lyon, elle travaille pour des cabinets de conseil puis pour différentes institutions culturelles. Elle vit dans le Val-d'Oise. Là où les chiens aboient par la queue est son premier roman.
Mon ressenti :
Dans ce roman choral, nous découvrons la vie d'une famille Guadeloupéenne, de 1947 à nos jours, en Guadeloupe puis en métropole.
Hilaire Ezéchiel et Eulalie Leclerc se sont mariés et ont vécu à Morne-Galant, un village somnolant, dont les Guadeloupéens disent en créole : "Cé la chyen ka japé pa ké" : "C'est là où les chiens aboient par la queue". Ils auront 3 enfants : Appolone, Lucinde et Petit-frère.
Eulalie, la fille de Petit-frère, née en région parisienne, est avide de découvrir l'histoire de sa famille à travers les récits de ses tantes et son père.
Apollone se fait appeler "Antoine". C'est une femme que rien n'arrête, belle, fière, indomptable, éprise d'aventure et de liberté.
A 16 ans, elle quitte "Morne-Galant" pour aller vivre en ville, à Pointe-à-Pitre, et monter un commerce. Elle est de la trempe des Marco-Polo et des Madame Claude, des Che Guevarra et des Mandela.
Sa soeur cadette, Lucinde, "aristocrate", est plus soignée, plus raisonnable, moins généreuse.
Petit-frère, le dernier, a été tiraillé entre ses soeurs qui ont réussi à lui faire perdre une année scolaire.
J'ai aimé l'immersion en Guadeloupe, et les personnages truculents, surtout Antoine, forte femme, à laquelle je me suis beaucoup attachée
Quelques extraits :
- Ta tante Antoine, c'est une fatigante. Elle va te chauffer les oreilles avec ses bavasseries et te manger tout ton temps
- Au bout de six mois chez elle, nos dents se saluaient. Nous étions deux jeunes filles riant ensemble
- Mais toi, tu sais exactement ce que c'est un jardin créole ?
C'est un endroit minuscule où se mêlent des plantes médicaments, des plantes nourricières et des fleurs dont la beauté nourrit les yeux. On fait exprès de mélanger les espèces, ça les protège des maladies