Pour ce 56ème Café Thé, je vous ai proposé de broder autour de cette jolie phrase lue dans le journal Sud-Ouest, à propos d'un petit moineau baptisé Bienvenu :

"Les bonheurs minuscules ne sont pas les moins importants, quand le temps a emporté tant de choses avec lui" (phrase d'un(e) journaliste qui signe G.G.)

Les consignes étaient : Racontez nous un de ces petits bonheurs, sous forme de conte, de poème, de photo montage ou autre. Ecrivez, rimez, dessinez, brodez, scrappez, chantez, délirez, faites ce que vous voulez...

Vous êtes 4 à avoir participé et 40 à avoir voté.

Vos votes ont désigné comme gagnante Lady Marianne du blog "Chienne de vie"avec 23 voix devant Brigitte (19 voix), Mamazerty (12 voix) et Jill Bill (10 voix).

Bravo à Lady Marianne et aux trois autres participantes pour ces jolis textes et merci à celles et ceux qui ont voté !

1ère) Lady Marianne du blog "Chienne de vie" :

Mes petits bonheurs
surviennent au fil des saisons
de maintes façons
au printemps, j'aime regarder mes plantes germer, pousser
puis fleurir pour mon plus grand plaisir
j'en offre un bouquet à ma voisine
quel bonheur
en été arroser et entretenir le jardin
les plantes en ont bien besoin et me le rendent bien
quel bonheur
ma petite chienne qui pose sa tête sur ma cuisse
quand je suis à l'ordinateur !
quel bonheur
le sourire que me rend dans la rue une inconnue
quel bonheur
envoyer des cartes postales à mes aminautes
participer à des défis écriture
lire des commentaires bienveillants,
en déposer tout aussi charmants
quel bonheur
protéger les animaux,
remettre sur pattes un scarabée dans le caniveau
même s'il n'est pas beau
écouter les oiseaux gazouiller matin et soir
un peu bruyant parfois
quel bonheur
dire bonjour,bonsoir, merci, au-revoir
bisous , bizz,
dans la vie ou sur la blogo
c'est trop beau !
des petits riens qui font beaucoup

essayez ça vaut le coup !

2ème) Brigitte du blog "Plume fragile" :

LE PAIN

Avez-vous déjà fait du pain ? Non ?

Alors, venez, entrez dans ma cuisine, regardez et humez.

Il y a, la levure avec son odeur un peu surannée, un peu rance, il y a le sel une pincée, attention, toute petite la pincée et puis, il y a la farine, blanche, fine, douce, qui à l'eau claire, limpide et tiède, se mélange, une fois dans un sens, une fois dans l'autre, doucement, doucement, et puis un peu plus vite, un peu plus fort, tranquillement sans la martyriser, la pâte est alors lisse, souple, élastique. Maintenant, elle va se reposer, comme le chat au coin du radiateur, bien à l'abri des courants d'air, sur une surface légèrement fariner, recouverte d'un linge immaculé.

Le pâton bouge, grossi, se soulève, c'est le moment de l'enfourner et c'est là que commence la période -insupportable- de la cuisson.

Patience, patience, prenez une chaise, installez vous devant le four, sentez la douce chaleur, regardez ce pain qui passe du blanc au blond puis au caramel et enfin au brun clair, humez l'odeur de la pâte qui devient mie puis enveloppe alléchante.

L'instant tant attendu est arrivé, le pain est sorti du four, tout chaud, tout croustillant.

Après l'avoir pétri, façonné, fait lever amoureusement, regardé cuire en languisant, vous pouvez le manger passionnément.

3ème) Mamazerty du blog "Dans les malles de Mamazerty" :

De ma fenêtre entr'ouverte

filtre la première lumière du matin

montent les premiers battements d'une vie renouvelée

cliqueti cliqueta le bondieu a ouvert les bondes du ciel

qui swingue

dans un doux tempo de ragtime

je m'enfonce dans mes oreillers

"ô bruit doux de la pluie

par terre et sur les toits"

il sera toujours temps de se lever

de préparer le café

avant d'y poser mes lèvres

me délecter d e son odeur suave

qui emplira la maison

moi sous la couette je m'extasie

de ne rien faire qu'écouter la pluie

la journée saura s'organiser d'elle même

comme une grosse pelote qui s e dévide

mais là

cliqueti cliqueta

je jouis d e la vacuité du vide

que cette musique emplit.

4ème) Jill Bill du blog "Melting-pot" :

La petite B.A.


Un ramassage en autobus
Comme avec les gosses
Histoire d'aller remplir le buffet
Malgré tout,
Malgré les vieux jours
Qui rongent, usent
L'existence, voûte, bosse
Besoin d'un valet
Qui a du coeur voyez-vous...


Ce que j'ai vu un beau matin
Une petite armée d'anciens
Moins combattants pardi
Cramponnés au caddie
Levant le doigt
Pour l'aider à ceci cela,
Le sac de pommes de terre
L'article en haut de l'étagère,
Un s'il vous plaît m'sieur dame
En détresse âme
A qui on accorde
Avec miséricorde
Un geste, pour nous une tête d'épingle
Pour eux toute une jungle
En échange d'un sourire, d'un mot...
Ah survivre dans ses maux
Chez soi encore accroché
A ses reliques, son mobilier
« Petit moineau Bienvenu »
Ainsi nommé tout humain
Qui apporte à son prochain
Un soutien, une attention, un secours
Avec le même amour
Qu'il donnerait à un grand-parent
De son sang...