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Les résultats du Café Thé - jeu n° 12 - "Rue de la Sardine" de John Steinbeck
Pour ce douzième jeu, je vous ai proposé de broder autour de ce passage du roman "Rue de la sardine" de John Steinbeck,, à votre façon : texte, poème, haïku ou bien photo, peinture, collage, dessin, scrap...
"Le lever du jour est un moment magique, dans la Rue de la Sardine. Quand le soleil n'a pas encore percé l'horizon gris, la Rue parait suspendue hors du temps, enveloppée d'une lueur d'argent. Les reverbères sont éteints, l'herbe prend des tons d'émeraude, la ferraille des conserveries prend des reflets de perle, de platine et d'étain vieilli. Pas encore d'automobiles. Le progrès, les affaires, tout dort ."
et pour le plaisir, quelques lignes plus bas : "L'air est frais ; derrière les maisons, dans les jardins, les taupes sortent de leurs trous, bousculent les petits monticules de terre emperlée de rosée, et ramènent des fleurs dans leurs trous".
Vous êtes 7 à avoir participé et 58 à avoir voté.
Merci à tous !
Vous avez désigné comme gagnants Jean-Marie (13 voix) et moi-même (13 voix), puis de Marie Sourire et Hélène (9 voix chacunes, de Jill Bill (8 voix), d'Annette (4 voix) et d'Aude (2 voix).
Voici les 7 participations :
1er ex-aequo) Jean-Marie du blog "La traversée de la passion" :
la Rue de la Sardine
rue de la vieille usine
la rue du vieux labo
près de la maison closeon y voit des clodos
on y voit une rosepas encore grand-chose
au tout petit matin
pas encore d'entrainà la conserverie
ni dans l'épicerie
mais un calme incertaintous les feux sont éteints
dans la nuit minérale
la torpeur générale
le quartier s'engourditet le temps ralentit
sous un ciel sans étoile
et puis c'est le réveil
chez les bêtes prudentes
bousculant terre et plantes
renaissant au soleilelle aura fière mine
la Rue de la Sardine
près de la vieille usine
c'est la rue des copains
la Rue de la Sardine
c’est la vie qui revientet le gris s'illumine
comme chaque matin1ère ex-aequo) Brigitte du blog "Une bonne nouvelle par jour" :
L'air est frais ; derrière les maisons, dans les jardins, les taupes sortent de leurs trous, bousculent les petits monticules de terre emperlée de rosée, et ramènent des fleurs dans leurs trous".
Dimanche matin, rue de la Sardine,
Avec la brise marine,
L’air est frais
En Californie, à Monterey…
Dans le terrain vague, entre les monticules,
Je me faufile…
Dimanche matin, rue de la Sardine,
Non, je ne vais pas acheter le journal et le pain
Comme le font les humains,
Mais pour ma Taupe câline,
Je ramène un cadeau emperlé de rosée,
Non, pas une bague ou un collier,
Pas un bouquet acheté,
Mais une fleur ramassée,
Fleur de pissenlit,
D’un beau jaune doré,
Au sortir du lit
Pour ma Dulcinée.
Dimanche matin, rue de la Sardine,
Seul dehors à cette heure matine !
Les autres taupes sortent leur nez,
Et me regardent, étonnés…
Me traitent d’imprudent,
Disent que je fais mon important…
En portant des fleurs -quelle idée ?-
A ma bien aimée…
Dimanche matin, rue de la Sardine,
Les humains râlent en se tordant les pieds,
Dans les trous que nous avons faits,
Pestent et rechignent,
Contre les inconscients qui les ont obligés
A se lever pour le pain et le journal aller chercher,
Dans la brise marine,
Dimanche matin, rue de la Sardine !
3ème ex-aequo) - Marie Sourire du blog "Marie Sourire" :
Le lever du jour est toujours un moment magique car, dans la Rue de la Sardine, ce moment-là est différent chaque matin. Il change de couleur en fonction de l’humeur de la Rue. Bien sûr, l’horizon est gris. Il est toujours gris quand finit la nuit et que n’arrive pas encore le jour. Et la lumière se fait douce ou crue, tendre ou passionnée.
Ainsi, ce matin, les réverbères une fois éteint, nous sommes dans un autre univers, fait de pierreries et de soies précieuses. Tableau d’un moment de vie. Tableau jamais usé et toujours changeant. L’herbe prend des tons d’émeraude, un vert lumineux et profond qui rend tout possible, un peu comme si l’herbe se faisait bijou. La ferraille des conserveries prend, elle, des reflets de perle, de platine et d’étain vieilli, tel un collier ancien, et ces reflets raviraient l’œil amoureux d’un peintre. Les tuiles sont des rubis aux reflets doux sur les maisons couleur nacre. L’ensemble est d’une harmonie sans pareille, semblable aux couleurs fondantes des roses, de toutes les roses. Il résulte de ces couleurs lumineuses une véritable envie de mordre dans la vie à pleines dents, un intense désir que cela dure le plus longtemps possible.
