J'ai vibré et aimé, ri et pleuré avec "Changer l'eau des fleurs" de Valérie Perrin il y a quelques mois. Alors j'ai été ravie lorsque mon amie Cathycat m'a prêté celui-ci, qu'elle avait beaucoup apprécié.

Informations pratiques : Premier roman de Valérie Perrin paru en 2015, et en Livre de poche en 2017. 410 pages. Prix : 7,90 €.
Ce roman a reçu une dizaine de prix, dont le Prix national Lions de littérature 2016, le prix Chronos 2016 et le prix intercommunal Lire Elire 2016.
La 4ème de couverture :
Faute de connaître son histoire, Justine, vingt et un ans, se passionne pour celle d'Hélène, pensionnaire, presque centenaire, de la maison de retraite où la jeune femme est aide-soignante. Sa vie est un roman : sa rencontre avec Lucien en 1933, leur amour, la guerre, le juif Simon planqué dans la cave, la trahison, la Gestapo, la déportation...
Justine extorque peu à peu à la vieille dame de lourds secrets et finit par affronter ceux de sa propre famille.
Mon ressenti :
Justine, 21 ans, vit avec ses grands-parents à Milly et son cousin, Jules, depuis l'accident de la circulation où leurs parents ont trouvé la mort.
Elle est aide-soignante à la maison de retraite, "Les hortensias", où elle recueille les histoires et confidences des pensionnaires, notamment celles d'Hélène, "la dame de la plage, une vieille dame qui a eu une vie mouvementée". Le week-end, elle se défoule au "Paradis", la boite de nuit du coin, et couche avec je-ne-me-rappelle-plus-comment.
Un mystérieux "corbeau" appelle les familles des "oubliés du dimanche", pensionnaires qui ne reçoivent jamais de visite pour leur annoncer leur mort.
Comme Violette dans "Changer l'eau des fleurs", Justine est lumineuse, généreuse, à l'écoute des autres, attentive à leur vie et leurs souvenirs, soucieuse de leur apporter un peu de soleil et de bonheur. L'histoire de sa famille, alterne avec les souvenirs d'Hélène : amours, secrets de famille, dénonciations, jalousie, vengeances...
Valérie Perrin a l'art de rendre vivants ses personnages et leurs passions : Hélène et Lucien, Edna, Eugénie et Armand, les grands-parents de Jules et Justine, Alain et Christian leurs Certains sont attachants, d'autres moins comme Edna, Annette ou Armand, mais tous sont terriblement humains.
C'est bien écrit, poignant par moment et j'ai pleuré plusieurs fois.
Valérie Perrin a une très belle plume, et je vous invite à la découvrir.
Quelques extraits :
- Ce jour-là, j'ai compris que les anciens, il suffit de les toucher, de leur prendre la main pour qu'ils racontent. Comme quand on creuse un trou dans le sable sec au bord de la mer, l'eau remonte systématiquement sous les doigts.
- Hélène m'a raconté toute sa vie. Tout mais en puzzle. Comme si elle m'avait fait cadeau du plus bel objet de sa maison, mais qu'elle l'avait cassé en mille morceaux avant, sans le faire exprès.
- A part quelques exceptions , les fils passent de temps en temps. Souvent accompagnés de leur femme. Les filles, elles, elles passent tout le temps. La plupart des oubliés du dimanche n'ont que des fils.