Je fréquente le blog de Carine-Laure Desguin depuis une douzaine d'années. Carine-Laure Desguin" aime sourire aux étoiles et dire bonjour aux gens qu'elle croise" ... Elle habite Charleroi, en Belgique, est infirmière de nuit dans une résidence pour personnes âgées, s'intéresse à la psychologie et a déjà écrit plusieurs romans ("Rue Baraka", "Putain de Pays Noir", "Les enfants du Grand Jardin", "La lune éclaboussée, meurtres à Maubeuge", "Misha, le poisson rouge et l'harmonica" et "Mises à nu"). Elle est l'une des organisatrices du Salon du Livre de Charleroi, a déjà publié de nombreux textes et poésies dans différentes revues littéraires et reçu plusieurs prix pour ses nouvelles ou ses poèmes.
Carine-Laure m'a envoyé son dernier ouvrage : "Digue de cuesme, quatre-vingt deux", un recueil de poèmes écrit en hommage à son cousin, Christian-Zéphirin, dit Boule.
Informations pratiques : Paru en décembre 2022 dans la revue "Les chants de Jane".
Mon ressenti :
En 23 poèmes, Carine-Laure évoque ses souvenirs d'enfance avec son cousin, Christian-Zéphirin, dit Boule, dans les années 60, toujours souriant et de bonne humeur. Enfant, il n'avait pas envie d'aller à l'école et ses parents ne le forçaient pas. Puis il est parti en apprentissage chez un menuisier voisin. Marié -pas longtemps- il s'est installé "digue de Cuesmes quatre vingt-deux". Chantal l'a quitté. Il s'est laissé aller, s'est mis à boire, dans son taudis, à Mons, au milieu des chats et des bouteilles vides, jusqu'à perdre la raison. Carine-Laure le secoue, gentiment, l'asticote : "une maison ça s'entretient" et lui dit :
"alors tu t'amènes Boule
tu la remontes
cette digue de Cuesmes".
Il rit, toujours. Avant d'être interné, en 2020, chemin de la Cure d'air, puis de décéder en novembre 2021.
Ces poèmes sont émouvants et l'attachement de Carine-Laure à ce cousin qu'elle n'a pas réussi à aider à remonter la pente transparait entre les lignes.
Carine-Laure raconte la vie de Boule, sans fioritures et sans pathos.