Les jardins fleuris sont autant de touches colorés toutes de pastel, fragiles éclats que le temps semble avoir suspendu au-dessus des émeraudes, les rehaussant, les uns comme écrin aux autres. Les pierres sont autant de petits cristaux qui éclairent les allées menant aux maisons.La lumière dorée sort par les volets, illuminant l’alentour jusqu’au ciel. Ces rayons sont les prémices de ceux du lever de soleil.
Les choses des hommes sont encore bien loin de nous. Le progrès, les affaires, tout dort. Il reste à la nature le plaisir de se révéler autrement grâce à la magie dans l’air de la Rue de la Sardine, la magie que l’on retrouve dans les yeux d’un enfant, magie de l’innocence alliée à l’émerveillement
3ème ex-aequo) Hélène du blog "Jetons l'encre dans l'Eure" :
5ème) Jill Bill du blog "Melting-Pot" :
Rue de la Sardine
Lorsque l'aube se dispute les cieux
A la lune et sa cour étoilée
Pour reprendre son dû
Son trône dans les nues
La Rue de la Sardine toujours couchée
Est désertique lieu
Dans sa lumière naturelle
Les lampadaires publics
On fermés leurs paupières
Le gazon est d'un exceptionnel vert
La tôle de l'usine des conserveries a le chic
De la nacre si belle
Et autres teintes de métaux patinés
Nul moteur infernal
Sur le pavé aux petites heures
Nul cerveau créateur
Nulle routine commerciale
Nul bruit, la rue est encore à Morphée...
6ème) Annette du blog "Créazinzins" :
Les années ont passé,Le progrés a balayéLa douceur du matin,La magie du lointainGrisé derrière la brume.Aujourd'hui nous enfumentLes gaz d'échappement,Les déchets entêtantsQue produisent les machinesDes boîtes à Sardine!Où est est l'herbe si verteEt de rosée couverte?Où sont les tons si chauds,Natures et provençauxQui réveillaient nos sens?Quand brûle notre essence,La rue de la SardineN'est plus cette divinePeinture matinaleAux couleurs idéales...
7ème) Aude du blog "Créaterres" :
Tout dort ? Pas tout à fait...
Dans cette maison de bois, dont les jointures craquent au moindre vent, au premier étage, une respiration change de rythme.
Au rez-de-chaussée, la chatte lève le nez de son coussin. Écoute le changement ténu, s'étire et monte doucement les marches.
Marguerite sait qu'elle est là. Elle sourit.
Au début, elle miaulait dès qu'elle sentait que Marguerite allait se réveiller. Mais Mathilde lui a donné quelques coups de pied et l'animal a vite compris que Marguerite ne pouvait pas lui ouvrir. Quand elle est d'humeur joyeuse, elle passe sa patte sous la porte et la vieille dame rit de son manège.
Malgré l'heure matinale, le chat et son amie perçoivent des rumeurs avant-coureuses de l'aube.
Le temps sera long avant que quelqu'un ne bouge dans la maison.
Temps porteur d'espoir.
Même dans une vie aussi monotone que celle d'une arrière-grand-mère dépendante, le moindre petit sourire et geste de gentillesse est reçu comme le plus beau des joyaux.
L'auxiliaire de vie qui vient la changer et la mettre dans le fauteuil sera-t-elle de bonne humeur? Son bus sera-t-il à l'heure ?
Les oiseaux ont commencé à se disputer depuis longtemps quand le jour naît enfin. C'est l'heure où les toiles d'araignées s'emperlent de rosée, faisant naître au jardin des fééries étincelantes, sous la lumière rasante du soleil.
Mathilde s'étire dans son lit, à l'étage au dessus.
Quelle joie de ne plus avoir ce gros porc à ses côtés. Son ex mari sentait le poisson à toute heure du jour et de la nuit. Il n'avait jamais aimé les salles de bains, allez savoir pourquoi...
Mathilde peste contre son arthrose, dès qu'elle pose le pied par terre. D'un pas traînant, elle descend en baillant. Au passage, elle entre-ouvre la porte de sa mère.
« Bonjour ! Marmonne-t-elle.
- Bonjour ma fille », répond Marguerite d'une voix chevrotante où on devine tout l'amour maternel qui l'habite.
Babou fait son entrée, majestueuse.
Elle vient se frotter contre la main valide qui la caresse. Elle sait qu'elle doit ensuite se caler contre les pieds toujours glacés de sa protégée.
Dans quelques minutes, Bastien sera déposé par sa mère, Mathilde se dépêche d'augmenter le chauffage, avant d'accueillir son petit fils aux poumons fragiles.
