• Mes lettres à Boris Vian...

    En 2009, pour le cinquantenaire de la mort de Boris Vian et dans le cadre de "l'Escale du Livre à Bordeaux", il avait été demandé aux Bordelais, par journal gratuit interposé, de lui écrire une lettre ou un poème.

    Les meilleures devaient être lues par Robin Renucci lors de la première soirée de cette manifestation littéraire.

    J'avais donc écrit cette lettre :

     

    Merci Boris Vian,

    Merci pour ces livres que tu as écris et que j'ai dévorés entre 14 et 17 ans. Sans eux je n'aurais pas gardé mon âme d'enfant ni cette envie folle d'écrire qui me tenaille.
     
    J'avais 2 ans 1/2 quand tu es mort et pourtant tu as influencé ma vie toute entière.
     
    De "L'écume des jours" dont la lecture était obligatoire au lycée, je suis passée à "L'automne à Pékin", puis "L'herbe rouge", "L'arrache-coeur", "Les fourmis", "Trouble dans les Andains", "Vercoquin et le plancton", "J'irai cracher sur vos tombes", "Je voudrais pas crever"... Le professeur Mangemanche, le Major, Angel, Colin et Chloé, Amadis Dudu ont été les compagnons de mon adolescence.
     
    Le bouquin qui a le plus influencé ma vie c'est "L'arrache-coeur" : Clémentine et ses enfants : Joël, Noël et Citroën, qu'elle enferme pour mieux les protéger.
    Dans ce bouquin il y a une petite phrase que j'adore, concernant Citroën : "Il sourit à son tour, d'un sourire timide comme un écureuil bleu". J'étais très timide à l'époque, comme cet écureuil bleu et je me suis sentie concernée, comme si cette phrase avait été écrite pour moi.
     
    Depuis l'écureuil est mon animal préféré, ainsi que la couleur bleue. A 14 ans j'avais un vélo 1900, col de cygne et freins anglais. Je l'ai peint en bleu et l'ai baptisé "L'écureuil bleu". Ce vélo traîne dans mon garage aujourd'hui et le nom est toujours inscrit sur le garde boue arrière.
    Je ne suis plus aussi timide mais je me sens toujours dans la peau de cet écureuil bleu, pseudo que j'ai choisi sur ma messagerie et je "blogue" pour satisfaire mon besoin d'écrire.


    Merci de l'écureuil bleu

     

    Et ce poème :

    Très cher Boris Vian,

    Je t’écris cette lettre

    Que tu liras peut-être

    Si tu en trouves le temps…

    Là-haut depuis 50 ans,

    Tu dois faire la fête,

    Rire, jouer de la trompette

    Avec tes copains d’antan,

    Jongler avec les mots,

    Comme tu sais si bien le faire.

    Pourquoi avoir déserté cette terre ?

    Les génies meurent si tôt !

     

    Tes œuvres sont si belles :

    Tu es immortel.

     

    J'ai envoyé la lettre et le poème. Pour le poème j'ai reçu une réponse m'annonçant qu'il n'était pas retenu, mais rien pour la lettre, alors entêtée comme je suis j'ai relancé l'équipe de l'Escale du Livre (en vain).

     

    Bonjour Boris Vian,

     

    Ma lettre du 25 mars est restée sans réponse. Depuis j'ai relu "L'arrache-coeur", et cette seconde lecture avec près de 40 ans d'écart, des enfants en plus et de l'expérience, est tout aussi agréable mais très différente. Les enfants ne sont plus aussi innocents et Citroën beaucoup moins timide qu'un écureuil bleu...

    Boris Vian n'est pas mort, il a dû trouver une limace bleue dans le massif d'iris et s'envoler...


    J'ai repris ici le contenu de deux articles publiés au début de mon blog

    « Un beau livre : "Après toi" de Jojo Moyes...Le Musée National d'Ecosse à Edimbourg... »

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