Après la nuit d'enfer que je venais de passer, sans fermer l'oeil, la journée du mercredi s'annonçait difficile. J'étais attachée de partout.
J'ai compris comment monter ou descendre le lit, ce qui m'a permis de trouver une position plus agréable.
J'ai cherché à lire, faire des mots croisés, regarder la télé mais tout me lassait. Impossible de me concentrer plus de deux minutes.
Au moment des soins, les aides-soignantes ont fait passer le drain et la sonde du même côté que la perfusion, ce qui m'a permis de me tourner sur le côté. Puis elles m'ont aidée à me lever pour que je puisse faire ma toilette, assise sur une chaise. Je me suis rendue compte que je pouvais marcher, m'asseoir dans le lit. Le chirurgien est passé pour vérifier si tout allait bien.
L'après-midi j'ai encore été dans le cirage, ne pouvant toujours pas me concentrer mais me sentant quand même mieux.
Une infirmière m'a demandé de noter de 1 à 10 la douleur que je ressentais. Mais je ne souffrais pas. J'ai dit : "0";
Le soir, l'infirmière de nuit m'a dit en souriant qu'ils me laisseraient davantage dormir.
Toute la journée j'avais été dans le cirage, m'assoupissant par intermittence, mais quand j'ai éteint la lumière je n'ai pas pu m'endormir. Pourtant j'étais moins coincée que la veille et les visites ont été moins nombreuses...
Incapacité à lâcher prise, à cesser de penser... J'ai essayé de compter des moutons ou des écureuils, mais c'était pire. Surtout ne pas compter. J'ai une feuille excel dans la tête, je vois des cellules et des formules. Pire...
Faire le vide. Comment ? J'ai somnolé par intermittence...