Elle remonte avec le plateau du petit déjeuner, qu'elle prend toujours avec sa mère.
« J'en peux plus de ces escaliers !
- Je te donne trop de travail, dit la mère.
- Non, ne t'en fais pas, je pestais déjà quand j'étais jeune mariée. Une seule pièce par étage, ce n'est pas une maison, c'est la tour de Babel !
- Un jour on finira par gagner et on déménagera, dit Marguerite avec un sourire en coin.
- Toi alors, tu es une incorrigible optimiste !
- Oui, c'est pour ça que je m'en suis sortie. »
Marguerite a toujours caché aux gens qu'elle aimait ses soucis, ses angoisses, ses périodes de désespoir. Elle est toujours passée pour une femme forte. S'ils savaient...
Elle reprend:
« Marie est en train d'arriver, tu devrais descendre. »
Mathilde remonte la courtepointe. Elle s'étonne toujours que sa mère sache à l'avance tout ce qui va advenir, alors qu'elle n'a pas de pendule dans sa chambre et ne peut pas bouger.
Quand si peu d'échanges avec l'extérieur rythment la vie, on est plus attentifs à une multitude de détails qui aident à prédire l'avenir.
Les animaux et les vieilles personnes sont sensibles à d'autres choses que nous. C'est ce qui les rapproche. Ils ne s'agitent pas pour rien. Ils absorbent leur environnement par tous les pores de leur peaux, par toutes sortes de moyens discrets et efficaces. Leur cerveau n'est pas encombré par des pensées parasites (la politique, la carrière, les passions amoureuses...) il analyse posément les choses et en tire les informations essentielles pour elles.
Et effectivement, au moment même où Mathilde sort de la maison, emmitouflée dans sa robe de chambre, la voiture verte de Marie s'arrête devant la grille !
Si vous interrogiez Marguerite, vous sauriez que les pies s'envolent toujours en criaillant exactement quand Marie tourne au coin de la rue, et vous sauriez qu'elle met exactement le même temps pour parvenir à la maison que sa mère pour descendre un étage et sortir dans le jardin.
Et comment Marguerite a-t-elle su qu'elles allaient gagner au loto et pouvoir déménager dans une maison de plein pied sans courants d'air, me direz-vous ?
En fait, elle n'en savait rien, mais … c'est arrivé !
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Tags : rue, sardine, maison, toujours, matin
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Commentaires
l'est troooooop fort Jean Marie!!!!bravo à tous les participants!et bisous à toi!ahah!tu nous a bluffés en auto-participant^^
bravo à tout le monde!
je dois à la vérité d'avouer que je n'avais pas lu le bouquin, et que j'ai donc écrit "une suite" que ces quelques lignes me suggéraient... Entre temps, j'ai commandé le bouquin et commencé à le lire!
Evidemment, ça change tout!
belle idée, j'aurai donc eu l'envie de lire ce livre!
A bientôt!
bonjour, ma chère Brigitte,
merci de m'avoir permis ce résutat inéspéré
ce texte de Steinbeck m'a beaucoup plu
heureux de partager les honneurs avec toi
au prochain jeu !
gros bisous d'amitié
jea-marieBravo à tous ! IL y avait vraiment de belles participations... Heureuse que tu sois aussi à la première place.
Passe une bonne soirée. Bisous.
je me suis arrêtée au milieu, je viens reprendre demain, le sommeil revient enfin... :o)) (faut dire que les voisins ont arrêté enfin la nouba!)
gros bisous à toi
bravo aux deux gagnants !
j'ai eu beaucoup de plaisir à participer, le texte était inspiratif
me voilà à la troisième place ex-aequo, merci beaucoup !!
au plaisir de recommencer !
belle journée à toi, Brigitte !
bisous
Oups! Je me rends compte que je n'avais pas remercié ceux qui avaient voté pour moi...
Mais dis-moi, Brigitte, je cherche en vain "Au Bonheur des Dames"? Faute de manip?
Nous irons à Collioure cet été, (rires),
Bisous Brigitte,
15jill billDimanche 24 Juin 2012 à 13:5016hélèneDimanche 24 Juin 2012 à 13:50Bravo à tous!
Mention spéciale pour un certain Ecureuil bleu... :)
Bisous et ravissement devant ces magnifiques partcipations!
17claudieDimanche 24 Juin 2012 à 13:50Bonjour, Brigitte
Bravo à tous les participants, aux deux gagnants et cela me fait très plaisir que tu occupes la 1ère place, Brigitte...j'ai beaucoup aimé ton texte pétillant de vie...
Belle journée à toi
Bisous
Claudie
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C'est vraiment sympa de découvrir des styles différents. Bonne journée !